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31 mars 2024

Temps de lecture : 24 minutes

31 mars 2024

Accueil | Portraits | Julian Assange

Julian Assange

Temps de lecture : 24 minutes

Portrait d’un combattant de la liberté d’information

Avant Edward Snowden, avant Bradley Manning, il y avait Julian Assange. Ancien informaticien et hacker, fondateur de la plateforme WikiLeaks, Julian Assange s’est attiré les foudres du gouvernement américain lorsqu’il a mis en lumière les dessous de la guerre d’Irak. En 2010, il fait fuiter près de 400 000 documents classifiés de l’armée américaine, portant sur le conflit qui a débuté en mars 2003. Tortures, crimes de guerre, massacres sont révélés au grand public. Ces documents permettent aussi de chiffrer à 109 032 le nombre de morts irakiens causés par le conflit de 2004 à 2009, dont 60% de civils, alors même que les États-Unis vendaient aux médias « les frappes chirurgicales » et affirmaient ne pas disposer d’un tel bilan chiffré.
L’épée de Damoclès de la demande d’extradition américaine pèse sur l’activiste, à la santé désormais précaire, alors qu’il est incarcéré dans une prison de haute sécurité britannique depuis 2019, au grand dam de ses nombreux soutiens à travers le monde. La Haute cour de justice de Londres a autorisé son extradition le 11 décembre 2021, lui faisant courir le risque de 175 années de détention.
La Cour Suprême britannique a confirmé juridiquement le 14 mars 2022 une possible extradition. Un recours est déposé devant les magistrats de Westminster, la ministre du Home Office (ministre de l’Intérieur). Craignant une extradition proche, Julian Assange s’est marié le 23 mars 2022 avec sa compagne Stella Moris.
Le 26 mars 2024, la Haute Cour de Justice du Royaume-Uni donne trois semaines au gouvernement américain pour donner certaines garanties concernant le procès qui attend Assange, suspendant de fait son expulsion en attendant la réponse des autorités américaines.

Cette orches­tra­tion de ce qui con­stitue aujour­d’hui encore la plus grosse fuite de doc­u­ments mil­i­taires secrets de toute l’His­toire a coûté cher au fon­da­teur de la plate­forme de divul­ga­tion : il était depuis 2012 réfugié dans l’am­bas­sade lon­doni­enne de l’Équa­teur, qui lui a accordé l’asile, après qu’il ait fait l’ob­jet d’ac­cu­sa­tions de viol par deux femmes sué­dois­es. Ces faits remon­teraient à août 2010, soit un mois après la fuite des doc­u­ments relat­ifs au con­flit irakien. Ces accu­sa­tions ont amené le gou­verne­ment sué­dois à deman­der son extra­di­tion. Julian Assange dément les faits qui lui sont reprochés, absur­des selon lui, et affirme faire l’ob­jet de per­sé­cu­tions politiques.

Ces pour­suites sué­dois­es sont classées sans suite en mai 2017. De plus l’enquête pour­rait être rou­verte s’il retourne sur le ter­ri­toire sué­dois d’ici 2020, date à laque­lle les faits seront pre­scrits. Arrêté le 11 avril 2019, il est con­damné à cinquante semaines de prison par la jus­tice anglaise pour avoir vio­lé les ter­mes de sa lib­erté con­di­tion­nelle. Il est placé à la prison de haute sécu­rité de Bel­marsh et risque l’extradition aux États-Unis, qui le récla­ment pour pas moins de dix-huit chefs d’accusation. Le gou­verne­ment améri­cain a juré de le punir sévère­ment pour « trahi­son », ce qui l’exposerait à une peine max­i­male de 175 ans de prison. En octo­bre 2019, sa pre­mière appari­tion publique depuis son arresta­tion laisse entrevoir un homme amaigri et dimin­ué dont l’état de san­té est jugé préoc­cu­pant. C’est suite à ce con­stat alar­mant qu’une soix­an­taine de médecins rédi­ge une let­tre au min­istre de l’Intérieur bri­tan­nique, Pri­ti Patel, la pri­ant de bien vouloir trans­fér­er l’accusé dans un hôpi­tal uni­ver­si­taire pour qu’il reçoive des soins médi­caux. La let­tre reste sans réponse. Grâce aux efforts de ses avo­cats, il n’est plus placé à l’isolement et est trans­féré dans une aile médi­cale de la prison de Bel­marsh en jan­vi­er 2020.

Si la pandémie de Covid 19 con­tribue à repouss­er son procès, la Grande-Bre­tagne reste cam­pée sur le statu quo : la juge Vanes­sa Baraitser refuse d’extrader l’activiste vers les « États-Unis, esti­mant que ses con­di­tions de déten­tion aux États-Unis « ne l’empêcheraient pas de se sui­cider », tout en écar­tant la pos­si­bil­ité d’une remise en lib­erté qui fait red­outer à la mag­i­s­tra­ture bri­tan­nique une fuite vers un pays sus­cep­ti­ble de lui accorder l’asile politique.

Portrait vidéo

Biographie et parcours professionnel

Il naît en Aus­tralie, dans la ville de Townsville en juil­let 1971. Sa mère est artiste, son père est activiste anti-guerre. Le cou­ple se sépare avant sa nais­sance, et Julian est élevé par son beau-père acteur. À leur divorce en 1979, sa mère se remarie avec un mem­bre act­if du mou­ve­ment New Age aus­tralien. Avant de se sépar­er en 1982, le cou­ple voy­age énor­mé­ment, et l’en­fance de Julian Assange est mou­ve­men­tée : il con­naît trente villes aus­trali­ennes dif­férentes avant même l’adolescence… Il étudie ensuite la pro­gram­ma­tion, les math­é­ma­tiques, et la physique à l’U­ni­ver­sité du Queens­land en 1994, puis à l’U­ni­ver­sité de Mel­bourne en 2003. Il ne com­plète aucun de ces cur­sus, préférant pra­ti­quer le hack­ing. Avec ses deux amis bap­tisés « Trax » et « Prime Sus­pect », ils for­ment un groupe de hack­ers « éthiques » appelé les « Sub­ver­sifs Inter­na­tionaux ». Ils pira­tent ensem­ble le Pen­tagone, l’US Navy, le départe­ment de la Défense améri­cain, Citibank, et divers­es sociétés de com­mu­ni­ca­tion ain­si que des uni­ver­sités. Assange est mis sur écoute dès 1991 par les autorités aus­trali­ennes, qui finis­sent par l’ar­rêter en 1994 au motif de 31 actes de hack­ing per­pétrés. Jugé en 1996, il plaide coupable. Parce qu’il n’a pas démon­tré d’in­ten­tions malveil­lantes, et que son enfance est jugée « dif­fi­cile », la jus­tice se mon­tre clé­mente et le con­damne sim­ple­ment à pay­er une amende.

En par­al­lèle de ses années de hack­ing, Julian Assange est aus­si con­sul­tant en infor­ma­tique pour les autorités poli­cières, notam­ment dans le cadre d’en­quêtes de la brigade des mineurs. Il crée égale­ment l’un des pre­miers four­nisseurs d’ac­cès à inter­net aus­tralien, et pro­gramme de nom­breux logi­ciels de cryptage de don­nées. En 1998, il tourne la page du hack­ing et co-fonde l’en­tre­prise Earth­men Tech­nol­o­gy. Dès 1999, il aver­tit le pub­lic qu’un brevet déposé auprès de la NSA per­me­t­trait de col­lecter mas­sive­ment les don­nées téléphoniques.

En 2013, il fonde le par­ti poli­tique Wik­iLeaks, après avoir annon­cé sa can­di­da­ture au sénat aus­tralien au print­emps 2012. Il est par ailleurs ani­ma­teur d’une émis­sion de débats sur Rus­sia Today d’avril à juil­let de la même année. En juil­let 2015, il demande l’asile à la France, où il a une com­pagne et un enfant, s’adressant directe­ment au prési­dent Hol­lande dans une let­tre ouverte pub­liée par Le Monde. Une demande laconique­ment rejetée par l’Élysée. Pour Juan Bran­co, con­seiller juridique de Wik­ileaks, « le refus inter­vient 45 min­utes après pub­li­ca­tion du texte, or l’Élysée n’a pas vrai­ment de com­pé­tence et se réclame d’un “exa­m­en appro­fon­di” d’une telle demande, or la demande d’asile relève de l’Of­pra. Avant de pub­li­er sa fin de non-recevoir, l’exé­cu­tif ne s’est appuyé que sur des manchettes de jour­naux. C’est de la pure com­mu­ni­ca­tion, c’est ridicule. Ils ont peur. »

En 2016, après 16 mois d’en­quête, le Groupe de tra­vail des Nations Unies sur la déten­tion arbi­traire a con­clu que la déten­tion de Assange par la Grande-Bre­tagne et la Suède était illé­gale. Cette déten­tion était con­sti­tuée par le fait même de sa réclu­sion volon­taire dans l’am­bas­sade équa­to­ri­enne : « La pri­va­tion de lib­erté existe lorsqu’une per­son­ne est oblig­ée de choisir entre le con­fine­ment, ou le renon­ce­ment à un droit fon­da­men­tal – comme l’asile – et donc de faire face à un risque légitime de per­sé­cu­tion », écrivait ain­si le groupe d’en­quête. « La sor­tie de M. Assange de l’ambassade équa­to­ri­enne l’obligerait à renon­cer à son droit d’asile et à s’exposer à la per­sé­cu­tion et au risque de mal­trai­tances physiques et men­tales que l’acceptation de sa demande asile avait pour but de lui éviter ».

WikiLeaks

C’est en 2006 qu’il fonde la plate­forme Wik­iLeaks, alors qu’il étudie à l’U­ni­ver­sité de Mel­bourne. Cette struc­ture, à mi-chemin entre le jour­nal­isme et l’ac­tivisme, se donne pour ambi­tion de pub­li­er des infor­ma­tions clas­si­fiées ou tenues secrètes. Ses pre­mières activ­ités, de 2006 à 2009, sont peu remar­quées. C’est à par­tir de 2010 qu’elle attire l’at­ten­tion des médias inter­na­tionaux, après la pub­li­ca­tion de doc­u­ments clas­si­fiés américains.

Wik­iLeaks s’il­lus­tre dans un pre­mier temps en faisant fuiter plus de 250 000 câbles diplo­ma­tiques con­fi­den­tiels à la fin 2010. Ces doc­u­ments por­tent sur des échanges diplo­ma­tiques entre plus de 150 pays, allant de 1966 à 2010. Un vol­ume de don­nées colos­sal, qui seront relayées par de nom­breux médias occi­den­taux (Le Monde, le Guardian, le New York Times, Der Spiegiel). En 2011, Wik­iLeaks prend la déci­sion de pub­li­er l’in­té­gral­ité des don­nées, soit 251 287 documents.

Par ailleurs, Wik­iLeaks pub­lie en 2011 des doc­u­ments clas­si­fiés sur la base d’in­car­céra­tion améri­caine de Guan­tá­namo, qui révè­lent notam­ment que le gou­verne­ment savait que de nom­breux détenus étaient inno­cents. Pour le jour­nal­iste Glenn Green­wald, ces doc­u­ments démon­trent la nature de l’ac­tion améri­caine, « injuste et oppres­sante ». Une dimen­sion inhu­maine que les médias améri­cains se seraient empressés d’at­ténuer suite aux révélations.

Enfin, la plate­forme du hack­er recon­ver­ti s’est aus­si illus­trée par la divul­ga­tion d’in­for­ma­tions haute­ment con­fi­den­tielles sur la guerre menée en Irak par les États-Unis à par­tir de mars 2003. Ces fuites révè­lent notam­ment que le con­flit a coûté la vie à plus de 100 000 irakiens, majori­taire­ment des civils. Cette pub­li­ca­tion de 391 832 rap­ports en fait, aujour­d’hui encore, la plus grande fuite de doc­u­ments de l’His­toire mil­i­taire mondiale.

À l’été 2015, la plate­forme fait fuiter des doc­u­ments qui démon­trent que la NSA a directe­ment espi­onné les prési­dents Chirac, Sarkozy et Hol­lande. Une opéra­tion que Assange inti­t­ule « France­leaks », affir­mant que les raisons de ces sur­veil­lances sont à la fois poli­tiques et économiques, et qu’elles s’in­scrivent dans une manœu­vre d’es­pi­onnage indus­triel, ayant pour final­ité de min­er la com­péti­tiv­ité des entre­pris­es français­es au prof­it des États-Unis.

À Paris Match qui le ren­con­tre mi-juin 2016, il explique que mal­gré les procé­dures judi­ci­aires lancées con­tre lui et sa réclu­sion volon­taire dans l’am­bas­sade d’Équateur, Wik­ileaks est une affaire qui con­tin­ue de tourn­er : « Aujourd’hui, Wik­iLeaks a une cen­taine d’employés, nous sommes entière­ment financés par nos lecteurs, nous pub­lions des mil­lions de doc­u­ments et, mal­gré tous les moyens coerci­tifs exer­cés par les 29 000 chargés de com­mu­ni­ca­tion du Pen­tagone, la CIA et le FBI, nous n’avons jamais cessé d’opérer. Et Wik­iLeaks n’a aucun emprunt, aucune dette ».

À l’été 2016, Wik­ileaks pub­lie quelques 20.000 mails internes du comité interne du Par­ti Démoc­rate améri­cain (DNC) qui prou­vent que l’ap­pareil du Par­ti a favorisé Hillary Clin­ton au détri­ment de Bernie Sanders. Ces mails ont une grande réso­nance out­re-Atlan­tique – la Russie est accusée d’avoir été à l’o­rig­ine de la fuite – et notam­ment au sein du par­ti démoc­rate lui-même.

À l’au­tomne 2016 Wik­ileaks per­turbe grande­ment la cam­pagne de Hillary Clin­ton aux USA en pub­liant les mails de John Podes­ta, ancien con­seiller de Barack Oba­ma et directeur de cam­pagne d’Hillary Clin­ton. Ces mails dévoilent entre autres les liens entre les Clin­ton et les grands lob­bies améri­cains, les petits prof­its de Bill Clin­ton, les arrange­ments politi­ciens des démoc­rates… Le gou­verne­ment équa­to­rien coupe alors l’ac­cès inter­net de Julien Assange, mais il est trop tard. Ses révéla­tions ont un reten­tisse­ment énorme out­re-Atlan­tique où ils con­tribuent à la vic­toire de Don­ald Trump. En 2018, l’Équa­teur obtient un peu plus de 10 mil­liards de dol­lars de prêts du FMI et de la Banque Mon­di­ale, sous influ­ence améri­caine. Le nou­veau prési­dent équa­to­rien, Lenin Moreno, prend rapi­de­ment ses dis­tances avec Assange jusqu’au moment où il le fait expulser de l’am­bas­sade d’Équa­teur à Lon­dres le 11 avril 2019. Assange est alors arrêté par la police bri­tan­nique, con­damné à cinquante semaines de prison et men­acé d’ex­tra­di­tion vers les États-Unis soit directe­ment, soit via la Suède.

Début 2021, un tri­bunal de pre­mière instance refuse son extra­di­tion, non sur le fond mais pour raisons de san­té. Les autorités améri­caines font appel et un sec­ond procès a lieu fin octo­bre 2021. À l’occasion de ce procès, 39 députés français, à l’initiative de Cédric Vil­lani (ex LREM passé à EELV) ont demandé que la France accorde l’asile poli­tique à Julian Assange. Le 11 décem­bre 2021, la Haute cour de jus­tice de Lon­dres autorise son extradition.

Sa nébuleuse

Edward Snow­den, Glenn Green­wald, Bradley Manning.

Kristinn Hrafns­son, sou­tien fidèle de l’activiste depuis plus d’une décen­nie et jour­nal­iste d’investigation red­outé en Islande, son pays d’origine. Il est nom­mé rédac­teur en chef de Wik­ileaks par Assange lui-même en 2018.

En avril 2017 Jean-Luc Mélen­chon s’en­gage à don­ner la nation­al­ité française à Edward Snow­den et Julian Assange car ils ont révélé que les États-Unis espi­onnaient la France. Marine le Pen avait pris cet engage­ment dès 2013.

Distinctions

2008 : The Econ­o­mist, prix Nou­veaux Médias.

2009 : Amnesty Inter­na­tion­al Grande Bre­tagne, Prix Médias.

2010 : Homme de l’an­née TIME, élu par les lecteurs.
Prix Sam Adams.
Homme de l’an­née Le Monde.
Prix de l’U­nion des jour­nal­istes du Kazakhstan.

2011 : Prix Free Dacia décerné par la pub­li­ca­tion roumaine en ligne Cotidianul.ro.
Organ­i­sa­tion pour la paix, Syd­ney, médaille d’or.
Prix Martha Gell­horn du journalisme.
Prix de la fon­da­tion Walk­ley pour une con­tri­bu­tion notable au journalisme.
Prix Voltaire de la lib­erté d’expression.

2012 : Prix Big Broth­er, Héros de la vie privée.

2013 : Prix Glob­al Exchange : Human Rights, choix des lecteurs.
Prix Yoko Onno Lennon du courage.
Médaille d’or du meilleur film au fes­ti­val de New York.

2014 : Prix de l’Union des jour­nal­istes du Kazakhstan.

2019 : Prix Gal­izia décerné par le Groupe de Gauche du Par­lement Européen.
Prix Gavin MacFayden.

2020 : Prix de la Paix de Stuttgart remis par DieAnstifter

Publications

Ouvrages traduits en français :

  • Under­ground, édi­tions des Équa­teurs, 2011 (avec Suelette Dreyfus).
  • Men­aces sur nos lib­ertés, Robert Laf­font, 2013 (col­lec­tif).
  • Con­tre l’Em­pire de la sur­veil­lance, édi­tions Galilée, 2015 (avec Noam Chom­sky et Igna­cio Ramonet).
  • Google con­tre Wik­ileaks — L’histoire secrète de ma con­fronta­tion avec le prési­dent de Google, Ring, 2018.

Ce qu’il gagne

Dans la péri­ode qui a suivi les pre­mières révéla­tions de Wik­iLeaks, le compte en banque de Julian Assange, enreg­istré en Suisse, a été sus­pendu par l’étab­lisse­ment ban­caire Post­Fi­nance, en rai­son d’in­for­ma­tions erronées quant à sa domiciliation.

Par ailleurs, d’après le Wall Street Jour­nal, Julian Assange aurait signé un con­trat avec la mai­son d’édi­tion améri­caine Ran­dom House pour la pub­li­ca­tion de ses mémoires aux États-Unis et au Roy­aume-Uni, pour un mon­tant supérieur à 1 mil­lions de dollars.

Pour sa part, Julian Assange affir­mait en 2012 être ruiné et n’avoir pas touché un sou de ses activ­ités publiques.

Vie privée

Il s’est mar­ié le 23 mars 2022 avec sa com­pagne Stel­la Moris, avo­cate et défenseur des droits de l’homme. D’o­rig­ine sud-africaine, elle a les nation­al­ités espag­nole et suédoise.

Il l’a dit

« Inter­net, notre plus grand out­il d’é­man­ci­pa­tion, a été trans­for­mé en le plus dan­gereux facil­i­ta­teur de total­i­tarisme qui n’a jamais existé.» Cypher­punks, OR Books, 2012.

« Mon nom est Julian Paul Assange. Je suis né le 3 juil­let 1971 à Townsville, en Aus­tralie. Je suis un jour­nal­iste pour­suivi et men­acé de mort par les autorités états-uni­ennes du fait de mes activ­ités pro­fes­sion­nelles. Je n’ai jamais été formelle­ment accusé d’un délit ou d’un crime de droit com­mun, nulle part dans le monde, y com­pris en Suède ou au Roy­aume-Uni […] L’énumération des actions menées con­tre mon organ­i­sa­tion, mes proches et moi-même ne per­met pas d’en saisir toute la vio­lence, mais peut-être en donne-t-elle une idée : appels à mon exé­cu­tion, à mon kid­nap­ping, et à mon empris­on­nement pour espi­onnage par de hauts respon­s­ables poli­tiques et admin­is­trat­ifs états-uniens, vols d’informations, de doc­u­ments et de biens, attaques infor­ma­tiques répétées, infil­tra­tions suc­ces­sives, inter­dic­tion illé­gale à l’ensemble des plate­formes de paiement de procéder à des dons envers mon organ­i­sa­tion, sur­veil­lance per­ma­nente de mes moin­dres faits et gestes et de mes com­mu­ni­ca­tions élec­tron­iques, pour­suites judi­ci­aires incon­sid­érées se pro­longeant depuis plus de cinq ans sans pos­si­bil­ité de me défendre, cam­pagnes de diffama­tion, men­aces physiques répétées, fouilles et har­cèle­ment de mes avo­cats, etc.», 3 juil­let 2015, Le Monde.

« Dénué de l’assistance con­sulaire et de la pro­tec­tion que me devait mon pays d’origine, l’Australie – où le gou­verne­ment a été sujet à des cri­tiques d’une ampleur inédite suite à sa ten­ta­tive de me retir­er mon passe­port en 2010, jusqu’à devoir faire marche arrière et se jus­ti­fi­er –, je demeure depuis main­tenant trois ans et dix jours au sein de cette ambassade.

J’y dis­pose de cinq mètres car­rés et demi pour mes usages pri­vat­ifs. L’accès à l’air libre, au soleil, m’a été inter­dit par les autorités du Roy­aume-Uni ; ain­si que toute pos­si­bil­ité de me ren­dre à un hôpi­tal ; je n’ai pu utilis­er le bal­con du rez-de-chaussée de l’appartement que trois fois depuis mon refuge, à mes risques et périls, et n’ai jamais été autorisé à sor­tir pour faire de l’exercice », Ibid.

« Sou­vent dans l’his­toire, révéler bru­tale­ment au peu­ple une infor­ma­tion jusque-là tenue secrète par les élites a provo­qué de grands boule­verse­ments poli­tiques et soci­aux […] Or n’im­porte quel texte, n’im­porte quelle image peu­vent être mon­trés au monde entier en un instant, pour un coût min­ime. […] Aujour­d’hui, on peut provo­quer de grandes réformes poli­tiques avec une très faible dépense d’én­ergie », Le Monde, 24 décem­bre 2012.

« [L’es­pi­onnage de la France par les États-Unis, NLDR] touche directe­ment l’emploi. Le chô­mage est par­ti­c­ulière­ment élevé en France, et il y a une rai­son à cela : les États-Unis jouent un sale jeu, et cherchent à mar­gin­alis­er la com­péti­tiv­ité des entre­pris­es français­es, et des entre­pris­es européennes », TF1, 24 juin 2015.

«Vous pou­vez soit être infor­mé et être vos pro­pres gou­ver­nants, ou bien être igno­rants et avoir quelqu’un d’autre, qui n’est pas igno­rant, vous gou­vern­er », Rolling Stone, jan­vi­er 2012.

« Je ne suis pas en croisade con­tre l’au­torité. L’au­torité légitime est impor­tante. Toutes les struc­tures humaines deman­dent de l’au­torité, mais l’au­torité doit faire l’ob­jet d’un con­sen­te­ment infor­mé de la part des gou­vernés. Actuelle­ment, le con­sen­te­ment, s’il y en a un, n’est pas infor­mé, de fait il est illégitime. Pour com­mu­ni­quer du savoir, nous devons pro­téger la vie privée des gens, et c’est ce que je fais depuis 20 ans : dévelop­per des sys­tèmes et des idéaux pour pro­téger le droit des gens à com­mu­ni­quer de manière privée, sans inter­férence gou­verne­men­tale, ni sur­veil­lance. (…) Le droit à la com­mu­ni­ca­tion sans sur­veil­lance gou­verne­men­tale est impor­tant, parce que la sur­veil­lance n’est jamais qu’une autre forme de cen­sure. Lorsque les gens craig­nent de s’ex­primer parce qu’ils pensent qu’ils pour­raient être écoutés par le pou­voir, qui a la pos­si­bil­ité de les enfer­mer, ils adaptent leur dis­cours. Ils com­men­cent à s’au­to­cen­sur­er », Ibid.

«Les com­men­ta­teurs ont souligné la façon dont le monde essayait d’ériger un mythe autour de ma per­son­ne, qu’il soit négatif ou posi­tif. Un procédé à la fois fasci­nant, ter­ri­fi­ant, et comique, qui a sus­cité beau­coup d’hi­lar­ité par­mi mes proches et mes col­lab­o­ra­teurs. Nous faisons face à une sit­u­a­tion qui nous engage his­torique­ment, et dont les con­séquences sur la vie des gens et les édi­fices poli­tiques sont con­sid­érables. La nature de ces con­séquences, extrême­ment impor­tantes, va des révo­lu­tions aux emplois de nom­breux indi­vidus, et la grav­ité de cette entre­prise est telle­ment grande est que je n’ai pas le temps de con­sid­ér­er com­ment cette notoriété m’af­fecte per­son­nelle­ment.» Ibid.

« Je suis par­ti­san du Brex­it. Le Roy­aume-Uni est une force pesti­len­tielle pour le reste de l’Europe, et l’Union européenne se portera beau­coup mieux sans. Aujourd’hui, l’Europe n’arrive pas à réalis­er les réformes dont elle a cru­elle­ment besoin, et l’une des prin­ci­pales raisons en est l’influence néfaste du Roy­aume-Uni dans les instances déci­sion­nelles. Pour se réformer, l’Europe a besoin d’un élec­tro­choc. Je pense que le Brex­it pour­rait être ce choc », Paris Match, 16 juin 2016.

« Une Europe forte serait une bonne chose parce que le monde a besoin d’une troisième voie, d’une option alter­na­tive entre le bloc améri­cain et le bloc chi­nois qui se dessi­nent pour dans vingt ans », ibid.

« Le référen­dum actuel ressem­ble beau­coup à celui sur l’indépendance de l’Écosse il y a deux ans. A l’origine, c’est un os à ronger que l’establishment lon­donien jette au peu­ple pour l’occuper, unique­ment pour des raisons de poli­tique intérieure. Et puis, ensuite, on s’aperçoit que les sondages se resser­rent », ibid.

« Je n’avais pas anticipé la taille du scan­dale. Bien sûr, je me doutais qu’il faudrait pay­er un prix pour nos actions, mais pas un tel prix », ibid.

« Glob­ale­ment, nous faisons face à un mur juridique. Toutes les pièces du dossier améri­cain con­tre moi sont classées “secret-défense”. Ça représente des cen­taines de mil­liers de pages de procé­dures aux­quelles mes avo­cats n’ont pas accès, je peux donc dif­fi­cile­ment me défendre », ibid.

Au sujet des Pana­ma Papers [fuites sur l’é­va­sion fis­cale de nom­breux dirigeants et chefs poli­tiques… mais curieuse­ment aucun aux États-Unis] : « Tout ça est sous l’égide de l’ICIJ (le Con­sor­tium inter­na­tion­al des jour­nal­istes d’investigation), basé à Wash­ing­ton, qui tra­vaille avec de l’argent des fon­da­tions Ford, Rock­e­feller et Soros. Com­ment voulez-vous qu’ils soient réelle­ment indépen­dants ? En matière de résul­tats, c’est fla­grant : avec seule­ment 166 doc­u­ments révélés, les “Pana­ma Papers” sont une des plus petites fuites de l’Histoire. Plus de 99,99 % des doc­u­ments disponibles ont été cen­surés, ce n’est absol­u­ment pas l’ap­proche que prône Wik­iLeaks », ibid.

« La com­mu­nauté anglo-sax­onne du ren­seigne­ment est entrée dans une alliance très étroite, “Five Eyes” (“les cinq yeux”), dont l’Australie est un des cinq États mem­bres. Entre eux ils s’appellent “l’empire”, et je suis con­sid­éré comme traître à cet empire. C’est pour ça que je ne pense pas que la Grande-Bre­tagne renonce un jour à vouloir m’extrader vers les États-Unis, ni que Wash­ing­ton renonce à se venger con­tre moi », ibid.

« D’abord Hillary, main­tenant Marine. Nous sommes en 2017 et la main de fer du patri­ar­cat est plus forte que jamais », Twit­ter 9 mai 2017

« Je suis tou­jours extrême­ment irrité par les jour­nal­istes qui ignorent les rib­am­belles de tré­sors his­toriques qui détail­lent com­ment leurs insti­tu­tions se com­por­tent réelle­ment. La capac­ité du pub­lic à pren­dre ces infor­ma­tions et à les met­tre en rela­tion avec leurs his­toires per­son­nelles, ain­si qu’à les utilis­er à des fins juridiques ou au cours de cam­pagnes poli­tiques, est en réal­ité beau­coup plus grande que celle de n’importe quel jour­nal­iste ou rédac­teur en chef à l’esprit obtus, y com­pris moi-même », ver­ba­tim de l’en­tre­tien avec Randy Credi­co et Den­nis Bern­stein, Radio WBAI, 29 juil­let 2017

« On par­le beau­coup aux États-Unis de l’administration Trump qui ferme l’immigration et le tourisme sur le ter­ri­toire améri­cain aux ressor­tis­sants de cer­tains pays musul­mans du Moyen-Ori­ent. Je trou­ve étrange que l’on par­le si peu de ce que je pense être une sit­u­a­tion beau­coup plus grave : le refus de toutes les deman­des d’asile pour les réfugiés pen­dant 180 jours. Il n’est pas raisonnable d’accepter des touristes venant du monde entier mais de ne pas accepter de réfugiés », ibid.

« Espagne, ceci ne marchera pas en Cat­a­logne. Le peu­ple cata­lan a le droit à l’au­to-déter­mi­na­tion. Les arresta­tions ne font que les uni­fi­er et les ren­forcer », Twit­ter 9 sep­tem­bre 2017 au sujet du référen­dum Cata­lan. Le tweet mon­trait la pho­to d’un homme arrê­tant une colonne de chars place Tian Anmen à Pékin en 1989.

« Je sais que vous voulez que je me taise, le prési­dent équa­to­rien m’a déjà bâil­lon­né. Il m’est inter­dit de pro­duire du jour­nal­isme. Vous agis­sez en tant qu’a­gent du gou­verne­ment des États-Unis et m’empêchez de par­ler de ces vio­la­tions à un jour­nal­iste améri­cain. Quel genre d’É­tat sou­verain per­met à ses ambas­sadeurs d’être inter­rogés par une autre nation ? Aucun État qui se respecte ne fait cela ! », pro­pos adressés à un mem­bre de l’ambassade équa­to­ri­enne à Lon­dres et rap­portés dans Gate­way Pun­dit, 26 mars 2019.

Ils l’ont dit

« C’est un traître qui a enfreint toutes les lois des États-Unis. Je suis con­tre la peine de mort, en con­séquence je pense qu’il faut illé­gale­ment abat­tre cet enfoiré […] Un homme mort ne peut rien faire fuiter », Bob Beck­el, Fox News, 2010.

«Grand, mince, élé­gant, Julian Assange, fon­da­teur et patron de Wik­iLeaks, s’im­pose d’abord à ses inter­locu­teurs comme un ora­teur tal­entueux, à la voix grave et posée, sachant manier la rigueur, l’hu­mour, l’é­mo­tion, mais aus­si le sar­casme. En le regar­dant tra­vailler, on décou­vre un pro­fes­sion­nel sur­doué, ultra-per­for­mant : dès qu’il se lance dans un pro­jet, il s’y con­sacre totale­ment, nuit et jour, jusqu’à épuise­ment.» Le Monde, 24 décem­bre 2010.

«Il a été décrit comme un vio­leur, un com­bat­tant enne­mi, un agent du Mossad ou de la CIA. Ses deux col­lab­o­ra­teurs prin­ci­paux – le New York Times et le Guardian – l’ont à de nom­breuses repris­es qual­i­fié de déviant sex­uel aux mœurs dis­solues, tout en con­tin­u­ant à faire la pro­mo­tion des livres et des films sur ses exploits. Sa per­son­nal­ité est con­tro­ver­sée : il est char­mant, bril­lant et incor­rupt­ible, mais a sus­cité l’aver­sion pro­fonde de ses anciens col­lègues, qui le décrivent comme un méga­lo­ma­ni­aque à l’é­go sur­di­men­sion­né, qui aurait endom­magé leur cause », Rolling Stone, jan­vi­er 2012.

«De fait, Julian Assange appar­tient à cette frange rare d’Anglo-Saxons briseurs de tabous. Ange pour les uns, démon pour les autres, résol­u­ment à con­tre-courant, bor­der­line, scan­daleux, il est de la race de ces non-con­formistes qui cassent les codes et pul­vérisent les con­ven­tions. D’Oscar Wilde, de Lawrence d’Arabie ou d’Alan Tur­ing, Assange pos­sède le même génie inquié­tant, la même mar­que de fab­rique, celle qui fait que grâce à eux le monde n’est plus tout à fait comme avant », L’Heb­do (Suisse), mars 2015.

« Enfer­mé au pre­mier étage d’une mai­son de ville, Julian Assange souf­fre de patholo­gies liées à l’isolement et à l’absence de lumière naturelle : carences vit­a­miniques, ter­reurs noc­turnes, douleurs rhu­ma­tismales », Paris Match, 16 juin 2016

« Les adjoints d’Assange s’emparent des passe­ports, des télé­phones porta­bles et de tous les appareils de la délé­ga­tion du prix Albert-Lon­dres venue inter­view­er le fon­da­teur de Wik­iLeaks. Ils affir­ment avoir détec­té trop de mouchards et de gad­gets d’espionnage en qua­tre ans de claus­tra­tion », ibid.

« Il con­naît sur le bout des doigts toutes les procé­dures judi­ci­aires le con­cer­nant, mêle aux détails tech­niques de grandes con­sid­éra­tions morales ou poli­tiques sur la marche du monde, avec cette acuité un peu fiévreuse que peu­vent avoir ceux qui restent obses­sion­nelle­ment attelés à une même tâche. De temps à autre, un employé de Wik­iLeaks, tran­si de fer­veur, vient gliss­er une petite note à son patron, qu’il traite avec des égards de min­istre ou de père abbé, acquiesçant aux ordres du maître de Wik­iLeaks par un hoche­ment de tête silen­cieux », ibid.

« Mal­gré son enfer­me­ment, c’est bien lui qui con­tin­ue de gér­er sa plate­forme numérique de doc­u­ments fuités, qu’il présente comme la plus grande pub­li­ca­tion indépen­dante au monde », ibid.

Mike Pom­peo, directeur de la CIA a accusé (14 avril 2017) Wik­ileaks d’être un « ser­vice de ren­seigne­ment non éta­tique hos­tile, sou­vent soutenu par des acteurs éta­tiques comme la Russie ».

« Il se peut que l’enquête sué­doise sur Assange ait été déclenchée à la demande des États-Unis. Le jour­nal­iste John Pil­ger a doc­u­men­té la pres­sion poli­tique du gou­verne­ment améri­cain sur les autorités sué­dois­es : le Pre­mier min­istre sué­dois et le min­istre des Affaires étrangères ont tous deux attaqué Assange, qui a été mis en accu­sa­tion sans aucune charge retenue. Assange a été prévenu que le ser­vice de ren­seigne­ment sué­dois, le SAPO, avait été infor­mé par son homo­logue améri­cain que l’arrangement sur le partage d’informations améri­cano-sué­dois serait inter­rompu si la Suède lui offrait sa pro­tec­tion », Con­sor­tium News, 29 mai 2017

« Il est trou­blant de con­stater que cette ambiance de sus­pi­cion et d’in­tim­i­da­tion, qui com­pro­met encore davan­tage les soins médi­caux offerts à Assange, était con­sciem­ment orchestrée. Assange fai­sait l’ob­jet d’une opéra­tion d’espionnage 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, à l’in­térieur de l’am­bas­sade, comme l’a mon­tré l’ex­ploita­tion d’en­reg­istrements vidéo et audio réal­isés à son insu. Il était sur­veil­lé en privé et avec des vis­i­teurs, dont des mem­bres de sa famille, des amis, des jour­nal­istes, des avo­cats et des médecins. Non seule­ment ses droits à la vie privée, à la vie per­son­nelle et à la lib­erté d’ex­pres­sion ont été vio­lés, mais égale­ment son droit à la con­fi­den­tial­ité des échanges avec un médecin.
Nous con­damnons la tor­ture d’As­sange. Nous con­damnons le déni de son droit fon­da­men­tal à des soins de san­té appro­priés. Nous con­damnons ce cli­mat de peur qui entrave son accès aux soins.
 » extrait de la let­tre pub­liée par Doctors4Assange pour exiger sa prise en charge médi­cale, The Lancet, 17 févri­er 2020.

« Depuis plus de 10 ans, Julian Assange, jour­nal­iste récom­pen­sé par de nom­breux prix, est privé de lib­erté. Son crime ? Avoir fait œuvre de vérité et d’indépen­dance. Nous récla­m­ons que la France lui accorde l’asile, pour la lib­erté de la presse, pour le respect des droits humains. » Cédric Vil­lani, Twit­ter, 3 novem­bre 2021.

« En un jour mar­qué par les droits inhu­mains, une cour bri­tan­nique jette le jour­nal­isme d’investigation dans un âge d’obscurité et autorise la pour­suite des tor­tures d’Assange. Le com­bat ne s’arrêtera pas là ». Kristinn Hrafns­son, rédac­teur en chef de Wik­ileaks sur Twit­ter le 11 décem­bre 2021.

Crédit pho­to : new­me­di­a­days­dk via Flickr (cc)

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