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Accueil | Portraits | Bernard de la Villardière

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28 janvier 2023

Temps de lecture : 19 minutes

28 janvier 2023

Accueil | Portraits | Bernard de la Villardière

Bernard de la Villardière

Temps de lecture : 19 minutes

Le Jean-Pierre Pernaud de M6 et serial entrepreneur

« Je suis un con­cept à moi tout seul »

Bernard de la Villardière, né Bernard Berger de la Villardière, est un journaliste et animateur de télévision et de radio français. Né en mars 1958 au Rheu, dans le département d’Ille-et-Vilaine en Bretagne, il a trois frères et est désormais père de quatre enfants ; Caroline, Rémi, Nicolas et Marc. Son fils Marc travaille en tant que reporter dans sa société de production Ligne de Front, tandis que Caroline y est responsable du pôle corporate. Après avoir fondé Neo en 2020, il le quitte fin 2022 pour lancer Réel en 2023.

En dépit de son patronyme à par­tic­ule, il est issu d’une famille bour­geoise. Son père était dirigeant d’une fil­iale de la com­pag­nie finan­cière Roth­schild en Argen­tine, avant d’être muté en Ital­ie puis au Moyen Ori­ent, notam­ment au Liban, ce qui don­nera au jeune Bernard le goût des voy­ages et de la poli­tique inter­na­tionale. Dans les reportages qu’il pro­duit, notam­ment dans le cadre de l’émission « Enquête exclu­sive », ses détracteurs lui reprochent de priv­ilégi­er des thèmes racoleurs comme le sexe, les mafias, la drogue, la pros­ti­tu­tion et l’argent. Par­ti­san d’un jour­nal­isme de ter­rain, il est sou­vent com­paré à Charles Vil­leneuve, ex-présen­ta­teur du « Droit de savoir ». Sou­vent moqué en rai­son de son allure de gen­dre idéal, Bernard de la Vil­lardière n’en reste pas moins un globe-trot­ter de l’extrême qui sil­lonne les endroits les plus risqués de la planète dans le cadre de sa pro­fes­sion. Il est aus­si un homme de réseau dans l’âme, et est impliqué dans de nom­breuses asso­ci­a­tions et ONG humanitaires.

Formation

Bernard de la Vil­lardière est tit­u­laire d’une maîtrise en sci­ences poli­tiques, obtenue à l’université Paris X Nan­terre, ain­si que d’une licence de droit pub­lic et d’une licence de jour­nal­isme du CELSA.

Parcours professionnel

En 1983, Bernard de la Vil­lardière débute comme reporter à FR3 Puy de Dôme puis rejoint la radio Alou­ette FM en Vendée, une sta­tion créée par l’homme poli­tique sou­verain­iste Philippe de Vil­liers, au sein de laque­lle il présente les jour­naux du matin. Peu de temps après, ne col­lant pas à la ligne catholique et de droite de ce média, il est licen­cié. Après son mariage avec Anne de Sav­i­gnac, il part tra­vailler quelques temps à la Réu­nion, en 1984, pour le Jour­nal de l’île de la Réu­nion puis au Maroc en 1985 pour Medi 1, une radio fran­co-maro­caine instal­lée à Tanger. Sa car­rière prend son essor à par­tir de 1987 suite à une courte péri­ode de chô­mage et de piges mal rémunérées. Après avoir par­ticipé aux débuts de France Info, il rejoint RTL où il partage son temps entre l’an­tenne et le reportage. Il cou­vre alors la révo­lu­tion roumaine et la pre­mière guerre du golfe. En 1994, il par­ticipe au lance­ment de la chaîne d’in­for­ma­tion en con­tinu LCI en assur­ant notam­ment la présen­ta­tion du « Jour­nal du monde ». Deux ans plus tard, il intè­gre la rédac­tion d’Europe 1 aux côtés de Syl­vain Attal, d’Yves Calvi et de Philippe Bès et devient rédac­teur en chef et présen­ta­teur de la tranche 7h-8h. En sep­tem­bre 1998, le jour­nal­iste est recruté par la chaîne de télévi­sion M6 pour présen­ter le mag­a­zine de société dif­fusé le dimanche « Zone Inter­dite », créé par Patrick de Car­o­lis en 1993. De 2001 à 2005, il présente par­al­lèle­ment sur la même chaîne l’émis­sion « Ça me révolte » en prime time et en pub­lic une fois par mois. En 2003, il fonde la société de pro­duc­tion Ligne de Front, dont les locaux se situent à Neuil­ly, et qui emploie une ving­taine de per­son­nes, puis rachète le site d’in­for­ma­tion lesinfos.com. En 2020, Ligne de Front génère un chiffre d’affaires s’élevant à 3,2 mil­lions d’euros annuels

À par­tir de 2005, il présente, tou­jours sur M6, le mag­a­zine « Enquête exclu­sive », dif­fusé le dimanche en deux­ième par­tie de soirée. En mai 2007, il réalise en com­pag­nie de Mélis­sa Theuri­au une enquête sur la guerre civile au Dar­four en se ren­dant sur place avec la jour­nal­iste. Le reportage est dif­fusé début juil­let de la même année dans « Zone Inter­dite ». En jan­vi­er 2012, il se rend à la Casa Pound, le célèbre squat néo-fas­ciste de Rome, à l’occasion d’un reportage pour l’émission « Enquête exclu­sive ». En avril 2012, il est recadré par la direc­tion de M6 qui lui reproche d’avoir pub­lié un mes­sage hos­tile à Nico­las Sarkozy sur twit­ter. En 2013, il pro­duit un doc­u­men­taire con­tro­ver­sé sur l’af­faire de pédophilie d’Outreau, « Out­reau, l’autre vérité » de Serge Garde (ex-jour­nal­iste de L’Hu­man­ité) sor­ti en salle le 6 mars 2013. Ce dernier a été vive­ment cri­tiqué, notam­ment par les avo­cats des acquit­tés du procès, parce qu’il remet en cause l’innocence de ces derniers. Le 16 mars 2013, Bernard de la Vil­lardière fait scan­dale sur le plateau de l’émission « 17ème sans ascenseur » ani­mée par Lau­rent Baffie sur Paris Pre­mière en ten­ant des pro­pos grivois et en déclarant que « toutes les putes sont des miss » avant d’avouer avoir « fait le tour des putes de la planète ». Cer­tains esti­ment qu’il avait un peu trop bu. Depuis le 14 avril 2014, il présente « Le 19:45 » sur M6 de manière tem­po­raire en rem­place­ment de Lau­rie Mil­li­at Des­orgher. Deux jours avant, le 12 avril 2014, il avait déjà con­fié à Anne Elis­a­beth Lemoine dans « La nou­velle Édi­tion » de Canal+ qu’il n’excluait pas d’abandonner son émis­sion « Enquête exclu­sive » pour présen­ter un JT.

En 2016, il lance l’émis­sion “Dossier tabou” sur M6, avec un pre­mier numéro sur “L’Is­lam en France : le République en échec” dif­fusé le 28 sep­tem­bre 2016 ; pen­dant le tour­nage, alors qu’il inter­viewe un imam, il est agressé par des racailles – le maire de Sevran (EELV) dénonce non pas les agresseurs, mais le présen­ta­teur qui « utilise tout le monde » et par­ticipe à la « stig­ma­ti­sa­tion » de sa com­mune. Le CCIF et l’Observatoire de la laïc­ité, deux asso­ci­a­tions bien-pen­santes, s’en pren­nent aus­si à ce reportage. Le sec­ond numéro est dif­fusé 6 mois plus tard, le 27 mars 2017, avec pour sujet le cannabis.

Le 26 févri­er 2018 il est vio­lem­ment pris à par­tie dans Touche pas à mon poste par Rokhaya Dial­lo puis Gilles Verdez et quitte le plateau, accusé d’islamophobie, et à mots cou­verts, de racisme. Il a par­ticipé à l’émission pour « pro­mou­voir un film sur les forces français­es en Guyane, pro­duit par [sa] société Lignes de Front ».

En avril 2018 il renoue avec la bien-pen­sance en réal­isant un reportage à charge con­tre la Hon­grie, bien accueil­li par la cri­tique en France, mais net­te­ment moins bien – on s’en doute – localement.

En fin d’année 2020, il se lance dans le monde des médias numériques en prenant le con­tre-pied de Brut et Kon­bi­ni. À l’instar de JPP TV, il souhaite avec le média 100% dig­i­tal Neo met­tre en valeur le pat­ri­moine, les ter­ri­toires ruraux et les réus­sites français­es à tra­vers des per­son­nal­ités et des thèmes fédéra­teurs. Le média revendique une prox­im­ité pop­u­laire avec « La France pro­fonde », demeuré trop longtemps dans l’angle mort des médias tra­di­tion­nels. Grâce à une pre­mière lev­ée de fonds s’élevant à près de 1,7 mil­lions d’euros (une sec­onde devrait suiv­re en 2022), Neo emploie une quin­zaine de jour­nal­istes à Paris, sans compter un nom­bre au moins égal de pigistes en province, qui pro­duisent 4 à 5 vidéos par jour. Le mod­èle économique du nou­veau média repose sur le brand con­tent, le par­rainage et la pub­lic­ité via les réseaux soci­aux (en l’espèce, Insta­gram, Twit­ter, Face­book et Tik­Tok). M6 n’est pour­tant jamais loin, car un parte­nar­i­at est signé entre Neo et la régie pub­lic­i­taire de la six­ième chaîne en vue de la com­mer­cial­i­sa­tion des vidéos pro­duites alors qu’Arnaud Delomel, ancien de la mai­son et ex-numéro deux de Ligne de Front, occupe la fonc­tion de rédac­teur en chef. Il est sec­ondé par un adjoint, Ben­jamin Badache, ex-jour­nal­iste mul­ti­mé­dia à France télévi­sions, ain­si que par Paul-Eti­enne Mot­teau, nom­mé chef d’édi­tion, passé par Canal+ et France 2. Il quitte l’aventure Neo en décem­bre 2022 pour lancer un autre média vidéo en 2023 inti­t­ulé Réel.

Publications

  • Bernard de La Vil­lardière et Vin­cent Nouzille, L’An­ti-drogue ; Tox­i­cos, médecins, mag­is­trats, policiers témoignent, Édi­tions du Seuil, coll. « À l’épreuve des faits ». 1994
  • L’Homme qui marche, Cal­mann-Lévy, 2016

Sa nébuleuse

Incon­testable­ment, Bernard de la Vil­lardière est un homme de réseau. Il a en effet été notam­ment prési­dent du Press Club de France de 2001 à 2004, puis à nou­veau de 2009 à 2011. Ce dernier, créé en 1986 par Emmanuel de la Taille (ex-jour­nal­iste à TF1), se présente comme un « lieu priv­ilégié de ren­con­tre entre le monde des médias et celui des entre­pris­es, ambas­sades, insti­tu­tions et col­lec­tiv­ités locales » et s’est don­né pour but l’organisation de con­férences de presse, de ren­con­tres et de débats afin de décrypter l’actualité. Il est égale­ment mem­bre du con­seil d’administration de plusieurs insti­tu­tions, comme Inno­cence en dan­ger, Action con­tre la faim, la Fon­da­tion Suez, la fon­da­tion Cul­ture­spaces (qui a pour but de met­tre les arts et le pat­ri­moine à la portée des enfants malades ou défa­vorisés), le Cen­tre de for­ma­tion des jour­nal­istes et le Club des vig­i­lants. Ce dernier est un think tank fondé en 1999 par Marc Ull­mann, un ex-jour­nal­iste né en 1930, dont le slo­gan est « apprivoi­sons l’avenir ensem­ble » et dont le but est de con­tribuer « à ce que les choses ail­lent vers le mieux plutôt que vers le pire » en analysant et con­ju­rant les men­aces de façon pluridis­ci­plinaire et mul­ti­di­men­sion­nelle. Bernard de la Vil­lardière est aus­si depuis 2005 l’un des admin­is­tra­teurs de l’IRIS (Insti­tut de Rela­tions Inter­na­tionales et Stratégiques) qui a été fondé en 1991 et qui est tou­jours dirigé par le géopoli­to­logue Pas­cal Boni­face. L’IRIS est un cen­tre de recherche trai­tant de ques­tions stratégiques qui se posi­tionne plutôt à gauche mais compte par­mi ses admin­is­tra­teurs des per­son­nal­ités de droite comme Michel Barnier ou Rose­lyne Bach­e­lot. Le jour­nal­iste s’est égale­ment engagé dans l’humanitaire en tant qu’administrateur puis prési­dent de l’ONG Sol­i­dar­ités Inter­na­tion­al de 2000 à 2003. Il est égale­ment mem­bre du réseau Re-Sources, un think tank dont le but est de réfléchir à des solu­tions dans le domaine de l’accès aux ressources essen­tielles (eau, élec­tric­ité etc.) dans les pays en voie de développement.

Ses asso­ciés au sein de Neo sont Stéphane Simon, l’influent pro­duc­teur et acolyte de Michel Onfray dans sa croisade sou­verain­iste, via sa société Agit Prod ; Sami Bia­zoni, ban­quier d’affaires à la Société Générale et édi­to­ri­al­iste pour la revue Front Pop­u­laire dirigée par… Simon et Onfray, ain­si qu’Anne-Henri de Ges­tas et Louis Per­rin, anciens con­sul­tants de la fil­iale française du groupe de pub­lic­ité Dentsu Aegis, qui sont les directeurs délégués de Neo et à la tête des pôles mar­ket­ing et parte­nar­i­ats. Le comité édi­to­r­i­al de ce média dig­i­tal est com­posé de Franz-Olivi­er Gies­bert, directeur de la rédac­tion de La Provence, Chris­tine Goguet, direc­trice du mécé­nat et des parte­nar­i­ats du Cen­tre des mon­u­ments nationaux, et Hubert Couduri­er, directeur de l’information du Télé­gramme.

Ce qu’il gagne

Selon les chiffres pub­liés par le mag­a­zine Le Nou­v­el Écon­o­miste, sa rémunéra­tion annuelle serait de 300 000 euros. Par ailleurs, la société de pro­duc­tion audio­vi­suelle Ligne de front, dont Bernard de la Vil­lardière est le créa­teur et le PDG, déclarait en juin 2012 un chiffre d’affaires de 3,4 mil­lions d’euros.

Parcours militant

« Il fait son ser­vice mil­i­taire au ser­vice de presse. Provo­ca­teur éter­nel, il glisse des arti­cles de l’Humanité dans sa revue de presse. Ce qui ne l’empêche pas de penser que le com­mu­nisme est un “fas­cisme rouge” et de ne pas pay­er le train “parce que le min­istre des trans­ports était coco”. Un temps éco­lo, il con­stru­it sa con­science poli­tique en s’appuyant – on y revient tou­jours – sur les valeurs de son enfance : libéral­isme économique, tiers-mondisme. Mais atten­tion, nuance-t-il, “je ne crois pas en la char­ité, je crois en la lib­erté.” Aujourd’hui, s’il déclare sans ambages vot­er UMP, il se dit “mil­i­tant de rien du tout.” Il s’est par con­tre engagé, tout au long de sa vie, dans des asso­ci­a­tions human­i­taires », Les Inrocks, 19/07/2013.

Collaborations

En 2007, il est à la fois prési­dent de l’Association human­i­taire « Sol­i­dar­ité » qui inter­vient auprès de pop­u­la­tions vic­times de con­flits ou de cat­a­stro­phes naturelles. Il est aus­si admin­is­tra­teur d’Action con­tre la faim et d’Innocence en Dan­ger. Il fait égale­ment par­tie de Reporters Sans fron­tières.

Il l’a dit

« Effec­tive­ment, je n’ai pas sauté au pla­fond en 1981. Pour­tant, je ne suis ni de droite ni de gauche. J’ai tou­jours été sans-fron­tiériste et favor­able à la libre entre­prise. Moi, j’ai lu Sol­jen­it­syne à 15 ans et, depuis, je suis vac­ciné con­tre le Grand soir », Tech­nikart n°158, décem­bre 2011.

« Via mon tra­vail, en revanche, je perçois un fort développe­ment du gangstérisme et des mafias. Nos dirigeants ont lais­sé tomber les valeurs fon­da­men­tales de la République : Chirac par lâcheté, Sarkozy par puéril­ité. Dans ce con­texte, je crois à une mon­tée du pop­ulisme dans les années à venir », Tech­nikart n°158, décem­bre 2011.

« Je suis le seul présen­ta­teur qui est plus fort que sa case. On estime à M6 que les émis­sions sont plus fortes que les ani­ma­teurs. Bah moi, je suis plus fort que mon émis­sion. Je suis un con­cept à moi tout seul », Paris Pre­mière, 20 mars 2013

« Je suis un bon petit sol­dat de M6 depuis 15 ans », Le Buzz TV Orange, 23 avril 2014.

« Tu prends L’Ex­press, bon bah c’est devenu un jour­nal bobo con, avec cette idéolo­gie bobo de merde que je déteste de plus en plus. Bobo, c’est l’idéolo­gie mul­ti­cul­tur­al­iste à la con. Tout va bien dans le meilleur des mon­des, etc. C’é­tait sym­pa dans les années 1970. Mais, là, c’est juste con », Soci­ety, 25/11/2016.

« Le pays est gou­verné par le lob­by de l’ad­min­is­tra­tion. J’en ai marre de la logique d’é­gal­i­tarisme à tout prix et du mépris de la valeur tra­vail. En France, si vous mon­tez une boîte et créez de la richesse, vous êtes un salaud », ibid.

« J’ai eu beau­coup de retours posi­tifs sur cette séquence, vous savez ? Mais, comme d’habi­tude, la presse bobo s’est offusquée”, déplore-t-il. “Le prob­lème, c’est qu’au­jour­d’hui, les jour­nal­istes ont inté­gré qu’il ne fal­lait plus aller boss­er dans les ban­lieues », au sujet de son agres­sion à Sevran, ibid.

« En quelques min­utes, des chroniqueurs presque unanimes vont offrir un flo­rilège des méth­odes de dia­boli­sa­tion et d’in­stru­men­tal­i­sa­tion qui per­me­t­tent à une cer­taine caste de dis­qual­i­fi­er toute opin­ion dif­férente de la leur », Le Figaro, 05/03/2018.

« Je par­le fort pour ten­ter de cou­vrir les bruits de la meute et les huées d’un pub­lic aux ordres d’un chauf­feur de salle. Je ne me laisse pas désta­bilis­er par la manœu­vre con­sis­tant à me faire pass­er pour un macho refu­sant d’é­couter une femme. Je ne suis évidem­ment pas le pre­mier à faire les frais de ces shows où la vacuité intel­lectuelle le dis­pute au con­formisme sous pré­texte de com­pas­sion et d’ou­ver­ture d’e­sprit », ibid.

« J’ai reçu un grand nom­bre de mes­sages de sou­tien émanant de mes con­frères après mon pas­sage chez TPMP. Les réseaux soci­aux ont été large­ment en ma faveur, déplo­rant cette ten­ta­tive de lyn­chage et cette manière de con­fis­quer le débat. Le buzz a d’ailleurs été si négatif pour l’im­age de l’émis­sion que C8 a sup­primé le replay. J’y vois le signe ras­sur­ant que l’opin­ion publique ne s’en laisse plus compter », ibid

« Je ne suis pas de ceux qui ont regret­té le Canal Plus des années 1990–2015. L’e­sprit de déri­sion et le par­ti-pris idéologique chas­saient tout sens de la nuance, faisant le lit de ce que l’on a appelé le “poli­tique­ment cor­rect”. Mais doit-on se sat­is­faire des risques d’une autre hégé­monie? Celle de la bêtise tri­om­phante et de l’e­sprit de soumis­sion? », ibid.

« J’ai trou­vé une boule de shit dans la poche de son jean, il avait 15 ans. Comme tous les par­ents, je pen­sais que c’était pas de sa faute, que c’était ses copains. Je lui ai dit ”Arrête de voir tes copains qui sont cons” et réflexe, il a dit ”Mais non, c’est toi qui es con papa. Et donc, je lui ai mis un pain ! », au sujet de son fils qu’il a baf­fé après avoir trou­vé de la drogue sur lui, 20 Min­utes, 06/03/2018.

« Je pense que cest un crime anthro­pologique. Dire quun enfant naura pas de père, je trou­ve que cest assez ter­ri­ble […] Ça va con­tre l’état naturel des choses. A une époque où on par­le beau­coup d’écologie, de lutte con­tre les pes­ti­cides, les OGM, etc., on joue aux appren­tis sor­ciers. Je ne dis pas quun enfant qui sera élevé par deux mamans sera hand­i­capé dans la vie, sans doute pas. Mais je trou­ve quon joue aux appren­tis sor­ciers », Valeurs Actuelles, 10/10/2019.

« On sera dans lactu­alité sans être un média dactu­alité […] On réa­gi­ra avec le prisme de la dif­férence. Nous voulons réc­on­cili­er les Français avec leur pays. On en a assez de ce qui divise, des pleur­nichards et des don­neurs de leçons. Il y a dans la société une volon­té de décon­stru­ire et de détri­cot­er: nous met­trons en valeur, au con­traire, ce qui existe et quon refuse de voir, des gens qui se bat­tent, des solu­tions », Chal­lenges, 30/11/2020.

« Oui, le con­fine­ment a con­fir­mé lappétence pour cette idée que nous avions dévelop­pée il y a plus dun an. La crise du Covid a per­mis aux Français de redécou­vrir les régions, les cir­cuits courts, les pro­duits locaux. Nous devons être sou­verain­istes dans cer­tains domaines, tout en restant ouverts au monde dans dautres. », Ecran Total, 01/12/2020.

Ils l’ont dit

« Mais on pour­rait alors se moquer de son côté Tintin d’opérette, avec ses lance­ments improb­a­bles, la mèche et la chemise tou­jours impec­ca­bles, même lorsqu’en arrière-fond se dévoilent les bidonvilles les plus crasseux. Il donne l’impression de pass­er avec aisance d’un cock­tail au désert et inverse­ment, s’amuse affectueuse­ment le directeur de Reporter sans Fron­tières, Christophe Deloire. Dandy un peu pré­cieux cat­a­pulté en zone de guerre, fen­dant gra­cieuse­ment la fange des mis­ères et des vio­lences du monde, immac­ulé dans sa blanche chemise, la veste non­cha­la­m­ment jetée par-dessus l’épaule », Alexan­dre Comte, Les Inrocks, 19 juil­let 2013.

« Oui, Bernard de La Vil­lardière joue au polo et donne sou­vent ses ren­dez-vous au Café de Flo­re. Oui, l’été, il va se ressourcer à deux pas du hameau de La Vil­lardière, au château de la Frette, détenu par sa famille depuis plus de deux siè­cles. On pour­rait dès lors jouer l’effet de con­traste et s’amuser à com­pil­er toutes les fois où le présen­ta­teur a pronon­cé les mots “cocaïne”, “sexe” ou “pros­ti­tu­tion” en lançant un sujet d’Enquête Exclu­sive », ibid.

« Pris­on­nier, Bernard l’est – comme nom­bre d’entre nous -, de son enfance, de son édu­ca­tion, de son his­toire. Bien sûr, son apparence a gardé l’empreinte d’un cer­tain milieu social (bien que sa par­tic­ule n’ait rien d’aristocrate, puisqu’elle est le fruit de l’attachement du nom d’un domaine à l’état civ­il, il y a 400 ans, Berg­er devenant alors Berg­er de la Vil­lardière). Son méti­er est égale­ment l’expression d’un mode de vie famil­ial. Et son par­cours, celle d’une blessure. “Né hors mariage, mon père tenait à la réus­site de ses fils. Sa soif de recon­nais­sance sociale a par­fois pris une part trop impor­tante dans son édu­ca­tion autant que dans nos vies.” En quelques mots, tout est dit de ce père dont on com­prend l’exigence et la dureté », Gaël Tchakaloff, Le nou­v­el economiste.fr, 9 avril 2014.

« Que reste-t-il de son enfance ? Le goût du voy­age (il est en déplace­ment 4 mois par an) et de la poli­tique inter­na­tionale, sans aucun doute. Sa mère argen­tine, femme du monde, rece­vant beau­coup, lui a cer­taine­ment trans­mis le plaisir des grandes soirées, des sor­ties en ville, des galas et autres agapes dans lesquels il appa­raît régulière­ment. Et peut-être aus­si, en fil­igrane, la pas­sion du polo, dont il est un adepte… Recon­nais­sons que le tableau a de quoi don­ner du grain à moudre aux per­si­fleurs ! D’autant que tout cela est par­fois dou­blé d’un dis­cours droiti­er un brin démodé. Je cite : “Nous sommes dans un pays gou­verné par le lob­by de l’administration. Je suis excédé par la logique de l’égalitarisme à tout prix et par l’absence de la valeur “tra­vail”. En France, si vous tra­vaillez, vous êtes exploité. Et si vous créez de la richesse, vous êtes un salaud.” Dieu soit loué, l’animal ne peut pas être réduit à cela », Gaël Tchakaloff, Le nou­v­el écon­o­miste 9 avril 2014.

« À 20 ans, Bernard décide de par­tir en Inde, sur la route de Kat­man­dou. Mal­heureuse­ment son père lui coupe les vivres et trois mois plus tard, le jeune homme revient de son voy­age hin­dou avec dix kilos en moins et sans un sou. Durant sa péri­ode hip­pie, l’animateur aurait con­som­mé des drogues et des champignons hal­lu­cinogènes », Antenne Réu­nion, 11/05/2015.

« Viens ensuite la présen­ta­tion du sujet par la vedette, Mon­sieur de la Vil­lar­dière. Les allé­ga­tions typ­iques de la gauche libérale mil­i­tante tombent. Sans preuve, ce sont des faits étab­lis, évidem­ment, cest enten­du que la Hon­grie est un pays fer­mé, xéno­phobe et autori­taire. Oui, la Hon­grie est tout ça, mal­gré Budapest qui accueille chaque année un mil­lion de touristes de plus que Brux­elles ain­si que le plus impor­tant fes­ti­val européen de musique. La Hon­grie, ce pays fer­mé qui fait par­tie de Schen­gen. La Hon­grie, ce pays autori­taire où 6 con­sul­ta­tions nationales ont eu lieu en 8 ans afin de deman­der lavis de la pop­u­la­tion sur des sujets impor­tants. La Hon­grie, ce pays xéno­phobe qui accorde plus de droits aux minorités nationales que la République française notam­ment le droit d’étudier dans leur langue. Un député de la minorité nationale alle­mande vient même de faire son entrée au par­lement », Fer­enc Almássy, Viseg­rad Post, 13/04/2018.

Crédit pho­to : Lionel Allorge via Wiki­me­dia (cc)

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