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Le meilleur de l’Ojim en 2013 (1)

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23 décembre 2013

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Le meilleur de l’Ojim en 2013 (1)

Le meilleur de l’Ojim en 2013 (1)

Temps de lecture : 3 minutes

Pen­dant les fêtes, l’Ojim vous pro­pose tous les jours de revivre les grands moments de l’année 2013 du point de vue de la cri­tique des médias. Affaire Méric, affaire Léonar­da, affaire du « tireur fou » de Libé, dossier sur les roms de Valeurs actuelles, Mar­seille vue par les médias, con­nivence des jour­nal­istes et des poli­tiques… C’est toute l’actualité médi­a­tique de 2013 qui est analysée et mise en per­spec­tive par l’Ojim. N’oubliez pas que l’Ojim est un site 100% indépen­dant qui ne vit que de vos dons. Aidez-nous à rem­plir notre rôle d’Observatoire des médias, et à exercer libre­ment notre cri­tique du sys­tème médi­a­tique. Tout don nous sera utile.





Lundi 23 décembre : C’est probablement la plus grande imposture de l’année. Ou comment une bagarre de rue se transforme en « retour de la Bête immonde »…

Comment la tragédie d’un fait divers s’est transformée en comédie nationale…

Après la mort du jeune Clé­ment Méric suite à une bagarre de rue, la machine médi­ati­co-poli­tique a démar­ré en trombe. Dans un pays où sont com­mis 2000 agres­sions et 200 vio­ls toutes les vingt-qua­tre heures selon les chiffres don­nés par Lau­rent Ober­tone (La France Orange mécanique), cette vic­time-là a soudaine­ment occupé tous les écrans de télévi­sion, fait la une des prin­ci­paux quo­ti­di­ens, sus­cité des hom­mages à la mairie de Paris, au Sénat, à la fontaine Saint-Michel et même une inter­ven­tion du prési­dent de la République en direct de Tokyo. Le gou­verne­ment a ful­miné des mesures de rétor­sion et promis une sévérité exem­plaire. Pas un respon­s­able poli­tique qui n’ait surenchéri dans la con­damna­tion, à une ou deux excep­tions près. Des man­i­fes­ta­tions furent organ­isées dans quar­ante villes français­es. La France entière fut plusieurs jours de suite som­mée de pleur­er, trem­bler, réa­gir, rugir, crier que cette fois, vrai­ment, c’en était trop ! On traqua les coupables qui se devaient d’être infin­i­ment nom­breux : les Skin­heads effec­tive­ment impliqués dans la rixe fatale ; le grou­pus­cule des Jeuness­es Nation­al­istes Révo­lu­tion­naires auquel ils étaient cen­sés être plus ou moins liés ; les grou­pus­cules com­pa­ra­bles à celui-ci ; le FN ayant eu des liens avec cer­tains représen­tants des grou­pus­cules en ques­tion ; la droite ayant par­ticipé à « dédi­a­bolis­er » le FN ; le moin­dre opposant au mariage gay qui avait pris part à des man­i­fes­ta­tions aux marges desquelles on n’avait pas tou­jours pu totale­ment évin­cer cer­tains mem­bres de ces grou­pus­cules ; tous ceux enfin, même à gauche, qui n’avaient pas réa­gi avec suff­isam­ment de force con­tre l’effet de « droiti­sa­tion » perçu dans la vie poli­tique française… En somme, presque tout le pays était coupable et presque tout le pays devait s’accuser, s’excuser et faire péni­tence devant le sang inno­cent qui venait d’être ver­sé ; tout ce pays incon­scient, veule, amnésique, auquel une mini-apoc­a­lypse, soudain, enfin, avait rap­pelé l’unique dan­ger qui menaçait encore féro­ce­ment la patrie et fai­sait trem­bler les fonde­ments mêmes de la République : le ven­tre de la bête, tou­jours fécond…

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