Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Le groupe suisse Ringier démontre avec brio qu’il est encore possible de faire du profit dans les médias

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

28 mai 2018

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Le groupe suisse Ringier démontre avec brio qu’il est encore possible de faire du profit dans les médias

Le groupe suisse Ringier démontre avec brio qu’il est encore possible de faire du profit dans les médias

Temps de lecture : 3 minutes

Ceux qui ont eu la chance d’assister à la conférence de presse, organisée par le fin connaisseur des médias Jean-Clément Texier, dans les salons de l’hôtel Bristol le 23 mai à Paris ont vu un exercice de haut vol : comment un groupe de presse dont les revenus digitaux étaient égaux à zéro en 2012, réalise les deux-tiers de son profit dans ce secteur cinq ans plus tard.

Ringier ? Inconnu du grand public français

Le groupe Ringi­er (présidé par Michael Ringi­er) est peu con­nu en France. Il y a reven­du sa par­tic­i­pa­tion dans l’hebdomadaire Le Point, dis­pose de quelques mod­estes licences de titres français (Elle au Viet­nam, Gault & Mil­lau en Suisse) et d’accords entre le quo­ti­di­en suisse fran­coph­o­ne Le Temps (pos­sédé avec Springer) et Le Monde. Ce groupe famil­ial évoque peu de choses aux yeux du grand pub­lic français.

Mais le groupe est le pre­mier en Suisse devant le rival Tame­dia, avec le tabloïd quo­ti­di­en ger­manophone Blick qui est en train de révo­lu­tion­ner la manière de pub­li­er un quo­ti­di­en pop­u­laire, avec d’innombrables places de marché (emploi, immo­bili­er, emploi, san­té), des radios privées (Ener­gy), une par­tic­i­pa­tion à la pre­mière régie pub­lic­i­taire du pays (Admeira) avec Swiss­com et la radio télévi­sion publique suisse, de l’imprimerie et de l’évènementiel. Sans compter la JV avec l’allemand Springer dans Le Temps.

Une présence internationale

Le groupe a investi au bon moment en Europe Cen­trale et Ori­en­tale. Présent en Pologne, Slo­vaquie, Ser­bie, Hon­grie, Roumanie, Ukraine et main­tenant dans les Pays Baltes. Le por­tail polon­ais Onet revendique 430 mil­lions de vidéos vues par mois en Pologne. Vous avez bien lu, plus de 400 mil­lions de vues pour un pays de quar­ante mil­lions d’habitants.

Ringi­er a eu la sagesse d’arrêter ses activ­ités en Chine (l’Eldorado où le réseau Viadeo s’est cassé les dents et a dû être cédé au Figaro) pour se recen­tr­er sur le Viet­nam et le Myan­mar. Plus orig­i­nal le groupe investit en Afrique anglo­phone et fran­coph­o­ne via son por­tail Pulse et des places de marché (immo­bili­er, emploi).

Et des chiffres impressionnants

Avec un chiffre d’affaires presque tout rond de 1002K francs suiss­es (soit 850M€ au cours du 25 mai 2018), le groupe réalise un prof­it après amor­tisse­ments et tax­es de 11% (supérieur à 90M€). Et 66% du prof­it vient du dig­i­tal, un secteur absent cinq ans avant. Une per­for­mance qui serait encore meilleure si le groupe ne réal­i­sait pas encore 10% de son activ­ité dans l’imprimerie, un seg­ment qui ressem­ble à un boulet mais qui est à l’origine du groupe.

Ringi­er a décidé de faire appel chaque année à un artiste pour illus­tr­er son rap­port annuel. Pour 2017 c’est l’artiste (dig­i­tale bien sûr, mais mise sur papi­er) estoni­enne d’origine russe Kat­ja Novit­sko­va (née en 1984) qui a été choisie. Influ­encée par les images d’animaux, « l’animal, c’est de la vie crue », l’artiste présente un grand port-folio avec un superbe chien bleu dont on ne sait si sa couleur est due à la pol­lu­tion de l’endroit où la pho­to a été prise ou à Pho­to­shop. Mais comme le souligne l’artiste « Toute ten­ta­tive de cap­tur­er la vérité est biaisée d’une manière ou une autre », ce qui pour­rait servir de déf­i­ni­tion au journalisme.

Vidéos à la une