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Dilcrah contre Anna Cabana, le combat du siècle

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27 février 2023

Temps de lecture : 5 minutes
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Dilcrah contre Anna Cabana, le combat du siècle

Temps de lecture : 5 minutes

À ma gauche, la trop fameuse Délégation interministérielle contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti LGBT (pour en savoir plus, voir infra en fin d’article), à ma gauche aussi, Anna Cabana, Madame Blanquer à l’état civil, et au milieu les gitans ou tsiganes qui n’en peuvent mais.

L’Assemblée Nationale serait un « camp », mais de quoi ?

Les spec­ta­cles récents de l’Assemblée Nationale autour de la réforme des retraites font par­fois penser à une cour de récréa­tion, ou à un poulailler. Sur BFMTV le 13 févri­er 2023, Anna Cabana reprend des ter­mes par­fois enten­dus, comme « stratégie du bor­del », ajoutant : «on entend les uns et les autres dire que l’Assemblée nationale n’a jamais été un salon de thé…Mais là on est entre le camp de Gitans et le camp de guig­nols. Enfin, ce qu’on veut, mais c’est quelque chose qui tire tout le débat démoc­ra­tique vers le bas ».

La Dilcrah s’étrangle

Zoup, zoup, Sophie Elizeon, la nou­velle direc­trice de la Dil­crah, s’étrangle dans son col­lier de per­les (pour les per­les, nous inven­tons, c’est ce que nous lui souhaitons) et lance un com­mu­niqué vengeur, par­lant de  « L’imaginaire le plus som­bre de notre République… à la suite des pro­pos intolérables tenus par la jour­nal­iste Anna Cabana sur BFMTV ». Mal­gré le print­emps qui s’annonce, les heures les plus som­bres sont de retour, et la Dil­crah annonce saisir l’ARCOM.

Et de rap­pel­er « Pen­dant la Sec­onde Guerre mon­di­ale, près de 7000 per­son­nes désignées comme “nomades” furent internées dans une quar­an­taine de camps en France… pré­cisant que …le plan nation­al de lutte con­tre le racisme, l’antisémitisme et les dis­crim­i­na­tions liées à l’origine, présen­té par la pre­mière min­istre le 30 jan­vi­er dernier, intè­gre la lutte con­tre l’anti-tsiganisme,… et con­clu­ant mar­tiale­ment que « L’anti-tsiganisme n’a pas sa place dans le débat pub­lic ni dans notre République ». Ben, mon vieux.

Voir aus­si : Anna Cabana, portrait

Cabana contre-attaque

Fureur de l’épouse de Jean-Michel Blan­quer, alias Miss Ibiza, qui répond « Pour illus­tr­er l’hystérisation de la séquence poli­tique, j’ai repris mot à mot l’expression du séna­teur cen­triste Hervé Mar­seille, “camp de Gitans” - expres­sion qui avait défrayé la chronique la semaine précé­dente -, comme j’ai repris le mot du député européen Gilbert Col­lard (“guig­nols”) et comme j’ai repris les pro­pos de “stratégie du bor­del”. Je ne reprends évidem­ment aucun de ces mots à mon compte! Qui plus est, la Dil­crah n’a même pas obéi au principe de base du con­tra­dic­toire : ni BFMTV ni moi n’avons été contactés. »

Finale­ment, la Dil­crah retir­era son com­mu­niqué de presse et sa sai­sine de l’ARCOM. Tout ça pour ça, diront cer­tains. Au fond, il est vrai que par­fois com­par­er l’Assemblée nationale à un camp de romanichels pour­rait pass­er pour une sorte de compliment.

Nous avons édité une brochure papi­er (réservée à nos dona­teurs) sur la genèse et les méfaits de la Dil­crah, vous pou­vez en lire le début ci-dessous.

La Dilcrah, un tissu en forme de linceul

Dil­crah, acronyme de Délé­ga­tion inter­min­istérielle con­tre le racisme, l’antisémitisme et l’homophobie, le nom sonne comme la mar­que com­mer­ciale d’une nou­velle fibre à l’instar des Lycra, Ter­gal et autre Dralon. D’après un site spé­cial­isé, ces tis­sus syn­thé­tiques à base de polymères ont tous de sérieux incon­vénients pour la san­té humaine, ce matéri­au arti­fi­ciel a une mau­vaise influ­ence sur un organ­isme vivant : accu­mu­la­tion d’électricité sta­tique, aller­gies provo­quées par les com­posants chim­iques, imper­méa­bil­ité à l’eau et à l’air, d’où de faibles pro­priétés hygiéniques et un risque de foy­er bactériologique…

Voilà qui sem­ble bien car­ac­téris­er les dif­férents avatars de la Dilcra/Dilcrah, nou­veau linceul de nos libertés.

Accumulation d’électricité statique

Il y a deux manières d’être obsédé par une chose – chaus­sures, sous-vête­ments, cas­tors en peluche, sen­ti­ment, sou­venir, par­fum… – ou par un être, homme ou femme : n’en par­ler jamais ou en par­ler tou­jours. Du temps de la reine Vic­to­ria, on pra­ti­quait le sexe au moins autant qu’avant, mais, si on y pen­sait con­stam­ment, on n’en par­lait jamais. Avec la Dil­cra dev­enue Dil­crah, on ne pense plus qu’au racisme, à l’homophobie, à la trans­pho­bie, en tout lieu, à chaque instant.

Sous les règnes suc­ces­sifs de Nico­las Sarkozy, le père fon­da­teur, François Hol­lande, le développeur, et Emmanuel Macron le con­tin­u­a­teur, la Dil­crah pro­duit une élec­tric­ité sta­tique autour du racisme et de la trans­pho­bie. L’électricité sta­tique est un déséquili­bre des charges élec­triques dans un matéri­au. Ce déséquili­bre vous donne ce « petit coup de jus » lorsque vous touchez un tapis syn­thé­tique ou une chemise en nylon, l’électricité sta­tique accu­mulée se libère et provoque un choc déplaisant.

C’est un des effets induits du mau­vais tis­su Dil­crah : un accu­mu­la­teur d’électricité sta­tique de racisme, de trans­pho­bie, d’homophobie etc. Par un effet bien con­nu de l’histoire, à force de con­cen­tr­er ces phénomènes, elle les hys­térise, les con­forte, les entre­tient, voire les pro­duit. Et les entre­tient d’autant plus que, si ces phénomènes, en absence d’électricité, ne sont plus hys­térisés, son rôle dis­paraît et l’institution itou.

Hypersensibilité et allergies

Cette mau­vaise élec­tric­ité, comme il y a une mau­vaise graisse, entraîne une hyper­sen­si­bil­ité mal­adive et peut provo­quer des aller­gies graves. La moin­dre plaisan­terie au sujet des Ecos­sais avares (ne par­lons pas des Juifs !), des Auvergnats mal­pro­pres, des Africains joueurs de tam-tam, de la cui­sine anglaise peu ragoû­tante, des déhanche­ments des dif­férentes cages aux folles, peut vous met­tre au rebut, sinon de l’humanité, du moins de la Dil­crah. Oubliez Tintin au Con­go d’Hergé ou les Dix petits nègres d’Agatha Christie, vous risquez d’être traîné devant les tri­bunaux, avec le sou­tien de la Délégation. 

La brochure papi­er com­plète est envoyée à nos dona­teurs dès 50 euros, pour la recevoir dédi­cacée avec un reçu fis­cal de 66% de votre don, vous pou­vez don­ner ICI.