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Un coup d’œil aux dernières publications

Vincent Bolloré interrogé à l’Assemblée nationale

Vincent Bolloré interrogé à l’Assemblée nationale 

« J’ai eu la chance de naître dans une famille catholique, bre­tonne, riche et célèbre ». C’est ain­si que Vin­cent Bol­loré a intro­duit le pro­pos lim­i­naire de son inter­ven­tion face à la com­mis­sion d’enquête rel­a­tive aux autori­sa­tions de dif­fu­sion sur la TNT, le 13 mars 2024.

Bobards d’Or 2024 : Gérald Darmanin et Patrick Cohen récompensés

Bobards d’Or 2024 : Gérald Darmanin et Patrick Cohen récompensés 

L’aimable céré­monie des Bobards d’Or, qui récom­pense chaque les men­songes ou approx­i­ma­tions de cer­tains jour­nal­istes de grand chemin, s’est finale­ment tenue le 5 mars 2024 mal­gré la ten­ta­tive d’interdiction de la maire PS du Xème arrondisse­ment soutenue par la CGT spec­ta­cle et le séna­teur com­mu­niste Ian Brossat.

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Constitutionnalisation de l’IVG : revue de presse

La révision de la Constitution votée à une large majorité, la presse s’en félicite en majorité alors qu’une minorité en souligne l’aspect symbolique.

L’Humanité crie victoire

« Quelle vic­toire ! Quel bon­heur ! Quelle fierté ! »

Les effu­sions de joie sont de mise chez l’Humanité [https://www.humanite.fr/politique/avortement/quelle-victoire-quel-bonheur-quelle-fierte-le-droit-a-livg-inscrit-dans-la-constitution], au point qu’il sem­blerait que la France vive un temps de fête suite à la con­sti­tu­tion­nal­i­sa­tion de l’Interruption Volon­taire de Grossesse.

Com­bat­tant con­tre « l’obscurantisme », pour « la lib­erté des femmes  », le jour­nal se fait porte-parole des représen­tants social­istes et écol­o­gistes jusqu’à rap­porter les emporte­ments exaltés de ces derniers : « “Vous avez défini­tive­ment per­du. Plus jamais nous ne revien­drons sur le droit à l’IVG, jamais !” a […] martelé […] Mélanie Vogel, autrice d’une propo­si­tion de loi au Sénat, déposée en 2023, visant à intro­duire ce droit dans la Loi fon­da­men­tale. » ; « “À ceux […] qui ont com­paré l’avortement à un meurtre, sachez que vous avez décu­plé la force des fémin­istes. Sachez que vous avez per­du !” leur a rétorqué Elsa Fau­cil­lon, députée communiste. »

Le Figaro relativise

Plus prag­ma­tique, Le Figaro se penche sur les faits et s’interroge sur l’utilité réelle et con­crète de l’ajout de l’IVG dans la con­sti­tu­tion. Inter­rogée par Le Figaro dans une inter­view en vidéo, Anne-Marie Le Pourhi­et, pro­fesseur de droit émérite, « dénonce son inutil­ité : “C’est un sym­bole pour les fémin­istes et un coup de com­mu­ni­ca­tion pour le gou­verne­ment”, assure-t-elle. »

Pour l’experte, « ce pro­jet de loi con­sti­tu­tion­nelle ne sert stricte­ment à rien. C’est un copié-col­lé du droit posi­tif exis­tant. »« On voit bien d’ailleurs la gêne de l’exposé des motifs de ce pro­jet de loi qui ne sait pas com­ment expli­quer qu’il ne sert à rien. Quand on en arrive à citer la Cour suprême améri­caine dans l’exposé des motifs d’une révi­sion con­sti­tu­tion­nelle française… Qu’est-ce que ça vient faire là ? » se demande-t-elle.

Per­plexe, le jour­nal relate égale­ment dans d’autres pub­li­ca­tions les réti­cences de la part de la majorité séna­to­ri­ale et d’une par­tie des Français. Effec­tive­ment, « c’est la for­mule de “lib­erté garantie” de la femme à avoir recours à l’IVG qui heurte. “Garan­tir ce droit, c’est remet­tre en cause la clause de con­science des soignants.” » pour Gérard Larcher, prési­dent du Sénat. De plus, Le Figaro relaie les inquié­tudes de la con­férence des évêques de France alors qu’une grande par­tie des médias pro­gres­sistes n’ont pas jugé per­ti­nente la plu­ral­ité des opin­ions par­mi leurs lignes. Le fait est que la con­férence des évêques se mon­tre par­ti­c­ulière­ment inquiète :

« Il n’est pas ques­tion, affir­ment-ils, pour l’Église catholique “d’af­faib­lir la force du repère biblique tu ne tueras pas”. »

« Ils expri­ment leur “ inquié­tude devant ce que sig­ni­fierait cette inscrip­tion” alors que “toute vie est un don pour ce monde, un don frag­ile et pré­cieux, infin­i­ment digne, à accueil­lir et à servir depuis son com­mence­ment jusqu’à sa fin naturelle”. Les évêques évo­quent un “ triste record” de “234.000 avorte­ments” en 2022 qui con­duit à une “baisse prévis­i­ble de la pop­u­la­tion”, soit un “ échec”.  » Le quo­ti­di­en relève égale­ment le « vote con­formiste » qui s’est répan­du à l’Assemblée nationale.

Libération moque les opposants

Pour sa part, Libéra­tion tourne en déri­sion les reven­di­ca­tions pro-vie qui font « pres­sion jusqu’au bout sur les par­lemen­taires » et qui « mul­ti­plient les envolées lyriques et les com­para­isons les plus grossières les unes que les autres. » ; « J’ai l’impression d’être chez les fous. »

Le jour­nal s’oppose égale­ment dans un autre arti­cle à la « par­ti­tion de trolling qua­si trumpesque » qui désigne l’intervention devant les députés de Vin­cent Bol­loré. Ce dernier a réaf­fir­mé ses posi­tions : avec l’IVG, « pour ce catholique pra­ti­quant, deux “lib­ertés” se “heur­tent”, dont celle “des enfants à vivre” ». Libéra­tion sem­ble même y préfér­er la mod­i­fi­ca­tion dou­teuse de la Mar­seil­laise par Cather­ine Ringer, la chanteuse des Rita Mit­suko, « une adap­ta­tion ova­tion­née. » « Elle a notam­ment rem­placé le “sang impur” qui, dans l’hymne nation­al, “abreuve nos sil­lons” par “une loi pure dans la Con­sti­tu­tion”. “Citoyens, citoyennes”, a aus­si ajouté la star ».

En somme, la con­sti­tu­tion­nal­i­sa­tion de l’IVG s’impose comme une loi inutile mais sym­bol­ique­ment très forte, qui ne manque pas de cliv­er encore davan­tage les Français. Néan­moins sur un plan poli­tique élec­toral quelques mois avant les élec­tions européennes, c’est l’occasion pour Emmanuel Macron de séduire la frange gauche socié­tale de ses par­ti­sans peu à la fête sur d’autres sujets.

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Bobards d’Or 2024 : Gérald Darmanin et Patrick Cohen récompensés

L’aimable cérémonie des Bobards d’Or, qui récompense chaque les mensonges ou approximations de certains journalistes de grand chemin, s’est finalement tenue le 5 mars 2024 malgré la tentative d’interdiction de la maire PS du Xème arrondissement soutenue par la CGT spectacle et le sénateur communiste Ian Brossat.

Par­tic­u­lar­ité de l’édi­tion 2024, les poli­tiques ont fait leur entrée par­mi les can­di­dats et cer­tains fig­urent dans le pal­marès, de même que les pub­ards. L’as­so­ci­a­tion Polémia, organ­isatrice de l’événe­ment, explique cette nou­veauté par « leur [les poli­tiques et les pub­ards] col­lu­sion avec les médias dans le développe­ment tou­jours plus impor­tant de bobards. »

Bobards d’Or 2024, les prix

  • Le Bobard d’Or 2024 est décerné à Gérald Dar­manin pour son bobard « Les émeu­tiers de juin étaient 7000 voy­ous, par­mi lesquels de nom­breux Kevin et Mattheo. »
  • Le Bobard d’Argent 2024 est décerné à Anne Hidal­go pour son bobard Hidalgade.
  • Le Bobard de Bronze 2024 est décerné à l’entreprise Sec­tor Alarm pour sa pub sur le cam­bri­oleur moustachu.
  • Le prix spé­cial « Salopard d’Or » est décerné à Patrick Cohen et Isabelle Veyrat-Mas­son pour leurs deux bobards sur l’assassinat du jeune Thomas à Crépol.

Voir ou revoir la cérémonie

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Sous le poids de la dette, Drahi cède BFM et RMC à l’armateur Rodolphe Saadé

L’adage est bien connu, quand une société est dans la difficulté, elle proclame urbi et orbi qu’elle ne se séparera pas de tel ou tel actif rentable. Entretemps les tractations se poursuivent dans l’ombre jusqu’à l’annonce d’une cession. Ce qui vient de se passer entre Patrick Drahi et Rodolphe Saadé comme nous l’avions quasi annoncé le 3 novembre 2023

Altice et Patrick Drahi en difficulté

On se per­dait un peu pour éval­uer la dette totale de l’empire Drahi ; 50 mil­liards d’euros ? 60 mil­liards ? Celle de SFR est mieux con­nue. Lorsque l’homme d’affaires rachète SFR en 2014, il le fait à crédit et emprunte 13,5 mil­liards d’euros. Fin 2023 la dette pour le seul SFR se serait située presque au dou­ble, entre 22 et 24 mil­liards d’euros. Car il a fal­lu financer les rachats, entre autres d’opérateurs plus petits comme Cori­o­lis ; le tout par le mécan­isme clas­sique de l’effet de levi­er : j’emprunte pour racheter et je rem­bourse avec les prof­its de l’affaire.

Mais il faut par­fois de nou­veau emprunter et avec des taux plus élevés. Une ligne de crédit pour Altice Inter­na­tion­al de 800M€ se négo­ci­ait en juil­let 2020 à un taux de 2,25% passé à plus de 10% trois ans plus tard, les ban­ques voulant cou­vrir le risque. Au même moment, c’est la valse des directeurs généraux chez SFR, cinq en quelques années sur fond de per­for­mances com­mer­ciales moyennes voire médiocres.

Un gros coup pour Saadé

C’est la total­ité de la branche média qui change de mains :

  • BFMTV
  • BFM Busi­ness
  • BFM Régions
  • BFM Radio
  • RMC
  • RMC Sto­ry
  • RMC Décou­verte
  • RMC Sport
  • RMC BFM Play

La hold­ing médias de l’armateur déjà riche de La Tri­bune, La Tri­bune Dimanche, La Provence, Corse matin, plus une par­tic­i­pa­tion dans M6 et Brut, change de dimen­sions. Il a fal­lu faire vite car BFMTV doit dépos­er son dossier de renou­velle­ment de fréquence à la mi-mai 2024 pour un exa­m­en à l’été. Ni l’ARCOM ni les autorités de la con­cur­rence ne devraient s’opposer à l’opération, Saadé ne pos­sé­dant pas de chaîne télévisée en pro­pre. On ignore pour le moment le mon­tant de la transaction.

Voir aus­si : Patrick Drahi, infographie

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Pinault, un pied dans Le 1

L’hebdomadaire Le 1 d’Éric Fottorino, grand soutien des migrants et du progressisme en général, va changer de mains, sinon cette année du moins un jour prochain.

Un 1 très soutenu

Éric Fot­tori­no ex directeur du Monde de 2007 à 2011 avait favorisé la reprise du titre par le trio Bergé/Niel/Pigasse avant d’être ingrate­ment remer­cié pour être rem­placé par Louis Drey­fus (tou­jours en place en 2024). Il fonde avec Lau­rent Greil­samer (ancien du Monde comme lui) l’hebdomadaire Le 1 en 2014 sur une for­mule orig­i­nale : un jour­nal qui se déplie et con­sacré à un seul sujet. Puis­sam­ment soutenu par les médiathèques et les cen­tres de doc­u­men­ta­tion des lycées, les bib­lio­thèques munic­i­pales l’hebdomadaire survit, un cas rare en des temps dif­fi­ciles pour des mag­a­zines. L’aide vig­i­lante de France Télévi­sions a per­mis au titre de prospérer.

Voir aus­si : Éric Fot­tori­no, portrait

Un décès et une prise de participation

Lau­rent Greil­samer l’autre cofon­da­teur est décédé fin 2023, créant un vide. Artémis, la hold­ing de François Pin­ault, va repren­dre les 40% détenus par la famille du mag­nat de l’immobilier Hen­ry Her­mand, sou­tien financier de nom­breux pro­jets libéraux lib­er­taires. François Pin­ault et Le 1 s’étaient déjà rap­prochés en organ­isant des con­férences à l’espace Pin­ault de la Bourse de commerce.

Pin­ault com­plète sa panoplie de médias après Le Point et Point de vue. Si la dif­fu­sion du 1 est somme toute mod­este, son réseau intel­lectuel peut rap­porter en influ­ence au groupe économique Pin­ault (Guc­ci, Saint-Lau­rent, Balen­ci­a­ga etc).

Voir aus­si : Le Point et la guerre russo-ukrainienne

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L’Opinion bientôt dans la poche de Daniel Křetínský ?

Le quotidien économique L’Opinion, considéré comme le portevoix du CAC40, pourrait changer de mains, selon La Lettre.

Des actionnaires discrets, influents mais un peu las

De grands noms au cap­i­tal dont les familles Bet­ten­court, Rupert Mur­doch et Arnault. Il doit y en avoir quelques autres un peu cachés. Si Bey médias, la société qui regroupe L’Opinion et L’Agefi, est dis­crète sur ses comptes, ceux-ci mal­gré des sub­ven­tions annuelles de plus de 1M€ ne doivent pas être bien fameux et les action­naires actuels se sont sans doute lassés de remet­tre con­stam­ment au pot depuis 2013 date du lancement.

À la recherche d’argent frais

C’est dans ce con­texte que Nico­las Beytout, fon­da­teur du jour­nal, s’est mis en quête de nou­veaux parte­naires. Tou­jours selon La Let­tre, des fonds suiss­es et belges auraient été approchés ain­si que Rodolphe Saadé, tous ont poli­ment décliné l’offre.

Nico­las Beytout 67 ans et déten­teur de 15% du cap­i­tal a tout intérêt à bien val­oris­er son groupe. Le chiffre de 45M€ est évo­qué et paraît exces­sif pour un groupe en pertes con­stantes même si son influ­ence n’est pas nég­lige­able. Nico­las Beytout dément tout con­tact avec CMI de Křetín­ský mais on sait que dans ce genre de trans­ac­tions dis­crètes entre (très) grandes for­tunes on n’annonce qu’une fois les négo­ci­a­tions terminées.

Voir aus­si : Daniel Křetín­ský, infographie

Dévoilées par La Let­tre, les dernières négo­ci­a­tions menées au print­emps 2023 avec les représen­tants de Daniel Křetín­ský avaient achop­pé sur le prix (La Let­tre du 13/07/23). Nico­las Beytout avait, au même moment, approché Rodolphe Saadé, espérant surfer sur l’ap­pétit nou­veau du PDG de CMA CGM pour les médias. Le jour­nal­iste-entre­pre­neur avait toute­fois refusé son offre, jugée trop basse. Du côté de l’ar­ma­teur mar­seil­lais, où les exi­gences du fon­da­teur de L’Opin­ion avaient dérouté, on assure avoir refer­mé le dossier. Ces dernières semaines, Nico­las Beytout a égale­ment cher­ché une solu­tion en dehors de l’Hexa­gone, en son­dant plusieurs groupes de presse belges et suiss­es. En vain.

Âgé de 67 ans, l’an­cien patron des Échos espère tou­jours céder à CMI France, le groupe de médias de Daniel Křetín­ský, sa par­tic­i­pa­tion de 15 % dans Bey Médias sur la base d’une val­ori­sa­tion de 45 mil­lions d’eu­ros pour l’ensem­ble du groupe. Il sem­ble cepen­dant prêt à revoir ses attentes à la baisse. Nico­las Beytout sait que les comptes de L’Opin­ion et sa faible dif­fu­sion (40 000 exem­plaires revendiqués, mais non cer­ti­fiés, dont 60 % sur le numérique) ne plaident pas en sa faveur.

Voir aus­si : Daniel Křetín­ský, portrait

Il vante toute­fois l’in­flu­ence – réelle ou sup­posée – du jour­nal. Un atout dont Daniel Křetín­ský ne manque pas vrai­ment. Le mag­nat tchèque de l’én­ergie vient de met­tre la main sur le dis­trib­u­teur Casi­no et sur le géant français de l’édi­tion Edi­tis, et est déjà pro­prié­taire des heb­do­madaires Mar­i­anneElle ou encore Franc-Tireur. Son lieu­tenant Denis Olivennes l’a par ailleurs con­va­in­cu de vol­er au sec­ours de Libéra­tion en prê­tant 38 mil­lions d’eu­ros au jour­nal depuis 2022 (La Let­tre du 24/10/23). Reste que l’en­trée d’un quo­ti­di­en pro-européen et pro-busi­ness dans son groupe de presse ne serait pas pour déplaire au milliardaire.

Quid des Bettencourt et d’Arnault ?

Mal­gré la présence pro­tec­trice à son cap­i­tal du patron de LVMH, Bernard Arnault, de la famille Bet­ten­court, du mag­nat aus­tralien des médias Rupert Mur­doch et du financier améri­cain Ken Fish­er, Nico­las Beytout est, de fait, con­traint de chercher à l’ex­térieur une porte de sor­tie. Ces qua­tre mécènes se sont, au fil des années, lassés de ren­flouer L’Opin­ion, qui n’a jamais été rentable depuis sa créa­tion en 2013. Sol­lic­ité par La Let­tre, Nico­las Beytout affirme n’avoir “aucune dis­cus­sion avec CMI” ni “aucune inten­tion de céder [ses] parts”. CMI France n’a pas démen­ti l’ex­is­tence de ces discussions.

Daniel Křetín­ský, qui a su depuis 2018 se faire sa place dans la cage des grands fauves du cap­i­tal­isme français, veillera toute­fois à ne pas froiss­er les familles Arnault et Bet­ten­court s’il entre au cap­i­tal de L’Opin­ion et de L’Age­fi. Bernard Arnault devrait même prof­iter de l’ar­rivée d’un nou­v­el action­naire pour quit­ter l’aven­ture et céder sa part de 25 %. Venu en sou­tien de son ami Nico­las Beytout à la nais­sance de L’Opin­ion en prenant égale­ment un quart du cap­i­tal, l’époux de Françoise Bet­ten­court-Mey­ers, Jean-Pierre Mey­ers, pour­rait lui aus­si accepter de céder sa place.

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Google de nouveau attaqué pour abus de position dominante

Nous évoquons régulièrement dans nos articles le poids des GAFAM dans le domaine de l’information ou de la publicité en ligne. Le premier d’entre eux se trouve, une nouvelle fois, aux prises avec une plainte concernant ses pratiques anticoncurrentielles dans le domaine des publicités en ligne.

Une longue suite de plaintes

Cette plainte est une nou­velle séquence d’un feuil­leton qui a déjà plusieurs années. En 2020, l’administration Trump avait pour­suivi Google, en 2023 le min­istère de la jus­tice améri­cain avait égale­ment déposé plainte, et en 2021 l’entreprise a été con­damnée en France. Chaque plainte est liée aux pra­tiques de Google en matière de pub­lic­ité en ligne. Selon les plaig­nants, la firme améri­caine abuserait de sa posi­tion pour élim­in­er toute men­ace à sa dom­i­na­tion sur les tech­nolo­gies dans le domaine des pub­lic­ités numériques. Cette dom­i­na­tion reposerait sur le con­trôle des moyens de vente des ban­deaux pub­lic­i­taires ou des pop-ups aux annon­ceurs. Résul­tats de la manœu­vre : les annon­ceurs payent plus et les édi­teurs gag­nent moins. Par le passé, Google a déjà été con­damné, pour des raisons iden­tiques, à pay­er huit mil­liards de dol­lars. Cepen­dant, comme nous le soulignions en jan­vi­er 2024, cette con­damna­tion est une addi­tion de plusieurs amendes, pour des plaintes remon­tant par­fois à 2010, que le géant améri­cain a tou­jours su esquiver.

Une nouvelle plainte de 32 médias

Comme nous l’avons pré­cisé, les plaintes con­cer­nant ce prob­lème ne sont pas neuves. Cepen­dant, la plainte déposée en févri­er 2024 est inédite par son ampleur. En tout, ce sont près de 32 médias répar­tis dans 17 pays qui ont déposé plainte. Les plaig­nants exi­gent 2,1 mil­liards de dol­lars à Google. Un mon­tant qui peut intimider, mais qui reste inférieur aux 25 mil­liards de dol­lars qui étaient en jeu dans une affaire opposant la firme améri­caine et un regroupe­ment d’éditeurs européens et anglais.

De recours en recours et aidé par son armée d’avocats, Google parvient sou­vent à esquiver le moment de pass­er à la caisse. Mal­gré l’enchaînement des plaintes, cette sit­u­a­tion d’impunité pour­rait être loin d’être ter­minée tant le pou­voir d’influence des GAFAM ne cesse de croître.

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Mediacités, l’investigation locale à œillères

Mediacités est un média web d’investigation locale. Il s’est fixé pour mission de mener des enquêtes sur des sujets concernant les métropoles de Nantes, Lille, Lyon et Toulouse. Il complète ainsi la presse quotidienne régionale (PQR) plutôt consacrée à l’actualité qu’à l’investigation. Or, dans ce domaine, l’honnêteté journalistique est presque plus importante que dans le journalisme d’actualité, tant une enquête à charge peut être nocive, quelle que soit par ailleurs la véracité de ses accusations. Jetons un coup d’œil.

Mediacités, Médiapart au capital

Les fon­da­teurs de Mediac­ités, déclaré au Greffe du Tri­bunal de Com­merce de Paris en octo­bre 2016, ont souhaité bâtir un média qui réponde à « l’esprit de trans­parence, de fia­bil­ité et d’indépendance d’une entre­prise de presse digne de ce nom ». Son cap­i­tal est détenu pour moitié (56%) par ses fon­da­teurs, à 40% par des investis­seurs et à 4% par la Sociétés des Amis de Mediac­ités, qui compte 75 socié­taires et per­met, selon Mediac­ités, « une forme d’actionnariat pop­u­laire de presse. » « Cha­cun est, à sa mesure, co-pro­priétaire de Mediac­ités» Il existe donc plusieurs façons de soutenir le média : le don sim­ple, puis, entre 200 et 5 000 euros, l’investissement dans la Société des Amis de Mediac­ités, et enfin, au-dessus de 5 000 euros, l’investissement direct au cap­i­tal. Mediac­ités pré­cise que ses quar­ante action­naires « parta­gent nos valeurs », ce qui est une pré­ci­sion peu courante. Quant à savoir de quoi sont faites ces valeurs, peut-être la présence de Medi­a­part par­mi les action­naires peut-elle en don­ner une idée.

Des ambitions nobles en affiche

Mediac­ités garan­tit son indépen­dance totale à l’égard de ses action­naires et des dif­férents pou­voirs, qu’ils soient « publics, poli­tiques, économiques, idéologiques et religieux », esti­mant que c’est là « la con­di­tion indis­pens­able à une infor­ma­tion crédi­ble et de qual­ité. » On ne saurait au reste lui don­ner tort. Un jour­nal­iste qui ne s’autorise que cer­tains sujets ou angles pour éviter de froiss­er manque à une par­tie de son devoir d’informer. Gageons en souri­ant que cette affir­ma­tion est sincère, et que Mediac­ités ne dit jamais que ce dont ses jour­nal­istes très engagés sont con­va­in­cus. Ajou­tons que, étant don­né que selon les mêmes engage­ments, « aucun texte ne peut être imposé à sa rédac­tion », Mediac­ités sou­tient tous les textes présents sur son site. Cela englobe les tri­bunes, ce qui n’est pas for­cé­ment évi­dent. Bien des médias se déga­gent de toute respon­s­abil­ités con­cer­nant ce type de contenu.

Des tribunes immigrationnistes à sens unique

Fin févri­er 2024, Mediac­ités pub­li­ait une tri­bune inti­t­ulée « Met­tre fin à la chas­se aux mineurs isolés », et signée notam­ment par La Cimade, le Sec­ours Catholique, La France Insoumise, le CCFD, la CGT, EELV, Médecins du Monde, Sol­idaires. Cette tri­bune demandait aux pou­voirs publics « de pren­dre en charge ces jeunes étrangers isolés dont la minorité est con­testée par le con­seil départe­men­tal. » Au nom du « droit incon­di­tion­nel à un héberge­ment d’urgence », les sig­nataires deman­dent la fin de la « chas­se aux mineurs isolés », et l’ouverture d’un dis­posi­tif d’aide admin­is­tra­tive, juridique et matérielle. La tri­bune se con­clut par l’exigence suiv­ante : « Un loge­ment et des papiers pour toutes et tous. » Si les tri­bunes n’engagent pas néces­saire­ment les rédac­tions, force est de con­stater que chez Mediac­ités, celles qui con­cer­nent les « mineurs isolés » sont en sys­té­ma­tique­ment leur faveur. Pour­tant, selon sa charte, Mediac­ités « s’engage à pro­duire une infor­ma­tion de qual­ité, véri­fiée, indépen­dante, engagée mais non par­ti­sane. » Que les tri­bunes soient par­ti­sanes, c’est assez nor­mal. Mais pourquoi vont-elles tou­jours dans le même sens ? Mediac­ités ne reçoit-il que celles-là, ou refuse-t-il les autres ? Sans doute les deux.

Des enquêtes orientées

Il y aurait pour­tant bien des ques­tions pro­pres à l’enquête locale sur ce sujet : les mineurs isolés ont‑ils bien l’âge qu’ils pré­ten­dent ? Com­bi­en coûte leur entre­tien aux munic­i­pal­ités con­cernées ? Quelles sont les con­séquences de leur héberge­ment d’urgence pour les util­isa­teurs des lieux réqui­si­tion­nés, qu’il s’agisse d’écoles, de gym­nas­es, de lieux cul­turels ? Autant de sujets qu’un média d’investigation pour­rait traiter, et sur lequel il serait même atten­du, car ils con­cer­nent directe­ment les locaux, qui voient les­dits mineurs isolés dans leurs rues et ne peu­vent prof­iter nor­male­ment des gym­nas­es payés par leurs impôts. Pour­tant, ces sujets, Mediac­ités les oublie.

Vive les éoliennes !

Cette par­tial­ité, on la retrou­ve au reste dans toutes les enquêtes. Prenons les éoli­ennes. On trou­ve plusieurs papiers regret­tant le sabor­dage des sub­ven­tions. Il serait intéres­sant de se pencher sur les critères d’attribution de ces dernières et la façon dont les pro­mo­teurs prof­i­tent de l’argent des con­tribuables, mais non. Il ne s’agit que de veiller à ce que les éoli­ennes en reçoivent leur part, quelle que soit la ges­tion qu’elles en font. Quant aux con­séquences large­ment doc­u­men­tées des éoli­ennes sur la bio­di­ver­sité, Mediac­ités en par­le, il faut le recon­naître. Pour con­fron­ter, sans analyse jour­nal­is­tique, les argu­ments des pro­mo­teurs avec ceux des défenseurs des oiseaux ou des riverains opposés aux pro­jets. La charte du média se réfère pour­tant aux oblig­a­tions du jour­nal­iste qui « exam­ine avec rigueur et vig­i­lance cri­tique les infor­ma­tions, doc­u­ments, images, sons et pris­es de posi­tion qu’il col­lecte ou qui lui parvi­en­nent. » Où sont l’examen et la vig­i­lance, quand il ne s’agit que de retranscrire ?

Mediac­ités, aujourd’hui présent dans qua­tre grandes villes français­es, a les moyens de men­er ses recherch­es à sens unique. Et pourquoi pas un « Médi­av­illes » con­ser­va­teur qui ferait un pen­dant utile ?

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La chaîne CNews passée à la Question (comme à l’Inquisition)

Dans un exercice stalinien, des journalistes et des dirigeants du groupe Canal+ sont passés en audition à l’Assemblée nationale. Interrogés par la commission parlementaire sur l’attribution des fréquences de la TNT, ils ont subi un procès à charge dans un exercice plus politique que médiatique.

À l’interrogatoire

C’est un inter­roga­toire qui pour­rait faire date. Jeu­di 29 févri­er 2024, des dirigeants du groupe Canal + et des journalistes/présentateurs vedettes de CNews : Lau­rence Fer­rari, Sonia Mabrouk et Pas­cal Praud ont été audi­tion­nés par la com­mis­sion par­lemen­taire sur l’attribution des fréquences de la TNT. Une journée entière con­sacrée aux chaînes de Vin­cent Bol­loré à savoir : Canal+, Canal+ Sport, Canal+ Cinéma(s) et Planète+, C8, CStar et donc CNews. C’est la chaîne d’informations en con­tin­ue qui a sus­cité le plus d’intérêt de la part des par­lemen­taires même C8 a été l’objet de quelques cri­tiques pour l’émission à suc­cès de Cyril Hanouna. Maxime Saa­da, PDG du groupe Canal+ a ain­si recon­nu que l’animateur pou­vait pro­duire « des débor­de­ments » tout en assumant ce risque.

Bête noire des Insoumis, notam­ment après son accrochage avec Louis Boyard (devenu député depuis) et peut-être pour des raisons plus sen­si­bles, Cyril Hanouna a cepen­dant été défendu par son patron qui a déclaré « quand on est sanc­tion­né, on se con­forme à la sanc­tion », ce à quoi le député LFI Aurélien Sain­toul a rétorqué que les amendes de l’ARCOM « ne sont pas dis­sua­sives ». S’il est par­fois reproché un manque d’objectivité aux acteurs du groupe Canal, dif­fi­cile de voir plus par­tial qu’un Insoumis pour apporter la critique .

Cyril Hanouna sera lui audi­tion­né le 14 mars par la com­mis­sion par­lemen­taire. Ironie de la petite his­toire, il devrait bat­tre les records d’audience pour un exer­ci­ce qui habituelle­ment ne déplace pas les foules !

CNews sur le grill

Le « procès » le plus atten­du de la journée était celui de CNews, la chaîne d’information en continue.

Au cœur de la polémique depuis la déci­sion de l’ARCOM sur le plu­ral­isme, déci­sion qui pour­rait pro­duire un effet papil­lon, la chaîne avait remis une pièce dans le Juke Box du poli­tique­ment cor­rect avec l’émission d’Aymeric Pour­baix « En quête d’esprit » dans laque­lle l’avortement est présen­té sous un aspect négatif dimanche 25 févri­er, qua­tre jours avant l’audition. Sur ce sujet, la direc­tion a décidé que la meilleure défense serait les excus­es et a donc plaidé coupable avec le directeur général de CNews Serge Ned­jar « une erreur impar­donnable », affir­mant même « c’est véri­ta­ble­ment un trau­ma­tisme » délais­sant un moment le con­cept de lib­erté d’expression et de plu­ral­isme sou­vent invo­qué par la chaîne.

Délit d’opinion pour la presse

La journée d’audition a égale­ment été mar­quée par quelques ful­gu­rances, à l’image de la déc­la­ra­tion de Pas­cal Praud :

« si vous vous con­tentez d’être pure­ment factuel et d’être un lecteur de dépêch­es, vous n’ap­pren­drez rien aux gens […] Il faut leur apporter une mise en per­spec­tive, un décryptage, une analyse ».

Les échanges ont aus­si été mar­qués par l’actualité au Proche-Ori­ent avec le député Caron, qui a reproché au directeur de la rédac­tion de CNews sur le nom­bre de pales­tiniens morts depuis l’offensive israéli­enne. Il a ain­si reproché à ce dernier de ne pas lire Libéra­tion et prof­ité de l’occasion pour faire val­oir son opin­ion sur le con­flit. Que CNews ait adop­té une pos­ture plutôt pro-israéli­enne ne porte pas de doute mais alors d’autres chaînes devraient être pointées du doigt pour leurs pris­es de posi­tions à l’image de LCI sur la guerre en Ukraine.

Tou­jours au ray­on du délit d’opinion, il a aus­si été reproché à Pas­cal Praud un tro­pisme « pro-russe » qui pour­tant ne saute pas aux yeux. Les détracteurs du jour­nal­iste ne sont pas par­venus à citer un inter­venant favor­able à Moscou…

La gauche Insoumise et Libé (Drahi ?) à la manœuvre, la corporation pas très « corpo »

Le député de la majorité Karl Olive, inter­rogé sur Europe 1, s’est dit lui-même été éton­né du traite­ment réservé à CNews et s’en est ému sur les ondes d’Europe 1 :

« Vous avez vécu dans un petit échan­til­lon de quelques heures ce que nous autres à l’Assemblée on vit H24 tous les jours depuis de cette 16ème lég­is­la­ture […] un irre­spect total […] »

évo­quant même une « garde à vue » et d’affirmer :

« c’est comme ça que ca se passe à la France Insoumise ».

Rare sou­tien jour­nal­is­tique, Françoise Dego­is, édi­to­ri­al­iste chez Sud Radio passée par France Inter et le cab­i­net min­istériel de Ségolène Roy­al, a tenu à dénon­cer une « inqui­si­tion […] pathé­tique » de la part de la LFI.

La pro­fes­sion, d’ordinaire très cor­po­ratiste n’a pas été ten­dre avec le cas CNews : ain­si le Huff­in­g­ton Post a‑t-il moqué une réponse de Maxime Saa­da au député Sain­toul en faisant référence à un dia­logue de sourds entre les deux per­son­nal­ités. Le jour­nal Libéra­tion a lui fon­cé sur la brèche du mea cul­pa de la chaîne et a ensuite pour­suivi son tra­vail d’investigation à charge à la manière d’un arbi­tre du plu­ral­isme. Un plu­ral­isme a géométrie vari­able, le jour­nal du mil­liar­daire Patrick Drahi, égale­ment pro­prié­taire de la chaîne con­cur­rente de CNews, BFMTV, ne s’est pas ému des pro­pos tenus par le député Véran qui a félic­ité quelques jours plus tard l’émission télévisé « Quo­ti­di­en » de refuser de recevoir des per­son­nal­ités qu’il con­sid­ère « d’extrême droite ».

Voir aus­si : L’OJIM saisit l’ARCOM pour faire respecter le plu­ral­isme poli­tique à la radio et à la télévision