Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Baisse des APL, hausse des crédits pour les réfugiés, discrétion des médias

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

30 décembre 2017

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Baisse des APL, hausse des crédits pour les réfugiés, discrétion des médias

Baisse des APL, hausse des crédits pour les réfugiés, discrétion des médias

Temps de lecture : 3 minutes

[Red­if­fu­sion – arti­cle pub­lié ini­tiale­ment le 07/10/2017]

Parmi les différents arbitrages budgétaires du gouvernement, la baisse des APL a fait les choux gras des médias. Cette mesure a été envisagée dès 2015. Pour une raison différente de celle mise en avant cette année. Pourquoi ? Mystère…. Ces justifications à géométrie variable selon les années ne sont pas soulignées par les médias, qui se contentent souvent de relayer la communication gouvernementale ou n’insistent pas sur le jeu en cours de vases communicants. Exemples.

Le premier gros bug du gouvernement… et un grand buzz

Le décret insti­tu­ant une baisse des Aides Per­son­nal­isées au Loge­ment n’est paru au Jour­nal offi­ciel que le 29 sep­tem­bre, nous informe L’Humanité. Pour­tant, son annonce fin juil­let a été très forte­ment cou­verte par les médias. Aucun titre de jour­nal, aucune radio n’a lais­sé pass­er l’information. Pour L’Obs, c’est « la petite baisse qui coûte un bras ». Selon Europe 1, « ces cinq euros (qui) met­tent le feu aux poudres ». « Le gou­verne­ment mesure l’im­pop­u­lar­ité de sa déci­sion » selon Le Parisien. 20 Min­utes donne la parole à un locataire : « Cinq euros ça per­met de ne pas être à décou­vert à la fin du mois ». Pour France Info, il s’agit de « cinq euros aux­quels tien­nent de nom­breux habi­tants », etc…

L’objectif affiché de cette mesure est relayé par BFM Busi­ness qui donne la parole au Pre­mier Min­istre : « avoir un sys­tème dans lequel peut-être les APL dimin­u­ent mais les loy­ers dimin­u­ent en con­séquence ». L’Express inter­viewe le Prési­dent de la République qui pré­cise que « cette baisse devrait aller de pair avec une poli­tique glob­ale visant à baiss­er les loy­ers ».

Politique d’immigration : en marche pour la hausse des crédits

Alors que Le Huff­in­g­ton Post affirme que « le min­istre de l’In­térieur voit les crédits (…) dédiés à la poli­tique d’im­mi­gra­tion, d’asile et d’in­té­gra­tion bondir de 280 mil­lions » en 2017, les jour­nal­istes qui inter­viewent Messieurs Macron et Philippe n’ont pas l’insolence de faire le lien entre cette hausse et les coupes des APL.

Vases communicants

En sep­tem­bre 2015, en prévi­sion du bud­get 2016 et sur la base d’informations gou­verne­men­tales, La Dépêche annonçait déjà un coup de rabot aux APL : « Bud­get 2016: baisse de 225 mil­lions d’eu­ros des APL pour financer les HLM et (…) les réfugiés ». Une infor­ma­tion relayée par Le Point pour qui « Le gou­verne­ment prévoit de rabot­er le bud­get des aides per­son­nal­isées au loge­ment pour com­penser les dépens­es pour l’ac­cueil des réfugiés, notam­ment ».

Le Midi Libre était plus pré­cis et citait une per­son­ne de l’en­tourage de la min­istre du Loge­ment d’alors selon laque­lle « ces mesures d’é­conomies de 120 mil­lions servi­ront à ren­forcer les capac­ités d’ac­cueil des réfugiés ».

Pour com­pli­quer le tout, le rap­por­teur de la com­mis­sion des finances du Sénat de la mis­sion « Égal­ité des Ter­ri­toires » indique le 3 août 2017 dans une com­mu­ni­ca­tion que « le Gou­verne­ment actuel a indiqué être con­traint de procéder à cet abat­te­ment en rai­son d’une dépense en exé­cu­tion supérieure à l’enveloppe budgé­taire ini­tiale ».

Autre année, autre gou­verne­ment, autre inter­locu­teur… et tou­jours aucune dis­tance cri­tique de nom­breux médias par rap­port à des jus­ti­fi­ca­tions à géométrie vari­ablePlus la ficelle est grosse, moins elle se fera remarquer.