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Un rapport de RSF s’attaque à la captation des médias par les oligarques

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25 juillet 2016

Temps de lecture : 3 minutes
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Un rapport de RSF s’attaque à la captation des médias par les oligarques

Temps de lecture : 3 minutes

À l’occasion de la sortie, jeudi 21 juillet, du rapport sur la ruée des oligarques sur les médias, le président de Reporter sans frontières (RSF) s’est confié à Libération.

Pour Christophe Deloire, que l’on soit en Turquie, en France ou au Brésil, une con­stante se dégage : « l’argent est un fac­teur d’atteinte à la lib­erté et à l’indépendance de l’exercice du jour­nal­isme. » Or depuis plusieurs années, « il y a un vrai mou­ve­ment d’achat, de cap­ta­tion de médias et de groupes de médias par des oli­gar­ques », estime-t-il.

Si le mot oli­gar­que ren­voie bien sou­vent à la Russie, celle-ci est loin d’avoir l’ex­clu­siv­ité du prob­lème. En Turquie, on observe une cap­ta­tion des médias par des proches d’Er­do­gan ; en Inde, toutes les chaînes de télévi­sion dif­fu­sant de l’in­for­ma­tion sont entre les mains de mil­liar­daires ; au Brésil, ce sont 40 par­lemen­taires, les « 40 Berlus­coni », qui pos­sè­dent des groupes de médias…

Partout, ces oli­gar­ques « utilisent leurs médias comme des battes de base-ball médi­a­tiques », estime M. Deloire. « Les pro­prié­taires peu­vent réclamer des actions directe­ment aux médias qu’ils pos­sè­dent ou par­fois le sim­ple fait de pos­séder un média est une influ­ence en soi », note-t-il égale­ment. Car, il faut le soulign­er, le but de l’oli­gar­que n’est pas néces­saire­ment de dévelop­per son média mais « d’ex­ercer son influ­ence », qu’il s’agisse d’une influ­ence poli­tique ou d’une volon­té de pro­mou­voir ses activ­ités économiques via son groupe de presse.

« C’est telle­ment mieux quand les jour­nal­istes veu­lent ven­dre des jour­naux et pas des avions », juge Christophe Deloire. Et celui-ci de citer le cas de la France, guère épargnée, où « il y a une forme de con­cen­tra­tion qui va de pair avec le rachat par des hommes d’affaires, notam­ment dans le secteur des télé­com­mu­ni­ca­tions », comme par exem­ple avec Patrick Drahi, Vin­cent Bol­loré, Xavier Niel, Matthieu Pigasse, etc… Pour Deloire, il y a « man­i­feste­ment une par­tie d’entre eux qui utilisent leurs médias pour servir les intérêts économiques de leur groupe ou des intérêts personnels ».

Pour résoudre ce prob­lème majeur, comme le font d’autres pays, la Norvège et les Pays-Bas par exem­ple, il faut « une indépen­dance édi­to­ri­ale garantie par l’existence de procé­dures, des codes, des chartes bien définies au sein de chaque média ». « Le plu­ral­isme, ça doit être un plu­ral­isme d’information jour­nal­is­tique sans inter­férence, sans pres­sions et avec des visions du monde dif­férentes », con­clut le prési­dent de RSF.

Voir aussi

Info­gra­phies de Patrick Drahi, du groupe Bol­loré, de Xavier Niel et de Matthieu Pigasse