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Rififi chez les cathos de gauche

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12 décembre 2014

Temps de lecture : 3 minutes
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Rififi chez les cathos de gauche

Temps de lecture : 3 minutes

L’hebdomadaire catholique progressiste Témoignage Chrétien (TC) est à nouveau en crise. Son nouveau président, Jacques Maillot, à peine élu, a démissionné. Le rédacteur en chef, Jean-Michel Dumay, arrivé depuis trois mois, a été mis à pied.

La bagarre est rude au sein du titre créé en 1941, sous l’oc­cu­pa­tion alle­mande, et qui a été de tous les com­bats anti-colo­nial­istes depuis. Dans les faits, il s’ag­it d’une véri­ta­ble guerre de tranchée (fort éloignée des pré­ceptes de paix chré­ti­enne !) qui est livrée en interne sur fond de dif­fi­cultés économiques. Deux visions s’op­posent au sein de TC. D’un côté les deux co-directeurs de la rédac­tion, Bernard Stéphan, et l’av­o­cat social­iste, Jean-Pierre Mignard, prô­nent une organ­i­sa­tion com­prenant, à côté de la rédac­tion, un comité édi­to­r­i­al com­posé de “plumes” bénév­oles. Les jour­nal­istes, dont le nom­bre a été réduit début 2013 à six ou sept, dénon­cent cette organ­i­sa­tion rédac­tion­nelle par­al­lèle. Ban­cale, elle aurait provo­qué le départ de plusieurs rédac­teurs en chef depuis deux ans, notam­ment Jérôme Anciber­ro, et Chris­tine Pedot­ti au pre­mier semes­tre. S’es­ti­mant court-cir­cuités au plan pro­fes­sion­nel, ils met­tent de sur­croît en avant des ques­tions déon­tologiques. En rai­son de la prox­im­ité de Mignard avec François Hol­lande, plusieurs sujets gênants pour le gou­verne­ment auraient été écartés par les co-dirigeants de la rédac­tion. Ces derniers par­lent de leur côté de pré­texte, accu­sant les jour­nal­istes de remet­tre en cause la ligne édi­to­ri­ale de TC qu’ils jugeraient pas assez à gauche.

La sit­u­a­tion a brusque­ment empiré au mois de juil­let, à l’oc­ca­sion de la fin du man­dat du prési­dent de TC, Bernard Stéphan. Une lutte interne a cette fois eu lieu au sein même du con­seil d’ad­min­is­tra­tion. Jacques Mail­lot, ancien patron de Nou­velles fron­tières et action­naire du jour­nal à hau­teur de 16%, est finale­ment par­venu à repren­dre la prési­dence qua­tre mois plus tard, début novem­bre. Il a démis­sion­né de ses man­dats à peine un mois après, le 4 décem­bre, lassé, sem­ble-t-il, par la pour­suite des hos­til­ités entre les jour­nal­istes et le duo Stephan-Mignard. Le point d’orgue a été la dénon­ci­a­tion d’un parc d’ac­tion­naires secrets qui lierait Stéphan-Mignard et Mail­lot, par le rédac­teur en chef de Témoignage Chré­tien, Jean-Michel Dumay. Cet ancien jour­nal­iste du Monde, recruté en octo­bre a lui aus­si été mis à pied le 8 décembre.

Le nou­veau prési­dent, Bernard Stephan lèguera une sit­u­a­tion économique mit­igée à son suc­cesseur. Ce dernier sera élu en jan­vi­er. Patron des Édi­tions de l’ate­lier, Stéphan avait large­ment réduit la masse salar­i­ale fin 2012, alors que Témoignage Chré­tien était au bord de la fail­lite. Il avait sup­primé cinq postes sur une douzaine. L’heb­do­madaire avait été trans­for­mé en une let­tre et un men­su­el pour réduire les coûts. Si les comptes ont été remis à l’équili­bre en deux ans, le jour­nal a per­du 16% de sa dif­fu­sion à l’oc­ca­sion de sa nou­velle formule.