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<span class="dquo">«</span> Quotidien » s’interroge : fallait-il donner la parole à Renaud Camus ?

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7 juillet 2017

Temps de lecture : 2 minutes
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« Quotidien » s’interroge : fallait-il donner la parole à Renaud Camus ?

Temps de lecture : 2 minutes

Samedi 24 juin, l’écrivain Renaud Camus était l’invité d’Alain Finkielkraut sur France Culture. Pour cette radio, peu habituée à la diversité des opinions, cette invitation faisait figure d’exception. Mais pour certains, c’était déjà trop…

Lors de cette émis­sion, Renaud Camus, con­nu et présen­té comme « le théoricien du Grand rem­place­ment », avait pour­tant un con­tra­dicteur : Hervé Le Bras, démo­graphe, chroniqueur et favor­able à l’im­mi­gra­tion de masse. Au som­maire, cette ques­tion : le rem­place­ment de la pop­u­la­tion française par des pop­u­la­tions étrangères est-il une impres­sion ou une réal­ité ? Un débat ô com­bi­en intéres­sant donc, avec des inter­venants rad­i­cale­ment opposés sur les con­clu­sions. Mais cela n’au­ra pas suffit.

Dans la foulée, le médi­a­teur de France Cul­ture assure avoir reçu des cen­taines de mes­sages de mécon­tente­ment. Cer­tains audi­teurs de la radio étaient, sem­ble-t-il, out­rés qu’une sta­tion publique laisse s’ex­primer ain­si un per­son­nage « con­damné pour des pro­pos racistes » et « adepte d’une France blanche, chré­ti­enne et refer­mée sur elle-même ». Quelques jours plus tard, Alain Finkiekraut a répon­du à ces mes­sages, lors de l’émis­sion « Le point de vue du médi­a­teur ». Pour lui, cette invi­ta­tion, « ce n’est pas pour cho­quer. C’é­tait pour met­tre fin à une anom­alie. Renaud Camus qu’on ne voit nul part a fondé une expres­sion qu’on entend partout : “le grand rem­place­ment”. Il s’agis­sait de le met­tre face à un contradicteur. »

De son côté, le médi­a­teur a pré­cisé : « Réclamer la cen­sure m’étonne tou­jours dans une démoc­ra­tie. D’accord ou pas d’accord avec cer­taines opin­ions, toutes doivent pou­voir s’exprimer dès l’instant qu’elles ne con­tre­vi­en­nent pas à la loi et à la dig­nité humaine. Il faut d’ailleurs les con­naître si on veut les combattre. »

Du bon sens, qui n’a pour­tant pas empêché l’équipe de « Quo­ti­di­en » sur TMC de s’en émou­voir. Dans cette émis­sion ani­mée par Yann Barthès, une chroniqueuse revient sur cette affaire « incroy­able », qual­i­fi­ant Renaud Camus d’« intel­lectuel d’ex­trême-droite » et n’hési­tant pas à car­i­ca­tur­er ses pro­pos. Pire, cette dernière s’in­ter­roge, très sérieuse­ment : « Faut-il don­ner la parole à des per­son­nes qui tien­nent ce genre de pro­pos ? Faut-il cen­sur­er ceux avec qui ont n’est pas d’accord ? »

Une belle leçon de démoc­ra­tie et de plu­ral­isme de la part de « Quo­ti­di­en ». Mais faut-il encore s’en étonner ?