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Quand les Guignols tentaient de faire invalider le scrutin d’avril 2002

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6 juillet 2015

Temps de lecture : 2 minutes
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Quand les Guignols tentaient de faire invalider le scrutin d’avril 2002

Temps de lecture : 2 minutes

À l’heure où les « Guignols de l’info » occupent le devant de la scène, il est bon de rappeler, comme le fait Fdesouche, l’un de leur fait d’arme dont l’équipe d’humoristes est fière et qui est pourtant moralement d’un goût plus que douteux. Choqués d’apprendre que Jean-Marie Le Pen était présent au second tour de l’élection présidentielle de 2002, les « Guignols de l’Info », avaient en effet tout simplement tenté de faire invalider le scrutin.

Alors que les résul­tats offi­ciels devaient être divul­gués à 20 heures pré­cis­es, l’équipe de l’émis­sion, qui comme de nom­breux jour­nal­istes avait été infor­mé vers 19h de la présence de Le Pen au sec­ond tour, avait décidé de les divulguer dès 19h45, chose stricte­ment inter­dite par la loi. Pire : à l’an­tenne, la mar­i­on­nette de PPDA appelait car­ré­ment les gens à prof­iter du dernier quart d’heure pour aller vot­er et ten­ter d’inverser ain­si la tendance…

En 2007, inter­rogé par Lau­rent Dela­housse, Bruno Gac­cio, ex-auteur des Guig­nols racon­te : « Nous nous réu­nis­sons et nous nous dis­ons très con­sciem­ment: “On va annon­cer le résul­tat avant pour voir si on peut faire invalid­er ce résul­tat”. » Pourquoi ? Parce que « ça n’est pas nor­mal que l’ex­trême-droite, en France, con­court pour diriger le pays. » Pas nor­mal selon quels critères ? L’histoire ne le dit mal­heureuse­ment pas.

Manque de chance, l’annonce n’au­ra que peu d’ef­fets et ne sera pas vrai­ment prise au sérieux. Cette réac­tion traduit cepen­dant une vision éton­nante de la démoc­ra­tie et de la lib­erté poli­tique qui n’est pas sans rap­pel­er celle de Char­lie Heb­do, aujour­d’hui sym­bole sacré de la lib­erté d’ex­pres­sion, qui avait lancé en 1996 une péti­tion visant à inter­dire pure­ment et sim­ple­ment le Front Nation­al… La cer­ti­tude d’être dans le camp du bien ne s’embarrasse pas de détails.