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Présent : le quotidien connaît une seconde naissance

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10 juillet 2014

Temps de lecture : 3 minutes
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Présent : le quotidien connaît une seconde naissance

Temps de lecture : 3 minutes

Étrange aventure que celle du quotidien « national catholique » Présent. Né par souscription en novembre 1981 sous les auspices du journaliste polémiste François Brigneau, du penseur catholique Jean Madiran, de Bernard Antony et de deux autres associés, le journal connaîtra un réel succès lors de son lancement début 1982 avec plus de 6000 abonnés. Malgré une mise en page « bizarre » (ou originale selon certains) le début des années 90 verra l’heure de gloire du quotidien qui dépasse alors les 10 000 abonnés et plusieurs milliers de ventes en kiosque.

Ce sera ensuite un long déclin, le jour­nal per­dant régulière­ment plusieurs cen­taines d’abonnés par an (mal­gré des appels per­ma­nents à souscrip­tion) pour arriv­er à un éti­age de 2000 abon­nés payants début 2014 avec des ventes en kiosques résidu­elles inférieures à moins de 300 exem­plaires. Des ventes insuff­isantes pour assur­er la survie d’un jour­nal employ­ant 20 col­lab­o­ra­teurs à plein temps ou à temps par­tiel. Un jour­nal men­acé de dis­pari­tion de manière mécanique. Les fon­da­teurs Brigneau et Madi­ran dis­parus en 2012 et 2013 c’est une équipe raje­u­nie qui reprend le flam­beau en mars 2014 avec quelques remous com­préhen­si­bles de l’ancienne direction.

La nou­velle direc­tion souhaite raje­u­nir le lec­torat, intro­duire de nou­velles plumes, créer des parte­nar­i­ats extérieurs, établir une dis­crète mais réelle présence sur inter­net tout en gar­dant pré­cieuse­ment l’orientation « nationale et catholique » de la paru­tion. Comme tout change­ment celui-ci est mal vécu et les « anciens » refusent les mod­i­fi­ca­tions des « mod­ernes » les accu­sant de trahir l’héritage catholique en accueil­lant des « païens », des francs-maçons (!) et autres indésir­ables. Ces accu­sa­tions ont été par­tielle­ment relayées par le site catholique Le Salon Beige.

Une lec­ture rapi­de de quelques numéros (8136,37,38,40) de juil­let 2014 du quo­ti­di­en ne con­firme pas ces reproches. La maque­tte est la même, Le « Saint du Jour » est sig­nalé dans trois numéros sur qua­tre, la tra­di­tion­nelle dessi­na­trice Chard fig­ure à chaque numéro. Un intéres­sant feuil­leton de l’été reprend les aven­tures de jeunes français venus défendre la chré­tien­té à Bey­routh en 1976 lors de la guerre civile du Liban. Les « échos éthiques » repren­nent les thèmes tra­di­tion­nels des catholiques tra­di­tion­al­istes sur l’euthanasie et l’avortement, un « Dic­tio­n­naire du Vat­i­can » voi­sine avec la reprise d’un appel aux dons de Jean Madi­ran et le rap­pel d’un héros de Dien-Bien-Phu. La dénon­ci­a­tion d’un pos­si­ble défilé des troupes « viet-minhs » et de « dra­peaux verts du FLN » lors du 14 juil­let accom­pa­gne une rit­uelle dénon­ci­a­tion de Nico­las Sarkozy et des islamistes. Tous ces angles con­fir­ment la ligne « nationale catholique » du jour­nal. Des esprits cha­grins pour­raient même soulign­er que des change­ments mineurs sont insuff­isants pour relancer un quo­ti­di­en en mau­vaise pos­ture. On a trop des doigts d’une main pour dénom­br­er les quo­ti­di­ens claire­ment engagés poli­tique­ment : L’Humanité, La Mar­seil­laise, Libéra­tion et Présent. A une heure où le plu­ral­isme de la presse s’étiole dan­gereuse­ment il serait dom­mage que Présent disparaisse.