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Pourquoi Szafran et Verret vont racheter Historia

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20 mars 2014

Temps de lecture : 3 minutes
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Pourquoi Szafran et Verret vont racheter Historia

Temps de lecture : 3 minutes

D’ici fin avril, les 100 salariés de Sophia Publications devraient être fixés sur les chances du tandem Maurice Szafran / Thierry Verret / Gilles Gramat de reprendre la société à Artemis, la holding personnelle de François-Henri Pinault. Elles semblent certaines, compte tenu d’au moins trois éléments.

L’an­cien PDG de Mar­i­anne (remer­cié le 12 novem­bre 2013) et l’actuel patron des édi­tions sco­laires Ophrys et de l’heb­do­madaire Le Phare de Ré ne sont pas intéressés par hasard par ce petit groupe, édi­teur de mar­ques de presse cul­turelle renom­mées. Elles se décli­nent en qua­tre men­su­els sur trois domaines : les ques­tions his­toriques avec L’His­toire et His­to­ria, les sci­ences avec La Recherche, enfin les livres avec Le Mag­a­zine lit­téraire. En pre­mier lieu, Mau­rice Szafran con­naît bien le périmètre cédé. Il a mul­ti­plié les parte­nar­i­ats de hors-séries entre Mar­i­anne et ces titres, notam­ment depuis 2008. Autre exem­ple d’une porosité réelle entre Sophia et Mar­i­anne, de 2008 à fin 2013, Joseph Macé-Scaron, a occupé con­join­te­ment les fonc­tions de directeur adjoint de la rédac­tion du news­magazine et de rédac­teur en chef du Mag­a­zine lit­téraire. Il était logique qu’Artémis s’adresse à Mau­rice Szafran pour la ces­sion, égale­ment parce qu’il est proche de la famille Pin­ault. François, con­join­te­ment à Mar­tin Bouygues, avait prêté env­i­ron 10 mil­lions de francs pour le lance­ment de Mar­i­anne en 1997. Patri­cia Bar­bi­zet, DG d’Artémis, est, de sur­croît, une amie de Szafran. Au sein de la hold­ing, il con­naît bien aus­si Car­ole Fer­rand, la veuve d’O­livi­er (fon­da­teur de Ter­ra nova), direc­trice des participations.

En sec­ond lieu, le trio qu’il forme avec Ver­ret et Gra­mat inspire con­fi­ance. Ver­ret et Szafran ont tra­vail­lé ensem­ble dans les années 90 à l’époque de, feu, l’heb­do­madaire L’Evéne­ment du Jeu­di. Mau­rice Szafran en était le rédac­teur en chef, Thier­ry Ver­ret, le directeur général. De leur côté, Gilles Gra­mat, gérant asso­cié du fonds d’in­vestisse­ment Prag­ma cap­i­tal, et Ver­ret seraient des amis depuis 35 ans. Prag­ma a accom­pa­g­né Ver­ret dans la plu­part de ses deals, des édi­tions Lamarre à La France agricole.

Enfin, un dernier paramètre donne toutes ses chances à leur propo­si­tion de rachat. Depuis qu’il a repris l’empire de son père en 2003, François-Hen­ri Pin­ault, n’a jamais caché vouloir se débar­rass­er de ses act­ifs dans la presse. Con­traire­ment au news­magazine Le Point et au quo­ti­di­en économique numérique L’Age­fi, qui jouis­sent d’une influ­ence réelle auprès des élites poli­tiques et économiques, Sophia pub­li­ca­tions ne pos­sède pas cet atout. De sur­croît, la société, qui emploie env­i­ron 100 salariés, a tout juste été à l’équili­bre en 2013. Elle a réal­isé moins d’un mil­lion d’eu­ros de résul­tat net pour 21 mil­lions d’eu­ros de CA. L’an­née dernière, la dif­fu­sion des qua­tre titres a reculé, de 4,6% pour L’His­toire (DSH OJD : 52 258 exem­plaires) à 10,9% con­cer­nant His­to­ria (DSH OJD : 65 870 exem­plaires). Le Mag­a­zine lit­téraire (DSH OJD : 27 551 exem­plaires, ‑10,6%) et La Recherche (DSH OJD : 34 849 exem­plaires, ‑6,7%) se situent au milieu de cette fourchette. Côté pub­lic­ité, le recul a été d’en­v­i­ron 7% en 2013. Les recettes numériques, qui ont représen­té seule­ment 500 000 euros en 2013, néces­sit­eraient de lourds investisse­ments pour per­me­t­tre de com­penser la baisse sur les métiers his­toriques. Artémis n’y est pas prêt et préfère se sépar­er de sa micro-niche si les propo­si­tions du trio lui agréent.

Crédit pho­to : mon­tage Ojim (cc)