Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Pourquoi le directeur du Monde ne doit plus être élu

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

18 mai 2015

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Pourquoi le directeur du Monde ne doit plus être élu

Pourquoi le directeur du Monde ne doit plus être élu

Temps de lecture : 3 minutes

La énième crise de gouvernance en train de se dérouler au sein du quotidien du soir atteste bien de la nécessité, selon plusieurs sources, y compris internes, de changer les règles de nomination du directeur.

Avec 55% des inscrits (et non pas des votants), le can­di­dat à la direc­tion du Monde, Jérôme Fenoglio a été reto­qué mer­cre­di 13 mai. Il devait franchir la barre des 60% pour être élu. Pre­mière embûche, le seuil est haut. À Libéra­tion, il n’est que de 50%, ce qui a per­mis à Lau­rent Jof­frin d’être facile­ment élu fin 2014 comme patron du quo­ti­di­en de la rue Béranger. Le quo­ti­di­en La Croix a des con­di­tions égale­ment moins dras­tiques. Les trois action­naires du Monde, Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, qui com­posent le fameux trio BNP, avaient juste­ment demandé à la SRM d’as­sou­plir les règles de désig­na­tion. Gar­di­enne du tem­ple et toute puis­sante, la Société des rédac­teurs du Monde fait la pluie et le beau temps au Monde. Son bureau, présidé par Alain Beuve-Méry, le petit fils du fon­da­teur, leur avait répon­du par une fin de non-recevoir. Pas ques­tion de chang­er voire d’a­mender, ni sur le fond ni sur la forme, la règle cen­sée assur­er l’indépen­dance de la rédaction.

Dans la plu­part des jour­naux d’in­for­ma­tion poli­tique et générale, la cause est enten­due. Les action­naires doivent se con­tenter de financer, mais n’au­raient qu’un droit de déci­sion lim­itée. “C’est exacte­ment le con­traire qui doit se pro­duire. Les rédac­tions n’ont pas à décider de la stratégie des titres, mais seule­ment à assur­er le meilleur con­tenu pos­si­ble, lâche un jour­nal­iste du Monde excédé par le proces­sus d’élec­tion qui a démar­ré dès le début 2015 et se traduit par un flop qua­tre mois plus tard. Pourquoi main­tenir ce principe d’élec­tion qui désta­bilise plus qu’il ne ren­force les titres ?”. Dans ce cadre, Le Monde n’est pas le pre­mier à con­naître ce type de sec­ouss­es, même si elles sont à répéti­tion pour le quo­ti­di­en qui a con­nu six directeurs en qua­tre ans. Libéra­tion a été au bord de la fail­lite en 2013, lors de son rachat par Bruno Ledoux, rejoint en 2014 depuis par Patrick Drahi. La guerre ouverte entre une par­tie des jour­nal­istes et l’ac­tion­naire, a lais­sé des traces au sein du jour­nal encore con­va­les­cent. Le Monde, où les batailles sont plus feu­trées mais non moins meur­trières, pour­rait lui aus­si sor­tir affaib­li de cette nou­velle crise.

Crédit pho­to : drum­aboy via Flickr (cc)