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Accueil | Portraits | Nicolas Demorand

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17 avril 2024

Temps de lecture : 27 minutes

17 avril 2024

Accueil | Portraits | Nicolas Demorand

Nicolas Demorand

Temps de lecture : 27 minutes

Les réseaux bien huilés

« En une journée, Demor­and n’aura fréquen­té le monde extérieur que sur une cen­taine de mètres : la dis­tance cumulée entre sa porte et le taxi, le taxi et Inter, et retour. » Libéra­tion, Por­trait : Nico­las Demor­and – Voix expresse, 22 avril 2008

Nicolas Demorand est né le 5 mai 1971 à Vancouver (Canada) de Jacques Demorand, diplomate, ancien chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères Roland Dumas, et de Jacqueline Bouaniche, une « juive pied-noir » (supplément télé du Monde, 4 juin 2006), secrétaire de profession et issue d’une famille pauvre d’ébénistes. Il partage sa vie avec Louise Tourret, journaliste à France Culture, avec laquelle il a eu deux enfants, nés en 2007 et 2009.

Formation universitaire

Il a suivi ses études à Van­cou­ver, Tokyo, Brux­elles, Rabat et Paris (Lycée Hen­ri IV). Lau­réat du con­cours général de Français, agrégé de let­tres mod­ernes, tit­u­laire d’une licence de philoso­phie, il a quit­té volon­taire­ment l’In­sti­tut d’études poli­tiques (IEP) de Paris, y jugeant l’en­seigne­ment « infantile ».

Parcours professionnel

Nico­las Demor­and a débuté sa car­rière comme enseignant en lycée pro­fes­sion­nel (Cer­gy) et en class­es pré­para­toires, avant de choisir la voie du jour­nal­isme, en com­mençant comme cri­tique gas­tronomique au Gault&Millau, où tra­vail­lait son frère Sébastien, et comme pigiste aux Inrock­upt­ibles. En 1997, il entre comme sta­giaire à France Cul­ture et devient le col­lab­o­ra­teur d’Antoine Spire, puis de Syl­vain Bourmeau. Il ani­me la tranche mati­nale de la sta­tion. Il y pro­duit égale­ment l’émission « Cas d’école », puis, à par­tir de sep­tem­bre 2002, il présente « Les Matins de France Culture ».

En 2003, c’est sur France 5 qu’il fait sa pre­mière incur­sion télévi­suelle dans « Les Amphis de France 5 » pour ani­mer des entre­tiens avec des fig­ures du monde de la culture.

En sep­tem­bre 2006, il suc­cède à Stéphane Paoli sur France Inter où il ani­me la tranche d’information mati­nale jusqu’en juin 2010. Son émis­sion fait l’ob­jet de cri­tiques récur­rentes du site d’analyse des médias – proche de la gauche anti-libérale – Acrimed. En 2008, Matthias Rey­mond remar­quait ain­si que « si la tranche mati­nale (7h-10h) de France Inter est l’une des plus écoutées de la sta­tion, c’est aus­si là que le plu­ral­isme est le plus anémié ». Preuve à l’ap­pui : « Sur 199 émis­sions pro­gram­mées entre le 3 sep­tem­bre 2007 et le 9 juin 2008, on ne compte pas moins de 329 invités [dont] 127 invi­ta­tions s’adressaient à de per­son­nal­ités poli­tiques, dont 58% pour l’UMP et 29% pour le PS. A cela, on peut ajouter 26 experts qui enseignent le libéral­isme économique (Jacques Attali, Patrick Artus, Daniel Cohen, Pas­cal Per­rineau, Jean-Paul Bet­bèze, etc.), 21 philosophes et soci­o­logues qui adorent les médias (Bernard-Hen­ri Lévy – 3 fois -, Glucks­mann père et fils, Alain Finkielkraut, etc.), 15 jour­nal­istes qui pérorent partout (Jean-François Kahn, Jean-Marie Colom­bani, etc.), 12 représen­tants du patronat (Medef et PDG), et quelques stars de la mon­di­al­i­sa­tion libérale (Bill Clin­ton, Tony Blair, Pas­cal Lamy ou Jean-Claude Junker). Bilan : pour 87 apôtres de la pen­sée dom­i­nante, on compte seule­ment 14 héré­tiques iné­gale­ment avérés. »

En 2008, il est pressen­ti pour rejoin­dre France 2 afin d’animer, une semaine sur deux, une émis­sion cul­turelle le ven­dre­di à 22h30. Cepen­dant selon le site programmes-tv.com l’ini­tia­tive est « pure­ment et sim­ple­ment annulée en rai­son d’un gros malen­ten­du financier entre lui, son pro­duc­teur et la chaîne ». D’après Le Point l’an­i­ma­teur récla­mait « un salaire de 25 000 euros par mois et une indem­nité de 100 000 euros en cas de rup­ture de son con­trat. En out­re, il demande le verse­ment d’un à‑valoir de 30 000 euros dès la sig­na­ture de son con­trat », des pré­ten­tions jugées « obscènes » par la direc­tion de la chaîne. Tou­jours d’après Le Point, « Demor­and devait être pro­duit par la société de Serge Moati. Selon nos infor­ma­tions, le bud­get de l’émis­sion devait tourn­er autour de 180 000 euros ».

Le 7 juil­let 2010, après treize ans passés dans le ser­vice pub­lic, il quitte subite­ment France Inter pour Europe 1 où il ani­me la tranche 18h-20h. Ce départ provoque l’ire de la Société des jour­nal­istes de Radio France qui pub­lie un com­mu­niqué inti­t­ulé « trahi­son et naïveté » con­sid­érant que Nico­las Demor­and « trahit le camp qui l’a fait roi sans som­ma­tion et sans en avoir infor­mé ceux qui lui fai­saient aveuglé­ment con­fi­ance » (blog de la SDJ de Radio-France – 7 juil­let 2010).

L’ex-journaliste de France Inter amène dans ses bagages Olivi­er Duhamel, au temps où ce dernier n’était pas encore un réprou­vé, alors chroniqueur des « Matins de France Cul­ture » et avec qui il a créé en mars 2008 la col­lec­tion Médiathèque aux édi­tions du Seuil – une col­lec­tion de textes courts sur le thème « Presse et démoc­ra­tie ». Par­mi les livres qui y sont parus, explique Acrimed en sep­tem­bre 2010, « un livre co-écrit par Olivi­er Duhamel et Michel Field, et un livre co-écrit par le frère de Nico­las Demor­and, Sébastien Demor­and ».

Par­al­lèle­ment à son activ­ité radio­phonique, il présente égale­ment la tranche 18h-20h sur la chaîne d’information en con­tinu i>Télé (sept. 2008-avril 2009), ain­si qu’une émis­sion de débat poli­tique inti­t­ulée C poli­tique sur France 5 (sept. 2009- févri­er 2011). Ce pro­gramme est copro­duit par Max­i­mal pro­duc­tions, une société de Lagardère Enter­tain­ment, ain­si que par Alber­tine pro­duc­tions, société dirigée par Matthieu Tarot que le site des Inrock­upt­ibles présen­tait, en mai 2010, comme l’« ami et man­ag­er d’Arielle Dom­basle », l’épouse de Bernard-Hen­ri Lévy. Demor­and, qui se définit lui-même comme un « juif cul­turel », invit­era BHL sur France Inter à 7 repris­es en moins de deux ans et demi.

L’audience de sa tranche 18h-20h sur Europe 1 est jugée déce­vante (en baisse de 15 % en moyenne) quand Nico­las Demor­and quitte la radio au bout de six mois, en jan­vi­er 2011, pour pren­dre la direc­tion de Libéra­tion, en mars 2011, où il rem­place Lau­rent Jof­frin. Alors que Renaud Dély, ancien rédac­teur en chef de Libéra­tion et directeur adjoint de la rédac­tion de France Inter, était don­né favori, la can­di­da­ture de Demor­and obtient 56,7 des voix de la rédac­tion, avec une par­tic­i­pa­tion de 81,1%. Une de ses pre­mières déci­sions est de fer­mer les Libévilles à Lille, Stras­bourg, Rennes et Orléans : défici­taires et minori­taires par rap­port aux géants locaux de la presse locale, ces édi­tions numériques rap­prochaient néan­moins Libéra­tion de ses lecteurs provin­ci­aux et per­me­t­taient à Libé d’échap­per un peu au parisiano-cen­trisme pro­pre à la qua­si-total­ité des médias français. Mais dès juin 2011, les employés de Libéra­tion votent une motion de défi­ance à 78 %, avec une forte par­tic­i­pa­tion, exp­ri­mant ain­si des griefs mul­ti­ples con­tre Nico­las Demor­and, notam­ment un pro­jet de refonte des dernières pages du jour­nal avec un con­tenu plus sus­cep­ti­ble d’attirer les annon­ceurs, pro­jet qui ne serait pas en phase avec la « cul­ture » du jour­nal. « Moins d’un an après la motion de défi­ance votée con­tre lui, Nico­las Demor­and est-il de nou­veau sur un siège éjectable ? Con­vo­quée par la Société civile des per­son­nels de Libéra­tion (SCPL), l’Assemblée générale du lun­di 2 avril [2012] sem­ble recenser les mêmes « points de cristalli­sa­tion » qu’en juin 2011. L’équipe de Libéra­tion fait état d’un « grand malaise, qui tient d’abord au sen­ti­ment d’être dépos­sédée du jour­nal ». En out­re, elle dénonce « l’attitude autori­taire et arro­gante de la direc­tion » et dresse un con­stat sans appel : « Un an après l’arrivée de Nico­las Demor­and, la greffe n’a pas pris ». Com­mu­niqué de l’équipe de Libéra­tion (2 avril 2012).

La liste des griefs est longue : Des « Unes » racoleuses qui tan­tôt défig­urent Libéra­tion, tan­tôt vont à l’encontre des valeurs qui ont tou­jours été les siennes. De pseu­dos événe­ments basés sur des inter­views et non sur des reportages et enquêtes. Un traite­ment édi­to­r­i­al par­ti­san en matière poli­tique, qui sem­ble inféoder le jour­nal au PS. La mise à l’écart de con­ti­nents entiers du jour­nal, comme le social, l’environnement, l’immigration. Des embauch­es de cadres répon­dant à une logique dis­cré­tion­naire, sur fond de pré­cari­sa­tion crois­sante des pigistes. Des diver­gences évi­dentes au sein de l’équipe de direc­tion qui con­duisent à la con­fu­sion tant rédac­tion­nelle qu’organisationnelle.

À la ren­trée 2012, Nico­las Demor­and rejoint RTL, où il débat notam­ment avec d’autres chroniqueurs dans le cadre de la cam­pagne prési­den­tielle de 2012. Il inter­vient égale­ment ponctuelle­ment lors de l’émission On refait le monde de Christophe Hon­de­lat­te. Il inter­vient aus­si comme chroniqueur sur Canal + dans le Sup­plé­ment à la ren­trée 2012.

Après un bond de 9,5% sur un an grâce à la cam­pagne prési­den­tielle de 2012, les ventes de Libéra­tion chutent de 15% en deux ans ; la vente au numéro en kiosque reflue, quant à elle, de 30%. Le 27 novem­bre 2013, la rédac­tion vote à 89,9% une motion de défi­ance con­tre le plan d’é­conomie de trois à qua­tre mil­lions d’eu­ros que pro­pose Nico­las Demor­and à la demande des action­naires du jour­nal. Il com­prend la révi­sion des accords soci­aux des jour­nal­istes. Le mou­ve­ment se durcit : une grève est entamée le 6 févri­er 2014, et les salariés deman­dent pour la troisième fois le départ de Nico­las Demor­and. Le 8, ils pub­lient une Une opposée à la diver­si­fi­ca­tion de Libé : « Nous sommes un jour­nal. Pas un restau­rant, pas un réseau social, pas un espace cul­turel, pas un plateau télé, pas un bar, pas un incu­ba­teur de start-up ». Le 13 févri­er 2014 Nico­las Demor­and quitte Libéra­tion dev­enue ingouvernable.

À la ren­trée 2014, il revient sur France Inter. Tous les soirs de 18 h 15 à 19 h il ani­me « Un jour dans le monde », puis à l’été 2015 il présente « Homo Numéri­cus » le dimanche entre 13 h 20 et 14 h; cette émis­sion est con­sacrée au monde numérique. A la ren­trée 2015, il présente toute la tranche 18 h — 20 h avec Mick­aël Thébault en reprenant égale­ment la présen­ta­tion du « Télé­phone sonne ». A la ren­trée 2016, il présente l’émis­sion poli­tique « Ago­ra » à la place de Stéphane Paoli, tous les dimanch­es de 12h à 14h. Il inter­vient aus­si sur la chaîne d’in­for­ma­tion con­tin­ue de l’au­dio­vi­suel pub­lic France Info, depuis le stu­dio 221 de la Mai­son de la Radio, au titre de la con­tri­bu­tion de Radio France à la chaîne, qu’elle finance pour 3,5 mil­lions d’euros.

A la ren­trée 2016, il ani­me une émis­sion dif­fusée en sec­onde par­tie de soirée sur France 3 inti­t­ulée Drôle d’endroit pour une ren­con­tre, où celui-ci s’invite chez une per­son­nal­ité pour mieux le saisir dans son intim­ité. Après une inter­rup­tion de trois mois entre jan­vi­er et mars 2017, le « Mozart de la Radio » con­fie les rênes de son émis­sion à son ami de tou­jours, Ali Bad­dou, au pré­texte qu’il est trop occupé par ses activ­ités sur Inter.

À l’orée de la sai­son médi­a­tique 2017, il reprend le 7/9 avec Léa Salamé (Lau­rence Bloch, la direc­trice de la radio publique, avait d’abord pro­posé à la jour­nal­iste d’assurer seule l’ensemble de la mati­nale, mais celle-ci a décliné en rai­son de la récente nais­sance de son enfant), à la suite du départ de Patrick Cohen, à pro­pos duquel Demor­and fait remar­quer qu’« ils n’étaient pas potes ». Les Inrock­upt­ibles lui con­sacrent à cette occa­sion leur une, sous le titre « Morn­ing Star » en faisant le « por­trait d’un intel­lo geek, stakhanoviste du micro et grand bâtis­seur d’au­di­ence ». La may­on­naise sem­ble pren­dre, puisqu’en avril 2019, France Inter repasse devant RTL est rede­vient la radio la plus écoutée de l’Hexagone tan­dis que le duo Demor­and-Salamé (1 999 000 audi­teurs en moyenne) rem­porte son duel de mati­nales con­tre Yves Calvi sur RTL (1 823 000 audi­teurs). Une ten­dance que n’infléchit pas la pandémie, vu que la mati­nale de France Inter, forte de ses 4 300 000 audi­teurs, en gagne 17 000 sur l’année 2020. Les inter­views de Demor­and et Salamé restent, de loin, les plus écoutées de France.

Parcours militant

Non ren­seigné.

Publications

  • L’année des débats: La suite dans les idées, 2001 — 2002, en col­lab­o­ra­tion avec Hugues Jal­lon (directeur de pub­li­ca­tion), La Décou­verte, 31/12/1999.

Collaborations

En 2008, il crée la col­lec­tion « Médiathèque » aux édi­tions du Seuil. Cette dernière doit recueil­lir des essais dont l’ambition est de « ren­dre compte […] des études théoriques sur le jour­nal­isme à l’im­pact des nou­veaux médias ».

Il est mem­bre per­ma­nent du Jury des prix lit­téraires, depuis 2011. À la ren­trée 2016, il présente sur France 3 « Drôle d’en­droit pour une ren­con­tre », le ven­dre­di en alter­nance avec Marc-Olivi­er Fogiel.

Ce qu’il gagne

Dans une enquête réal­isée par Van­i­ty Fair, Patrick Cohen con­fesse qu’il gag­nait 10.000 euros par mois lorsqu’il ani­mait la mati­nale de France Inter, cette somme com­prenant une prime de mati­nalier de 5000 euros. Il n’est pas déraisonnable de penser que Demor­and, qui l’a rem­placé depuis sur cette même tranche horaire, puisse percevoir env­i­ron le même salaire.

Il l’a dit

« Je crois très, très forte­ment aux valeurs du ser­vice pub­lic dans les médias”, dis­ait-il. On a des médias qui sont aujourd’hui sous dif­férentes influ­ences, qu’elles soient économiques, poli­tiques, finan­cières. On s’aperçoit que ça com­plique le tra­vail des jour­nal­istes. Les antennes de ser­vice pub­lic radio sont extrême­ment impor­tantes dans le paysage. C’est un autre rap­port au con­tenu, au temps de parole, à l’agenda médi­a­tique. C’est un espace de lib­erté. », Ozap, 2006. 

« Je n’ai pas de réseau, je ne suis pas un jour­nal­iste poli­tique », Médias n°11, décem­bre 2006

« Mes par­ents vien­nent d’un milieu extrême­ment mod­este. Je n’ap­par­tiens pas à la grande bour­geoisie, aux héri­tiers, à la con­nivence sociale. » Le Monde, « Nico­las Demor­and : entre deux ondes », 21 octo­bre 2008.

« J’invite Finkielkraut à la radio, car je préfère Dieu à ses saints, le mod­èle orig­i­nal aux décli­naisons. Fin­ki, il creuse un sil­lon intel­lectuel qui est le même depuis le début. Il pense con­tre, c’est son fonds de com­merce, et il y a un pub­lic pour ça. Penser con­tre, c’est aujourd’hui une part de marché. Ceux qui fustigeaient le con­sen­sus sont devenus les pro­fes­sion­nels du dis­sensus, du con­tre­pied. A l’inverse de ce qu’ils dis­ent, ces gens sont instal­lés : le mar­ty­rologe des pen­sées incor­rectes, c’est un coup de génie mar­ket­ing mais c’est désor­mais une vaste fumis­terie, ils sont main­tenant archi dom­i­nants » Les Inrocks, « Les squat­teurs de médias », 11 juil­let 2010

« Quant à 2012, rien n’indique à ce stade que les ouvri­ers, les employés et la par­tie la plus frag­ilisée des class­es moyennes voteront à gauche. Bien au con­traire : c’est Marine Le Pen qui, pour l’instant, rafle la mise. Une décen­nie pour rien. Bien­tôt dix ans après le lugubre 21 avril 2002, la gauche ne sait tou­jours pas com­ment renouer avec les class­es pop­u­laires. (…) Que dis­ent les social­istes ? Ils dénon­cent, avec Mar­tine Aubry et à juste titre, le red­outable jeu mis en place par Nico­las Sarkozy autour des thèmes iden­ti­taires, ses débats sur la nation et la laïc­ité qui sus­ci­tent les déra­pages xéno­phobes, divisent la société française et, surtout, instal­lent le FN au cen­tre du débat poli­tique. L’indignation répub­li­caine de la gauche est néces­saire, mais après ? » Libéra­tion, « Audi­ble », 10 mars 2011

« Lorsque j’étais étu­di­ant à l’École Nor­male supérieure, j’avais l’immense ambi­tion de devenir « zolien ». J’avais lu avec le même ent­hou­si­asme tous les romans de Zola et tous les clas­siques d’Henri Mit­ter­rand, les travaux de Philippe Hamon, ceux de Jean-Pierre Leduc-Adine, ceux d’Alain Pagès. […] Ces lec­tures furent pour moi une école de jour­nal­isme. La dette que j’ai envers Zola est celle-ci : m’avoir per­mis de com­pren­dre quel méti­er je voulais faire. M’avoir per­mis de com­pren­dre l’utilité sociale et démoc­ra­tique de la presse et du jour­nal­isme. M’avoir mis sous les yeux le fait qu’il n’y avait pas de con­tra­dic­tion rad­i­cale entre l’Art et la Presse, que l’un et l’autre avaient leur dig­nité par­ti­c­ulière. Leur effi­cac­ité pro­pre. » Allo­cu­tion au pèleri­nage lit­téraire de Médan, 03/10/2011

« J’avais alors comme désir d’écrire une thèse sur les écrits jour­nal­is­tiques de Zola. De l’Affaire Manet à l’Affaire Drey­fus. En analysant la manière dont le dessin de presse, dont Zola fut toute sa vie la cible, entrait en dia­logue avec les écrits du Maître. J’aimais la vio­lence de toute cette presse, ses posi­tions tranchées, les cam­pagnes vir­u­lentes, la rhé­torique bru­tale de Zola. Ses dons de polémiste. Son engage­ment à gauche, voire à l’extrême gauche. J’aimais cette poli­ti­sa­tion général­isée de tout, quel que soit le sujet. J’admirais la manière dont Zola procla­mait ses haines, ciblait ses enne­mis… », ibid.

« L’ensemble des pou­voirs, et à ce titre le pou­voir économique est aujourd’hui le plus puis­sant, ont les moyens de nous com­pli­quer la vie de mille et une façons qui dans cer­tains cas ren­dent presque impos­si­ble le tra­vail jour­nal­is­tique. Si la presse peut sem­bler plus fade aujourd’hui, et elle l’est, en com­para­i­son de celle du XIXe siè­cle, c’est à la fois parce que l’espace pub­lic est plus rit­u­al­isé, la démoc­ra­tie plus solide­ment instal­lée ; mais aus­si parce que vous payez très cher le fait de sor­tir bru­tale­ment du rang. », ibid.

« L’âge du papi­er et tout ce qu’il implique du point de vue démoc­ra­tique est en train de s’achever. L’âge du papi­er était celui qui per­me­t­tait à des titres de presse de fédér­er de puis­santes com­mu­nautés d’esprit et de lecteurs. De struc­tur­er l’espace pub­lic. D’organiser le choc des opin­ions démoc­ra­tiques. De faire pli­er, à cer­tains moments, la rai­son d’État. Aujourd’hui, ce monde est révolu. Si la presse écrite demeure qual­i­ta­tive­ment pre­mière par rap­port aux médias audio­vi­suels, elle n’est plus le média dom­i­nant. Elle n’est plus capa­ble de fédér­er ces com­mu­nautés de lecteurs. Sa voix porte moins loin, moins haut dans un monde où elle finit par être con­sid­érée non plus comme un out­il irrem­plaçable de l’espace démoc­ra­tique, mais comme un loisir. », ibid.

« (…) jamais l’extrême droite n’a été aus­si forte en France. Ce qui donne à ce pre­mier tour un air de 21 avril, pas aus­si trag­ique qu’il y a dix ans, mais tout aus­si inquié­tant. Sinon plus. La France n’échappe pas au des­tin d’autres pays européens, où ces pop­ulismes «new look», dédi­a­bolisés dans la forme mais tou­jours aus­si nocifs sur le fond, trou­vent un écho tou­jours plus large auprès des électeurs. Et entraî­nent les par­tis con­ser­va­teurs dans leur sil­lage. Face à cette nou­velle donne poli­tique, le choix est désor­mais clair : for­muler des répons­es au désar­roi et à la colère de pans entiers du pays, sans céder sur ce que sont les valeurs de la République. Sor­tir des crises économique, sociale et morale par le haut en décrivant ce que peut être l’avenir du pays, au lieu de faire vivre le mythe d’une France qui ne sur­vivrait qu’en se refer­mant sur son his­toire, en ressas­sant son passé, en restau­rant ses fron­tières. » Libéra­tion, « Écho », 22 avril 2012

« Après les «anti» et les «alter», voici les ten­ants de la «démon­di­al­i­sa­tion» où se croisent l’extrême droite arc-boutée sur les fron­tières et la France d’avant ; des néo-col­bertistes de la droite clas­sique ; des sou­verain­istes favor­ables à des bar­rières européennes ; un arc-en-ciel social­iste plus ou moins offen­sif ; une gauche de la gauche souhai­tant lut­ter con­tre le dump­ing social, envi­ron­nemen­tal, fis­cal dont se nour­rit la mon­di­al­i­sa­tion. (…) A tel point qu’elles sont repris­es à droite, Nico­las Sarkozy plaidant avec vigueur pour une tax­a­tion des trans­ac­tions finan­cières, et à l’extrême droite avec Marine Le Pen qui espère récupér­er par ce biais le vote des class­es pop­u­laires. » Libéra­tion, « Arro­gance », 7 avril 2011

« L’immigration arrive pour­tant loin, très loin, dans la longue liste des sujets qui préoc­cu­pent vrai­ment les Français. Eux qui sont, de plus, large­ment favor­ables à ce que les étrangers votent aux élec­tions locales. Mais ce sujet mineur pas­sionne telle­ment Claude Guéant qu’il sem­blait impor­tant de not­er que la xéno­pho­bie est désor­mais plus présente au som­met de l’Etat que dans le corps social. » Libéra­tion, « Indésir­ables », 29 novem­bre 2011

« La crise des ban­lieues, sociale, économique, ter­ri­to­ri­ale, est au pre­mier chef poli­tique. La gauche étant au pou­voir, elle ne peut s’abriter der­rière la rigueur budgé­taire, les fins de mois dif­fi­ciles, pour renon­cer à agir et à met­tre en œuvre des mesures qui ne coû­tent rien d’autre que le courage de les pren­dre : régler la ques­tion des con­trôles de police au faciès ; légalis­er le cannabis ; don­ner le droit de vote aux étrangers non-com­mu­nau­taires. Soit désamorcer le racisme insti­tu­tion­nel, bris­er l’économie souter­raine et élargir la déf­i­ni­tion de la citoyen­neté. », Libéra­tion, « Préjugés », 8 jan­vi­er 2013

« Être patron de Libé, c’est pass­er son temps à chercher de l’ar­gent pour faire les fins de mois, pay­er les salaires et les four­nisseurs, et par­fois embauch­er des jour­nal­istes, ce que j’ai pu faire. Cela a été une très grosse par­tie de mon tra­vail auprès des annon­ceurs, des mécènes, de la puis­sance publique, pour éviter que le jour­nal ne mette la clé sous la porte. Ce qui a fail­li arriv­er à plusieurs repris­es depuis trois ans. Cette PME est frag­ile, dans un secteur en crise, et manque chronique­ment de cap­i­taux. », Le Monde, 13 avril 2014.

Je suis entré dans ce méti­er de manière oblique et en ama­teur. Je ne maîtri­sais pas les out­ils. Au début, je regar­dais le rouge sallumer au micro et je restais sans par­ler. Le gars que jinter­viewais me dis­ait un truc, je répondais “daccord” et je posais une autre ques­tion. Si jinvi­tais un écrivain que javais étudié en khâgne, la con­ver­sa­tion par­tait dans les tours, je voulais mon­tr­er que j’étais intel­li­gent au lieu de me met­tre au ser­vice de l J’étais un sous-uni­ver­si­taire dévoyé dans le monde de la radio. Jai appris sur le tas. » Van­i­ty Fair, 16 novem­bre 2007.

« Un grand nom­bre de jour­naux ont fait le choix de ren­dre gra­tu­ite leur cou­ver­ture de la pandémie : à cer­tains moments, sur cer­tains sujets, oui, laccès à linfor­ma­tion relève du ser­vice pub­lic, y com­pris pour des médias privés. Cha­cun peut ensuite dos­er la gra­tu­ité, en faire le réglage quil désire. Mais le COVID a aus­si créé un précé­dent : si les infor­ma­tions sur l’épidémie sont vitales, que dire de celles sur les vio­lences poli­cières, le mou­ve­ment Black lives mat­ter, la cou­ver­ture de la prési­den­tielle améri­caine de 2019 ? Tout cela ne mérite-t-il pas aus­si que les vannes soient ouvertes ? Peut-être mais qui pay­era alors ce jour­nal­isme de qual­ité et où trou­ver largent pour le faire exis­ter ? », France Inter, 15 mars 2021.

Par­lant de son enfance « Un monde pro­fondé­ment laïc et juif, mais un judaïsme intel­lectuel, cul­turel et sen­suel », Les Inrocks n°1137 du 13 au 19 sep­tem­bre 2017.

On a dit à son sujet

«C’est au nom de la Démoc­ra­tie et de la Trans­parence, que l’animateur de la tranche mati­nale de France Inter, Nico­las Demor­and, se présente comme le garant de la prise de parole des audi­teurs dans l’émission Inter-Activ : une par­o­die qui con­siste en réal­ité à ten­dre un micro aux audi­teurs pour le leur retir­er dès qu’ils se l’approprient. Demor­and s’attribue 70% des ques­tions qui sont en principe réservées aux audi­teurs, il presse les audi­teurs pour cir­con­scrire leurs ques­tions qu’il refor­mule régulière­ment. Pourquoi ? Parce que le pou­voir d’un ani­ma­teur est tel qu’il peut se com­porter en pro­prié­taire de l’antenne. Parce que, bien sûr, seul un vrai pro­fes­sion­nel peut pos­er les “bonnes” ques­tions et se mon­tr­er… “inter­ac­t­if. » Acrimed, 18 févri­er 2008.

« Muhlmann et Demor­and n’entendent pas remet­tre en cause le sys­tème, seule­ment exploiter les marges de manœu­vre exis­tantes pour l’améliorer. Cette ambi­tion cir­con­scrite est dénon­cée par la cri­tique bour­dieusi­enne des médias, d’Acrimed à PLPL, d’Henri Maler à Pierre Car­les, lesquels n’y voient — en sub­stance — qu’un nou­veau con­formisme de jeunes gens bien élevés aux con­vic­tions floues, gens de petits réseaux aux grandes ambi­tions per­son­nelles », Libéra­tion, « Voix expresse », 22 avril 2008.

« Le jeune homme pressé est l’é­toile mon­tante d’In­ter, appré­cié pour son mor­dant, rail­lé pour son côté lisse », ibid.

« Nous avons inter­rompu les dis­cus­sions avec lui. France Télévi­sions n’est pas une salle des ventes. Les pré­ten­tions finan­cières de Nico­las Demor­and sont con­sid­érées comme obscènes sur le ser­vice pub­lic », Patri­cia Bouti­nard Rouelle, direc­trice des mag­a­zines de France 2, au sujet de l’ar­rivée de l’an­i­ma­teur sur France 2, Le Figaro, 23 juin 2008.

« De quelle démoc­ra­tie Nico­las Demor­and était-il le garant sur France Cul­ture lorsque par­mi les chroniqueurs qui l’accompagnaient (Olivi­er Duhamel, Alexan­dre Adler, Alain-Gérard Sla­ma, Olivi­er Pas­tré et Marc Kravetz), tous étaient des par­ti­sans acharnés du “oui” au référen­dum sur le Traité con­sti­tu­tion­nel européen ? Ou lorsqu’il fai­sait défil­er dans son stu­dio, pen­dant une semaine entière, unique­ment des par­ti­sans du “oui” pour com­menter la vic­toire du “non” à ce même référen­dum ? », Acrimed, 9 févri­er 2009.

« Nico­las Demor­and, le jour où je me suis fait vir­er, comme un petit Judas de sous-pré­fec­ture, m’a fait la bise et m’a dit :“Va à ton ren­dez-vous avec Lau­re [Adler, direc­trice de France Cul­ture]. Il n’y a aucun prob­lème ma poule, nous restons groupés.” J’ignorais pourquoi on devait rester groupés, je ne savais pas que j’allais me faire vir­er ; et après il a eu cette char­mante atti­tude que j’ai bien con­nue en Argen­tine, qui con­siste à regarder ailleurs pen­dant que les gens dis­parais­sent. Les jeunes tal­ents qui regar­dent ailleurs vont loin mais ils vont vides », Miguel Benayasag, chroniqueur dans les Matins de France Cul­ture (ani­més par Nico­las Demor­and), viré en mars 2004 pour ses chroniques trop engagées, au sujet de l’at­ti­tude de Demor­and à son égard. Acrimed, 11 juin 2010

« D’ailleurs Demor­and représente l’archétype du jour­nal­iste qui ne se pose pas de ques­tion, for­maté par sa caste, issu d’une bour­geoisie très fière d’elle-même où dès la plus petite enfance le chemin est tracé et où tout doit couler de source », Ago­ravox, 10/1/2011

« Demor­and incar­ne donc le jour­nal­isme à la française : un jour­nal­isme mou et sou­vent panurge. Un jour­nal­isme paresseux, qui ne cherche que très rarement l’investigation et accepte peu la cri­tique. C’est un jour­nal­isme qui répète ce que racon­te la presse écrite le matin, qui pré­pare en radio ce que diront les “20 heures” TV du soir, et ampli­fie comme une caisse de réson­nance, des affaires sou­vent rabâchées autant qu’inintéressantes. », ibid.

« Jeune encore, mais penseur poly­mor­phe, pour­fend­eur des con­traintes, hos­tile aux préjugés, il est en out­re un anti­nazi courageux. La bête immonde, dont men­ace d’accoucher la société française, ne ver­ra pas le jour, tant que veillera dans les couloirs des mater­nités infer­nales cette vig­i­lante sage-femme experte en grossesse non désirée. Avec un micro ou au moyen d’une plume, il pro­jette des pos­til­lons de morale post­mod­erne », Patrick Man­don, Causeur, 1er mars 2013.

« Entre petites lâchetés et gros échecs, la car­rière médi­a­tique de Nico­las Demor­and devrait être en grande par­tie com­pro­mise : par­ti de France Cul­ture pour France Inter en arguant que sa famille était “le ser­vice pub­lic”, il jus­ti­fie son arrivée à Europe 1 en se dis­ant “homme de radio”. C’est un échec. Et l’échec cuisant de son émis­sion “C Poli­tique” sur France 5 ne le fait pas dire – heureuse­ment – qu’il était aus­si un “homme de télévi­sion”. Enfin, sa car­rière à la tête d’un jour­nal dont la plu­part des salariés le con­spuent sem­ble présager qu’il n’est pas non plus un “homme de presse, Acrimed, 11 décem­bre 2013.

« En 2010, il avait échafaudé un plan pour pren­dre la tête de France Télévi­sions avec son com­père Ali Bad­dou, à l’ini­tia­tive de leur énergique ami com­mun, le pro­duc­teur Matthieu Tarot. Tous les trois se sont même retrou­vés à l’Élysée pour ten­ter de con­va­in­cre le Prési­dent de leur can­di­da­ture. Nico­las Sarkozy les a écoutés, amusé, en souf­flant au pla­fond la fumée de son cig­a­re. Raté. Demor­and nest pas fait pour le pou­voir et le man­age­ment. », Van­i­ty Fair, 16 novem­bre 2017.

« J’aime l’idée d’accompagner le retour du Mozart de la radio, de l’enfant prodi­ge ». Léa Salamé Les Inrocks n°1137 du 13 au 19 sep­tem­bre 2017.

« Il com­mence à piger à Gault&Millau, envoie des dizaines de let­tres de moti­va­tion. Lune delles fait mouche : Antoine Spire, pro­duc­teur à France Cul­ture, linvite à assis­ter à son émis­sion Stac­ca­to. En 1997, à 26 ans, Demor­and intègre la bande de chroniqueurs nor­maliens qui coani­ment ce ren­dez-vous heb­do, très intel­lo”, précise-t-il. Spire engueule par­fois son jeune auto­di­dacte : Mets-toi au ser­vice de ton invité ! Si tu veux philoso­pher, retourne à la fac ! », Ibid.

« À la dif­férence de Christophe Bar­bi­er, sou­vent cri­tiqué pour son incon­sis­tance idéologique proche du flan gélat­iné, toi, Nico­las, tu tillus­tres par une intel­li­gence écras­ante qui fait sur ses invités le même effet quun piano tombant du qua­trième étage de la Mai­son de la radio. Le méti­er de jour­nal­iste, ça fait longtemps que tu ne lexerces plus. Comme tous les autres cumu­la­rds passés par tous les postes, de Patrick Cohen à Lau­rent Jof­frin, tous tes copains fay­ots du pre­mier rang, tu aimes col­lec­tion­ner les cartes de cantine.
Quoi, tu com­prends pas ? Allez, fais un effort, ravale ta salive : France Cul­ture, les Inrocks, France Inter, Europe 1, Libéra­tion (où tu ne tes pas fait que des amis, note), France 5, Canal+, par­fois les mêmes cas­es plusieurs fois, comme si tu aimais te ras­soir là où tu venais de piss­er. En par­lant durolo­gie, Frédéric Mit­ter­rand ta décrit comme « un vieux con fausse­ment pro­gres­siste », et cest vrai que tes fauss­es ques­tions, sou­vent pleines dun par­ti-pris même plus dis­simulé, don­nent limpres­sion que tu piss­es sur tes invités sans même t’être lavé les mains. Ni avant, ni après », Gon­zaï, 20 novem­bre 2018.

Sa nébuleuse

Il est le meilleur ami du jour­nal­iste et ani­ma­teur fran­co-maro­cain Ali Bad­dou et les deux hommes entre­ti­en­nent une ami­tié com­mune avec le pro­duc­teur de ciné­ma Matthieu Tar­rot, qui n’est autre que le com­pagnon de l’actrice et réal­isatrice Hélène Fillières.

Il est mem­bre du club Le Siè­cle. Plusieurs mem­bres de ce cer­cle d’influence l’ont engagé durant sa car­rière, d’Alexandre Bom­pard (Europe 1) à Édouard de Roth­schild (Libéra­tion). Le con­seil de sur­veil­lance du jour­nal Libéra­tion est présidé par Anne Lau­ver­geon (égale­ment mem­bre du Club Le Siè­cle), les action­naires majori­taires étant Édouard de Roth­schild (mem­bre du Club Le Siè­cle), Car­lo Carac­ci­o­lo (cofon­da­teur de La Repub­bli­ca) et Bruno Ledoux (directeur du groupe Colbert).

Son frère Sébastien Demor­and, auquel il doit en par­tie sa voca­tion de jour­nal­iste (« Mais javais très envie de devenir jour­nal­iste. Sébastien ma pris en main et don­né quelques cours très utiles au début. »), était cri­tique gas­tronomique, restau­ra­teur et égale­ment un des mem­bres du jury de l’émission culi­naire de M6 Top Chef. Il est décédé le 21 jan­vi­er 2020.

Antoine Spire, pro­duc­teur à France Cul­ture qui l’a invité au tout début à son émis­sion Stac­ca­to.

Lau­re Adler et Lau­rence Bloch toutes deux habituées de France Inter et France Cul­ture.

Car­o­line Broué, égale­ment pro­duc­trice sur France Cul­ture où ils ont débuté ensem­ble leurs car­rières respec­tives. Pour elle, comme elle le con­fie à Canal+, Demor­and est « le plus bril­lant jour­nal­iste de sa génération ».

Hugues Jal­lon, présen­té par Libéra­tion comme un « copain de khâgne » de Demor­and, il pré­side actuelle­ment les édi­tions du Seuil après avoir été longtemps directeur édi­to­r­i­al des édi­tions de la Décou­verte. Pour l’Obs, c’est « un édi­teur très engagé à gauche ». Demor­and lui doit ses incur­sions dans l’édition, que ce soit en tant que directeur de pub­li­ca­tion à La Décou­verte ou en tant que directeur de col­lec­tion au Seuil.

Syl­vain Bourmeau, ancien mem­bre de la direc­tion des Inrock­upt­ibles (1995–2008) lorsque Demor­and y était pigiste, ils appro­fondis­sent leur col­lab­o­ra­tion sur « La suite dans les idées » dif­fusée sur France Cul­ture à par­tir de 1999 et pro­duite par Bourmeau. Demor­and rend la pareille à Bourmeau en le faisant venir à Libéra­tion pour lui con­fi­er le poste de directeur adjoint chargé de la cul­ture et des idées.

Pho­to © Matthieu Riegler, CC-BY

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