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Accueil | Portraits | Marie-Ève Malouines

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21 décembre 2021

Temps de lecture : 9 minutes

21 décembre 2021

Accueil | Portraits | Marie-Ève Malouines

Marie-Ève Malouines

Temps de lecture : 9 minutes

De LCP-AN à la communication

Un temps présidente de la Chaîne Parlementaire de l’Assemblée Nationale (LCP-AN), précédemment journaliste et chef du service politique intérieure de France Info, Marie-Ève Malouines est née en mai 1961 à Karachi (Pakistan). Auteur de cinq portraits de personnalités (dont deux consacrés à Ségolène Royal) et présentée le plus souvent comme une fine connaisseuse des arcanes du pouvoir français, Marie-Ève Malouines est d’une relative discrétion sur sa biographie ou ses opinions. D’origine antillaise, elle a deux enfants et réside à Paris et à Saint-Malo où elle est propriétaire d’une maison bien que son nom n’a, selon elle, rien à voir avec la ville bretonne.

Formation

Marie-Eve Mal­ouines est tit­u­laire d’une licence en let­tres mod­ernes (uni­ver­sité Paris III – Cen­si­er). Par­al­lèle­ment, elle fait des piges à Radio Melun durant ses études.

Parcours professionnel

De 1988 à 1990

Elle débute sa car­rière sur les sta­tions du réseau France Bleu, en se spé­cial­isant en poli­tique, à Marseille.

1989 à 1995

Jour­nal­iste poli­tique à France Inter, d’abord aux infor­ma­tions générales puis à par­tir de 1990 au ser­vice politique.

Depuis 1995

Nom­mée au ser­vice poli­tique de France Info suite au départ de son supérieur hiérar­chique Jean-Michel Bli­er à France 3. Elle entre en fonc­tion en juil­let 2004. Elle lance en 2008 le pre­mier « zap­ping » radio des déc­la­ra­tions poli­tiques des invités des médias audio-visuels.

Depuis 2004

Co-ani­ma­trice de l’émis­sion « ques­tions d’in­fo » sur LCP-Assem­blée nationale, présen­tée par Frédéric Haz­iza de LCP-Assem­blée nationale, avec Françoise Fres­soz du Monde et Sylvie Malig­orne, puis Frédéric Dumoulin (AFP).

Depuis 2008

Vice-prési­dente de l’As­so­ci­a­tion des jour­nal­istes parlementaires.

6 mai 2015

Nom­mée à la prési­dence de la chaîne Par­lemen­taire de l’Assemblée Nationale (LCP-AN). Elle a été préférée à Gérard Leclerc, tit­u­laire du poste depuis 2009 et can­di­dat à sa suc­ces­sion. Marie-Ève Mal­ouines, qui souhaite ori­en­ter vers les jeunes une chaîne à l’audience pour l’heure con­fi­den­tielle (0,4% de parts de marché) mal­gré des moyens impor­tants soit 16,9 mil­lions d’euros de bud­get en 2014 et 70 salariés, pren­dra ses fonc­tions le 8 juin 2015. Dans Le Monde, elle détaille les objec­tifs de sa prési­dence : « raje­u­nir le pub­lic en dévelop­pant la chaîne sur les réseaux soci­aux, ren­dre compte de manière plus suiv­ie du tra­vail par­lemen­taire, dévelop­per une ambitieuse pro­gram­ma­tion de doc­u­men­taires, tous suiv­is d’un débat ».

Janvier 2018

Alors qu’elle décide de réin­té­gr­er Frédéric Haz­iza dans la rédac­tion de la chaîne après qu’une jour­nal­iste l’ait accusé d’agression sex­uelle, elle récolte une motion de défi­ance signée par 25 salariés en interne en plus d’une com­mu­niqué cinglant émanant de la Société des Jour­nal­istes de la chaîne. Son avenir, mêlé désor­mais à celui d’Haziza au sein de LCP, s’obscurcit nettement.

Mars 2018

L’Assemblée Nationale décide de ne pas la pro­longer à la tête de la chaîne publique et lui préfère, à 13 voix con­tre 7, le doc­u­men­tariste Bertrand Delais. Ce dernier est réputé proche de la macronie, et pour cause : il a réal­isé deux por­traits d’Emmanuel Macron, dont un inti­t­ulé « En Marche vers l’Élysée ». Selon la députée insoumise Clé­men­tine Autain, « Toutes les oppo­si­tions ont voté con­tre (Delais, NDLR) et la macronie a fait bloc […] Pour le 50ème anniver­saire de 1968, ce par­fum d’ORTF est un sig­nal dra­ma­tique pour la démoc­ra­tie. Bertrand Delais a fait 2 reportages sur Macron. Il est un sou­tien affiché. Ce choix est scan­daleux. Il con­firme le mépris de la macronie pour le pluralisme ».

Octobre 2020

Elle ouvre son cab­i­net de con­seil en com­mu­ni­ca­tion poli­tique meVem.

Parcours militant

Non ren­seigné.

Vie privée

Fille d’un ingénieur et dessi­na­teur indus­triel sou­vent en mis­sion à l’étranger, elle suit les péré­gri­na­tions de son père lors de son enfance. Elle vit suc­ces­sive­ment en Gironde, en Moselle, sur l’île de Sainte-Croix (une des îles Vierges) avant que la famille ne vienne se fix­er en région parisi­enne. Ses par­ents par­tic­i­paient régulière­ment au dépouille­ment lors des soirées élec­torales dans leur cir­con­scrip­tion : « assis­ter à ces scruti­ns répub­li­cains a fait par­tie de mon éducation ».

Ce qu’elle gagne

Non ren­seigné.

Publications

  • Deux hommes pour un fau­teuil, Chroniques de la cohab­i­ta­tion 1997–2001, Fayard, 2001, 350 p.
  • La madone et le cul­b­u­to ou l’in­lass­able ambi­tion de Ségolène Roy­al et François Hol­lande, Fayard, 2006, 360 p.
  • Ségolène Roy­al, l’in­soumise (avec Carl Meeus), Fayard, 2007, 345 p.
  • Nico­las Sarkozy: Le pou­voir et la peur, Stock, 2010, 240 p.
  • François Hol­lande ou la force du gen­til, Fayard, 2010, 240 p.
  • Paris de femmes, Fayard, 2014, 312 p.

Elle a égale­ment fourni la trame d’une bande dess­inée con­sacrée à François Hol­lande à l’Élysée ; le dessi­na­teur est Christophe Faraut, alias Faro, dessi­na­teur de presse. Deux tomes sont déjà parus.

  • Moi, Prési­dent (tome 1), Jun­gle, 2013, 54 p.
  • Moi, Prési­dent (tome 2), Jun­gle, 2014, 54 p.
  • Seul en son palais, pourquoi nos prési­dents s’enferment à l’Élysée, 2016, 198p.

Faits marquants

En janvier 2009

Elle refuse la légion d’honneur : « Je ne vois vrai­ment rien, dans mon par­cours, qui puisse jus­ti­fi­er une telle dis­tinc­tion ». C’est Roger Karoutchi, alors secré­taire d’État chargé des rela­tions entre le gou­verne­ment et le Par­lement qui avait établi la liste des pro­mus. L’État a expliqué son choix par le fait qu’elle apparte­nait à l’as­so­ci­a­tion de la presse par­lemen­taire, comme Françoise Fres­soz, chef du ser­vice poli­tique au quo­ti­di­en Le Monde qui a égale­ment refusé la décoration.

Selon l’heb­do­madaire économique Chal­lenges Marie-Ève Mal­ouines aurait béné­fi­cié d’une voie royale pour pren­dre la tête de la chaîne par­lemen­taire : en témoign­eraient la volon­té maintes fois répétée en privé de Claude Bar­tolone de porter une femme à la tête de la chaîne – ce que Le Monde a con­fir­mé par ailleurs – mais aus­si le dés­in­térêt des can­di­dats pour une élec­tion qui sem­blait être jouée d’a­vance. Ain­si, con­traire­ment aux appels à can­di­da­tures précé­dents, cette fois il n’y avait que deux can­di­dats – dont le prési­dent de la chaîne en exer­ci­ce – con­tre cinq à dix auparavant.

Elle l’a dit

« Jean-Marie Le Pen, qui avait tou­jours été très fort sur ce thème [l’insécurité], n’avait rien à dire et on l’a traité du point de vue jour­nal­is­tique comme on le traitait aupar­a­vant, en cher­chant à démon­tr­er qu’il était raciste, xéno­phobe, qu’il util­i­sait l’insécurité et l’immigration à des fins élec­torales alors qu’il ne dis­ait pas du tout cela », « La presse et le Front Nation­al », Hors-série des Cahiers du jour­nal­isme, avril 2003.

« Cette liste étant publique, je tiens à pré­cis­er que je n’ai jamais réclamé une telle dis­tinc­tion, ni même été sol­lic­itée en vue d’une telle démarche. Je ne vois vrai­ment rien, dans mon par­cours, qui puisse jus­ti­fi­er une telle dis­tinc­tion, c’est pourquoi je me vois dans l’oblig­a­tion de refuser cette pres­tigieuse déco­ra­tion », « Françoise Fres­soz et Marie-Ève Mal­ouines refusent la légion d’hon­neur », libération.fr, 05/01/2009

Au moment de la sor­tie de son livre sur Nico­las Sarkozy en 2010 : « la peur, c’est son moteur [à Sarkozy], c’est ce qui l’incite à agir, à com­bat­tre cette peur, à la juguler. Le pou­voir, il le veut pour se ras­sur­er, pour être le plus fort. Et la peur c’est aus­si un mode de ges­tion. On n’ose pas lui par­ler car on a peur de sa réac­tion, il n’ose pas déléguer car il a peur d’être trahi. ( …) L’a­ban­don pour lui c’est le sum­mum de ce qui ne se fait pas ».

« [François Hol­lande] se dit le pou­voir il faut le chang­er de l’intérieur. Inve­stir ses rouages, inve­stir ses insti­tu­tions, inve­stir ses lieux de pou­voir. Il a une stratégie d’infiltration, et il le dit, il faut con­quérir et sub­ver­tir le pou­voir (…) Donc c’est une stratégie réfléchie d’investir le pou­voir pour le sub­ver­tir et donc c’est pour ça qu’il choisit des gens qui peu­vent per­me­t­tre cette stratégie », « Marie-Ève Mal­ouines : François Hol­lande est-il “gen­til”? », dailymotion.fr, 15/02/2012

Lors d’un dia­logue avec des enfants sur la ques­tion du mariage homo­sex­uel. Ques­tion d’un enfant : « Est-ce que dans les pays où on a autorisé le mariage homo­sex­uel il y a eu des prob­lèmes ? » Réponse de Marie-Ève Mal­ouines : « Oui, il y a eu des prob­lèmes dans plein d’autres pays qui ont autorisé le mariage homo­sex­uel et c’est d’ailleurs une des références pour les lég­is­la­teurs de gauche aujourd’hui, c’est qu’il dis­ent qu’il y a eu beau­coup de prob­lèmes, beau­coup de man­i­fes­ta­tions, beau­coup de gens qui n’étaient pas d’accord et puis une fois que le texte a été voté, et bien, c’est ren­tré dans les mœurs et puis les gens se mari­ent et ça ne crée plus de prob­lèmes, donc ils dis­ent oui il y a des man­i­fes­ta­tions quand ça se fait, et puis après, en France comme ailleurs, ça se passera très bien », « Encore plus de ques­tions-répons­es sur le mariage homo avec Marie-Ève Mal­ouines », franceinfo.fr, 02/02/2013

Lors de son audi­tion par le comité de sélec­tion de l’Assem­blée Nationale pour la prési­dence de la chaîne LCP-AN le 13 avril 2015 : « Je con­state égale­ment que la presse est dans le col­li­ma­teur de l’opin­ion. Nous vivons un boule­verse­ment total du sys­tème d’in­for­ma­tion. Inter­net mod­i­fie totale­ment les pra­tiques, les accès aux sources d’in­for­ma­tion se mul­ti­plient (…) l’in­for­ma­tion nous parvient à l’é­tat brut, de partout, dans tous les sens (…). Trop sou­vent l’im­por­tant est de faire du bruit, du buzz. La vie poli­tique appa­raît sou­vent réduite à des enjeux de pou­voir cyniques, loin­tains, inutiles, quand ce n’est pas ris­i­bles ».

« Je naime pas le développe­ment de ce jour­nal­isme qui se met en scène et pense que ses ques­tions sont plus intéres­santes que les répons­es de linter­locu­teur », Le Monde, 10/06/2017.

Sa nébuleuse

Asso­ci­a­tion des Jour­nal­istes Par­lemen­taires, Frédéric Haz­iza, Françoise Fres­soz, Frédéric Dumoulin.

Ils ont dit

Au sujet du livre pub­lié par Marie-Ève Mal­ouines sur Nico­las Sarkozy (Le pou­voir et la peur), Bernard Gen­sane, sur Le Grand Soir : « Pen­dant 230 pages, l’auteur va tourn­er autour du prob­lème sans jamais don­ner de vraies répons­es. Il aurait fal­lu être autrement armé, psy­chologique­ment par­lant, pour s’élever au-dessus d’évidences ren­con­trées à satiété dans les médias depuis trois au qua­tre ans, pour attein­dre le cœur du per­son­nage de Sarkozy. (…) L’incapacité de Marie-Ève Mal­ouines à aller à la racine des choses est due à une lim­ite qu’elle partage avec son sujet d’études : elle ne trou­ve jamais la bonne dis­tance. Peut-être parce qu’elle a trop fréquen­té le milieu poli­tique, M.-E. Mal­ouines se retrou­ve dans la posi­tion de la phalène attirée et éblouie par la pre­mière lumière qui troue l’obscurité. »

Crédit pho­to : DR France Info

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