Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Accueil | Portraits | Christiane Chombeau

Le portrait que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

3 septembre 2022

Temps de lecture : 15 minutes

3 septembre 2022

Accueil | Portraits | Christiane Chombeau

Christiane Chombeau

Temps de lecture : 15 minutes

Militante du Front de gauche et « spécialiste » de l’extrême-droite : pourquoi se gêner ?

« Je le dis tout net : je ne crois pas à l’objectivité. » C. Chombeau

Christiane Soudais (née Chombeau) avait troqué le journalisme pour la politique politique au sein du Parti du gauche, la première mouture de La France Insoumise, où elle a officié en tant que secrétaire nationale aux médias. Elle mettait à profit pour le mouvement de Jean-Luc Mélenchon ses deux réseaux tissés, le premier au sein des salles de rédaction durant sa carrière professionnelle au journal Le Monde, et le deuxième dans son activité syndicale au Syndicat national des journalistes (SNJ). Elle s’éloigne ensuite de LFI.

Jour­nal­iste et mil­i­tante durant 35 ans, ses déc­la­ra­tions sont sans ambigüité là-dessus, elle est assez peu dis­erte sur un troisième réseau, famil­ial et poli­tique cette fois-ci. Assez dis­crète sur sa vie privée, elle indique dans les dif­férents entre­tiens accordés aux médias en tant que can­di­date être née à Bamako (Mali), avoir passé ses dix-huit pre­mières années en Afrique, avoir des enfants et un com­pagnon. Elle omet juste de pré­cis­er une chose : qu’elle est mar­iée avec Michel Soudais, « jour­nal­iste poli­tique à Poli­tis depuis 1988 et le numéro 2 du jour­nal ».

Leur par­cours et leur engage­ment poli­tique sont qua­si-iden­tiques : elle comme lui sont des jour­nal­istes poli­tiques, spé­cial­istes de l’extrême droite, auteurs d’ouvrages sur le Front Nation­al , ont été inter­rogés (avec des pro­pos sem­blables !) dans les années 1990 par la com­mis­sion d’enquête sur le ser­vice d’ordre du Front Nation­al (DPS) et ont été engagés à des postes impor­tants auprès de Jean-Luc Mélen­chon. Son pre­mier mari, quant à lui, n’est autre que Pierre Has­ki, le fon­da­teur de Rue89, qu’elle a ren­con­tré sur les bancs du CFJ. Elle sera la cor­re­spon­dante du Monde en Afrique aus­trale, tan­dis que son mari occu­pera la même fonc­tion pour Libéra­tion.

Formation

Cen­tre de For­ma­tion des Jour­nal­istes : Diplômée CFJ (rue du Lou­vre) pro­mo 1973.

Uni­ver­sité Paris X Nan­terre : Licence de Sci­ences économiques.

Parcours professionnel

2008 à 2009 : Jour­nal­iste à Rue89, elle tient le blogue Cro­chet Gauche, « regard sur la gauche, plus pré­cisé­ment la “gauche de gauche”, et sur ceux qu’elle combat ».

Juin 1974 à décem­bre 2008 : Reporter pen­dant 35 ans pour le quo­ti­di­en Le Monde.

1974 à 1976 : Jour­nal­iste au ser­vice éducation-jeunesse

1976 à 1980 : ser­vice inter­na­tion­al, cor­re­spon­dante pour l’Afrique aus­trale à Johan­nes­burg (RSA)

1980 à 1995 : Retour en France, elle entre au ser­vice Société (enfants, femmes, famille, etc.).

1995 à 2002 : Elle passe au ser­vice poli­tique : poli­tique locale et régionale puis les activ­ités de Front nation­al et de l’extrême droite (1995–2002), celles de l’UDF de 2002 à 2005 et à nou­veau du FN (2005–2008).

En 2009, alors que la rédac­tion s’apprête à lui con­fi­er le suivi de l’UMP, son engage­ment mil­i­tant sus­cite des remous en interne. Selon l’intéressée, « mon employeur ma dit que je ne pou­vais plus pré­ten­dre à suiv­re lUMP comme cela mavait été promis. Le jour­nal ne pou­vait, ma‑t-on expliqué, s’expos­er à des cri­tiques sur lobjec­tiv­ité de sa rubri­carde […] ma sur­prise a été d’autant plus grande que ce quo­ti­di­en, où j’ai passé plus de 34 années de ma vie pro­fes­sion­nelle, a comp­té et compte dans ses rangs moult jour­nal­istes, encar­tés ou pas, mais osten­si­ble­ment engagés poli­tique­ment et par­fois élus ». Après 33 ans de bons et loy­aux ser­vices très engagés poli­tique­ment, la jour­nal­iste mil­i­tante est priée d’aller voir ailleurs.

Elle a don­né des cours au Cen­tre de For­ma­tion et de Per­fec­tion­nement des Jour­nal­istes (CFPJ) à 14 jeunes jour­nal­istes en for­ma­tion pro­fes­sion­nelle et à l’École Supérieure de Jour­nal­isme Lille (ESJ).

Anci­enne mem­bre du con­seil d’administration de la Société des rédac­teurs du Monde et jusqu’à son départ du quo­ti­di­en, déléguée syn­di­cale Syn­di­cat nation­al des jour­nal­istes (SNJ).

Anci­enne secré­taire de l’As­so­ci­a­tion des anciens élèves du Cen­tre de for­ma­tion des journalistes

Parcours militant

Chris­tiane Chombeau ne s’en est jamais cachée, elle a « tou­jours fait de la poli­tique, tou­jours mil­ité » avec des idées de gauche et « alter­mon­di­al­istes ». Mil­i­tante même dans son tra­vail jour­nal­is­tique ? On peut se pos­er la ques­tion : opposante déclarée à l’apartheid, elle est en même temps la cor­re­spon­dante du quo­ti­di­en en Afrique du Sud. Elle qui dénonce sans relâche la « droite réac­tion­naire », les « inté­gristes catholiques » et la men­ace « fas­ciste », a longtemps été chargée de suiv­re le par­ti qu’elle a le plus en hor­reur, le Front Nation­al… En 1999, elle est audi­tion­née par l’Assemblée nationale par une com­mis­sion d’enquête sur le ser­vice d’ordre du Front Nation­al, le DPS. Chris­tiane Chombeau, y dénonce des fila­tures, des vols de cour­ri­ers, des men­aces et des intim­i­da­tions de la part de mem­bres ou de proches du Front Nation­al en recon­nais­sant n’avoir bizarrement jamais portée plainte con­tre ces agissements.

Alors jour­nal­iste et mil­i­tante ? Claire­ment oui ! Dans son arti­cle, « Jour­nal­iste, j’ai pris par­ti » (voir la cita­tion com­plète plus bas), elle expose sa vision de son engage­ment et de son tra­vail de journaliste :

« Peut-être pou­vons-nous com­mencer par l’objectivité ? Car j’entends déjà cer­tains d’entre vous s’étonner que l’on puisse être objec­tif en appar­tenant à un par­ti poli­tique. Je le dis tout net : je ne crois pas à l’objectivité. Vivre est choisir et le choix est sub­jec­tif. Un jour­nal­iste fait chaque jour des choix. En retenant tel sujet d’article plutôt qu’un autre par­mi tous les évène­ments qui sur­gis­sent. En prenant le par­ti de le traiter sous forme de compte ren­du, de reportage, d’enquête etc. Sans compter la place et la titraille qu’il lui con­sacre. Je crois en revanche à l’honnêteté. Celle qui con­siste à don­ner au lecteur le max­i­mum d’informations afin qu’il se forge sa pro­pre opin­ion. (…) Enfin, soit dit en pas­sant, je ne pense pas que le tra­vail jour­nal­is­tique s’apprécie à l’aune de la pos­ses­sion ou non de la carte d’un parti. »

Selon Chris­tiane Chombeau, c’est sa ren­con­tre avec Jean-Luc Mélen­chon, en 2006, alors qu’il est encore au Par­ti Social­iste, qui l’incite à adhér­er offi­cielle­ment à un par­ti poli­tique. Elle « est entrée en poli­tique à 60 ans, en adhérant au Par­ti social­iste [avril 2006-novem­bre 2008] et en devenant con­seil­lère munic­i­pale de Colombes (Hauts-de-Seine). En novem­bre 2008, elle décide de suiv­re Jean-Luc Mélen­chon, au Par­ti de gauche et en devient la secré­taire nationale » chargée d’un secteur qu’elle con­naît très bien, celui des médias. Chris­tiane Chombeau appa­raît en décem­bre 2008 comme co-secré­taire de comité dans le départe­ment des Hauts-de-Seine (92) au Comité Louise Michel (Asnières, Bois-Colombes, Courbevoie, Gen­nevil­liers, Vil­leneuve la Garenne, la Garenne Colombes). « Elle est, égale­ment, la rédac­trice en chef de l’heb­do­madaire À gauche » et de « Vie de Gauche ».

Elle est rédac­trice en chef de L’Heure du Peu­ple, aujourd’hui L’Insoumission Heb­do, l’héritier du mag­a­zine trimestriel que Jean-Luc Mélen­chon avait fondé en 1979. Chombeau fai­sait déjà par­tie de l’équipe de rédac­tion à la fon­da­tion du jour­nal, lorsque celui s’appelait « Don­nées et Arguments ».

2008–2014 : Elle est élue comme con­seil­lère munic­i­pale chargée des per­son­nes âgées et de l’in­tergénéra­tionnel sur une liste d’union de la gauche à Colombes.

2010 : Elle appelle avec d’autres élus fran­ciliens à soutenir Jean-Paul Huchon aux élec­tions régionales.

2010 : Can­di­date aux élec­tions régionales de Picardie sur la liste « Ensem­ble pour une Picardie à gauche, sol­idaire, écologique et citoyenne », liste présen­tée par le Front de Gauche (Par­ti Com­mu­niste Français, Par­ti de Gauche, Gauche Uni­taire) et con­duite par Thier­ry Aury.

2012 : Can­di­date aux élec­tions lég­isla­tives dans la troisième cir­con­scrip­tion des Côtes-d’Ar­mor. Mal­gré les sou­tiens du séna­teur Gérard Le Cam (PCF), de Jacques Quin­iou (Par­ti de gauche), et de David Cocault (FASE), elle est bal­ayée dès le pre­mier tour avec 3,95 % des voix. Pour éviter de trop appa­raître comme une can­di­date bobo-parisi­enne para­chutée en Bre­tagne, elle s’est livrée à cette occa­sion à des déc­la­ra­tions très « ter­roir » (voir plus bas), jus­ti­fi­ant ses liens famil­i­aux avec la terre bre­tonne : « Comme beau­coup de Bre­tons, je suis un pigeon voyageur, se définit-elle. J’ai de la famille à Lam­balle, à Saint-Brieuc. Mes par­ents avaient une mai­son à Morieux, que mon frère occupe aujour­d’hui. J’ai fait ma six­ième à Renan, à Saint-Brieuc et une par­tie de ma pri­maire à Plangue­noual ».

2015 : can­di­date aux élec­tions départe­men­tales dans le can­ton de Colombes‑1 comme tit­u­laire avec Yahia Bou­chouicha. Les sup­pléants sont Kamel Bouhalo­ufa et Patri­cia Pacary.

2020 : Elle se présente en tant que chef de file de la liste LFI aux côtés de Maxime Nam­pon lors des élec­tions munic­i­pales. Alors que les dif­férentes forces de gauch­es se coalisent en for­mant une liste com­mune menée par l’écologiste Patrick Chaimovitch, La France Insoumise fait cav­a­lier seul. A l’issue du sec­ond tour, c’est l’union de la gauche qui rem­porte l’élection.

Rapports avec Jean-Luc Mélenchon

Elle a été séduite par la per­son­nal­ité du prési­dent du Par­ti de la Gauche et « sa façon de faire de la poli­tique. Quelqu’un qui met au cœur des débats l’éducation pop­u­laire et qui abor­de tous les sujets en les vul­gar­isant », « Can­di­date pour gag­n­er », 07/06/2012, lepartidegauche.fr.

Plus les années passent, plus l’ex-journaliste est mar­gin­al­isée au sein du par­ti. Assez cri­tique du fonc­tion­nement pyra­mi­dal du par­ti, on la retrou­ve par­mi les sig­nataires d’une péti­tion inti­t­ulée « Repenser le fonc­tion­nement de la France Insoumise ». À par­tir de 2019, elle ne fait plus par­tie du comité élec­toral du mouvement.

Parti de Gauche/Front de Gauche et les médias

Elle ani­me lors des Remue-Méninges du Par­ti de Gauche à Greno­ble en août 2013, les ate­liers suivants :

  • For­ma­tion : agi­ta­tion – édu­ca­tion – militer : Les médias
  • For­ma­tion : agi­ta­tion – édu­ca­tion – militer : Radio montage

Elle ani­me un blog, Des épines et des fleurs.

Ce qu’elle gagne

Non ren­seigné

Publications

Le Pen, fille & père, Pana­ma, 2007

Collaboration

2007 : Elle signe avec son mari Michel Soudais, « l’Appel du Comité Nation­al pour un Référen­dum » : « Un nou­veau traité ‑dit traité de Lis­bonne- vient d’être approu­vé par les dirigeants européens suite au rejet du pro­jet de traité con­sti­tu­tion­nel refusé majori­taire­ment par les Français et les Néer­landais lors des référen­dums de mai et juin 2005. (…) Nous appelons en urgence toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la démoc­ra­tie et à une Europe fondée sur l’ad­hé­sion des peu­ples, qu’ils soient pour ou con­tre ce nou­veau traité, à nous rejoin­dre pour empêch­er un déni de démoc­ra­tie et exiger la tenue d’un référen­dum. »

Sa nébuleuse

Michel Soudais (son mari)

Jour­nal­iste poli­tique à Poli­tis depuis 1988, rédac­teur en chef adjoint de l’heb­do­madaire et respon­s­able édi­to­r­i­al web. Michel Soudais a mul­ti­plié les col­lab­o­ra­tions (Le Parisien, Les Dossiers du Canard, notam­ment) jusqu’en novem­bre 1998, date à laque­lle Poli­tis l’a embauché. Auteur : Le Front nation­al en face (Flam­mar­i­on, 1996), un livre d’entretien avec Jean-Luc Mélen­chon, En quête de gauche (Bal­land, 2007), Mélen­chon et les médias (éd. Poli­tis) en col­lab­o­ra­tion avec le prési­dent de Poli­tis Denis Sief­fert (2012).

Se posi­tion­nant comme un spé­cial­iste de l’extrême droite, il a été régulière­ment inter­viewé pen­dant une quin­zaine d’années (des années 1990 à 2005) pour analyser le Front Nation­al et Jean-Marie Le Pen, alors qu’il mil­i­tait dans un mou­ve­ment ouverte­ment anti-FN, Ras l’Front. Auteur de plusieurs arti­cles dans le jour­nal de ce col­lec­tif regroupant divers mou­ve­ments d’extrême gauche et ini­tié par la Ligue Com­mu­niste Révo­lu­tion­naire (LCR) afin de lut­ter con­tre la « men­ace fas­ciste », il a par­ticipé en 1998 à un débat organ­isé par Ras l’Front sur « la presse face au Front nation­al » avec les jour­nal­istes, Renaud Dély, François Toulat, Michel Dar­mon et Rémi Barroux.

En 2014, il a témoigné en faveur de Jean-Luc Mélen­chon, attaqué devant la 17e cham­bre du tri­bunal cor­rec­tion­nel de Paris par Marine Le Pen qu’il avait traitée de « fas­ciste ». Toute la démon­stra­tion de Michel Soudais a été « d’établir une fil­i­a­tion entre le par­ti de Mme Le Pen et l’his­toire du fas­cisme ». Après avoir mon­tré une Une datant de 1990 « Le Pen est un fas­ciste », com­prenant un appel signé par 250 per­son­nes, résis­tants, syn­di­cal­istes, etc…, Michel Soudais « a évo­qué ses sou­venirs du con­grès de Tours de jan­vi­er 2011, au cours duquel elle fut portée à la tête du FN. (…) Dans le pub­lic, a‑t-il racon­té, réson­nait le slo­gan “La France aux Français”, qui apparut pour la pre­mière fois en sous-titre de La Libre Parole, le jour­nal fondé au XIXe siè­cle par l’an­tidrey­fusard Édouard Dru­mond. Autant de signes qui per­me­t­tent, à ses yeux, d’établir une fil­i­a­tion entre le par­ti de Mme Le Pen et l’his­toire du fas­cisme ».

Politis

Voir la notice Wikipé­dia.

Elle a dit

Journaliste militante

« J’ai tou­jours fait de la poli­tique, j’ai tou­jours mil­ité. Il y a eu le com­bat con­tre l’apartheid en Afrique du Sud et plus glob­ale­ment j’ai tou­jours été une mil­i­tante de l’altermondialisme. L’encartage dans un mou­ve­ment est venu plus tard, lorsque j’ai ren­con­tré Jean-Luc Mélen­chon, en 2006 »,« Can­di­date pour gag­n­er », 07/06/2012, lepartidegauche.fr.

« Engagée depuis tou­jours con­tre le racisme et l’antisémitisme, mais aus­si pour l’égalité homme-femme et les droits de l’enfant », « Chris­tiane Chombeau », colombes2015.fr

« Peut-être pou­vons-nous com­mencer par l’objectivité ? Car j’entends déjà cer­tains d’entre vous s’étonner que l’on puisse être objec­tif en appar­tenant à un par­ti poli­tique. Je le dis tout net : je ne crois pas à l’objectivité. Vivre est choisir et le choix est sub­jec­tif. Un jour­nal­iste fait chaque jour des choix. En retenant tel sujet d’article plutôt qu’un autre par­mi tous les évène­ments qui sur­gis­sent. En prenant le par­ti de le traiter sous forme de compte ren­du, de reportage, d’enquête etc. Sans compter la place et la titraille qu’il lui con­sacre. Je crois en revanche à l’honnêteté. Celle qui con­siste à don­ner au lecteur le max­i­mum d’informations afin qu’il se forge sa pro­pre opin­ion. Qui s’efforce d’en dis­cuter la vérac­ité, de les met­tre en per­spec­tive, de les cri­ti­quer. Ce jour­nal­isme se soucie moins de plaire que d’éclairer. Enfin, soit dit en pas­sant, je ne pense pas que le tra­vail jour­nal­is­tique s’apprécie à l’aune de la pos­ses­sion ou non de la carte d’un par­ti. Com­bi­en de jour­nal­istes non encar­tés mon­trent chaque jour à quel point ils sont inféodés à leurs sources ? » « Jour­nal­iste, j’ai pris par­ti », 01/03/2009, blogs.rue89.nouvelobs.com

« Elle arrive en poli­tique naturelle­ment. “Je ne pense pas qu’il existe de jour­nal­isme non-engagé, déclare Chris­tiane Chombeau. Tout au long de ma car­rière, je n’ai pas arrêté de me pos­er des ques­tions sur ce qui se pas­sait autour de moi.” En 2002, quand sa com­mune, Colombes (Hauts-de-Seine) passe à droite, elle a envie de s’en­gager pour “par­ticiper à la reprise” de sa ville. Mais plus encore, c’est sa ren­con­tre avec Jean-Luc Mélen­chon qui s’avère déci­sive. “C’est pour le suiv­re que je me suis lancée en poli­tique” », « Lég­isla­tives. Front de gauche : une femme can­di­date », 24/04/2012, ouest-france.fr

Terroirs/identité

« Mais son cœur est en Bre­tagne. “J’y ai passé toutes mes vacances à Pléneuf-Val-André”, con­fie-t-elle. Sa mère est orig­i­naire de Plouha, sa tante habite Plangue­noual et ses par­ents ont acheté une mai­son à Morieux. “Je con­nais cette cir­con­scrip­tion peut-être mieux que cer­tains qui y habitent”, répond-elle aux scep­tiques qui lui reprochent son para­chutage en terre bre­tonne », « Can­di­date pour gag­n­er », 07/06/2012, lepartidegauche.fr

« Comme beau­coup de Bre­tons, je suis un pigeon voyageur, se définit-elle. J’ai de la famille à Lam­balle, à Saint-Brieuc. Mes par­ents avaient une mai­son à Morieux, que mon frère occupe aujour­d’hui. J’ai fait ma six­ième à Renan, à Saint-Brieuc et une par­tie de ma pri­maire à Plangue­noual », « Lég­isla­tives. C.Chombeau can­di­date du Front de gauche », 14/01/2012, letelegramme.fr

Au journal Le Monde : la liste des journalistes militants est longue…

« Sans ce jour où, apprenant par une indis­cré­tion malveil­lante que j’étais 34e sur une liste à Colombes, mon employeur m’a dit que je ne pou­vais plus pré­ten­dre à suiv­re l’UMP comme cela m’avait été promis. Le jour­nal ne pou­vait, m’a‑t-on expliqué, s’exposer à des cri­tiques sur l’objectivité de sa rubri­carde. Ma sur­prise a été d’autant plus grande que ce quo­ti­di­en, où j’ai passé plus de 34 années de ma vie pro­fes­sion­nelle, a comp­té et compte dans ses rangs moult jour­nal­istes, encar­tés ou pas, mais osten­si­ble­ment engagés poli­tique­ment et par­fois élus. Je n’en cit­erai que deux. Pour le passé : Pierre Vians­son-Pon­té, con­seiller munic­i­pal de Bazoches-sur-Guy­onne (Yve­lines). Et, en 2008, au moment des faits : Bruno Pati­no, prési­dent du Monde inter­ac­t­if, vice-prési­dent du groupe Le Monde, élu con­seiller munic­i­pal sur une liste de droite et de cen­tre-droit à Sceaux (Hauts-de-Seine). Croyez-moi la liste est longue. Et jamais cela n’a soulevé de prob­lème, « Jour­nal­iste, j’ai pris par­ti », 01/03/2009, blogs.rue89.nouvelobs.com

Tensions internes

« Celle qui dit n’im­porte quoi, c’est toi chère Chris­tiane. Vous êtes en pleine crise nom­briliste. Vous avez “lancé des alertes”. Et alors ? Alerte de quoi ? Dans quel but ? Pourquoi seraient-elles par nature per­ti­nentes ? Votre activ­ité est démoral­isante et destruc­trice. Pourquoi restez-vous mem­bre d’un mou­ve­ment que vous dénon­cez de cette façon ? Pourquoi ne faites-vous pas votre pro­pre par­ti ? On pour­rait alors véri­fi­er la valeur de vos thèses ! », Compte Face­book per­son­nel de Jean-Luc Mélen­chon, cité par Libéra­tion, 12/06/2019.

Crédit pho­to : DR

Publicité

Le Néo-féminisme à l'assaut d'Internet

Derniers articles

Voir aussi