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Accueil | Portraits | Aymeric Caron

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27 mars 2024

Temps de lecture : 19 minutes

27 mars 2024

Accueil | Portraits | Aymeric Caron

Aymeric Caron

Temps de lecture : 19 minutes

Du rebelle officiel à l’écolo-dictateur

« Depuis quelques années, le poli­tique­ment cor­rect et l’au­to­cen­sure sont partout. »

Peu connu du grand public à ses débuts télévisuels, hormis pour un entretien légèrement tendu avec Nadine Morano sur Direct 8 qui lui valut d’être repéré par Laurent Ruquier, Aymeric Caron s’est vu proposer par ce dernier le siège très convoité de chroniqueur à « On n’est pas couché », où il officie aux côtés de Natacha Polony depuis septembre 2012. Succédant ainsi à Michel Polac, Éric Naulleau et Audrey Pulvar, pour assurer le bord gauche de la critique, il a profité d’une vague promouvant les « nouvelles têtes ». Désormais ambassadeur de l’antispécisme en France via son micro-parti REV, il reste un des sectateurs les plus orthodoxes de la gauche morale dans le débat public.

Il est né en décem­bre 1971 à Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais. Aymer­ic Caron dit d’ailleurs assumer aujourd’hui sa « nordi­tude », « plus que quand (il avait) 12–13 ans, un moment où Boulogne n’é­tait pas très ouverte sur le monde. »

Il est le fils d’un directeur d’école pri­maire, Bernard Caron, et d’une infir­mière d’origine néer­landaise. Son père, comme lui élu écol­o­giste, a été le vice-prési­dent du con­seil région­al du Nord-Pas-de-Calais.

Portrait vidéo

Formation universitaire

Après une pré­pa Let­tres au lycée Faid­herbe de Lille, il entre à l’ESJ Lille dont il sort diplômé en 1995. « J’ai beau­coup aimé l’é­tat d’e­sprit de l’ESJ, son enseigne­ment human­iste. » (nordeclair.fr, 23 sep­tem­bre 2012)

Pen­dant cette péri­ode, il tra­vaille à mi-temps dans un hos­pice et passe une année à Ams­ter­dam pour par­faire son néerlandais.

Parcours professionnel

De 1995 à 1997, Aymer­ic Caron tra­vaille à Shang­hai (Chine), dans un stu­dio de pro­duc­tion radio­phonique du con­sulat de France. Il ren­tre ensuite au pays pour être employé par TF1, LCI, France 3 et l’agence CAPA. En 1999, il rejoint Canal, chaine pour laque­lle il cou­vre plusieurs con­flits en tant que grand reporter (Koso­vo, Afghanistan, Côte d’Ivoire, Con­go, Irak). En juin 2001, tout en rem­plaçant pen­dant leurs con­gés cer­tains présen­ta­teurs de Canal, il est inté­gré à l’équipe d’i>Télé alors que fusion­nent les rédac­tions des deux chaines. Du print­emps 2006 à juin 2008, le voilà ani­ma­teur de la mati­nale sur i>Télé. Pen­dant les étés 2006 et 2007 ain­si qu’à Noël 2006, il présente « Matin infos », une mati­nale com­mune à Canal et i>Télé. L’entretien assez vif qu’il mène avec Nadine Mora­no en octo­bre 2007, et alors que celle-ci est porte-parole de l’UMP, fait un « buzz » sur Inter­net. En décem­bre de la même année, le flo­rilège en hom­mage à Émi­lie Besse (son ex co-présen­ta­trice) qu’il fait dif­fuser dans l’émission « i>Matin Week-end », provoque le mécon­tente­ment des mem­bres de la société des jour­nal­istes (SDJ) de la chaine. On lui reproche, sem­ble-t-il, son côté trop potache. Il quitte i>Télé en 2008, à la fin de la saison.

Il rem­place ensuite Marc-Olivi­er Fogiel à la mati­nale de la sta­tion Europe 1 durant l’été 2009, avant d’occuper ce créneau durant le week-end ou en semaine, tou­jours comme « jok­er » de Fogiel. En sep­tem­bre 2010, il reprend la tranche domini­cale de 19h à 20h, et devient alors le « jok­er » de Jean-Marc Moran­di­ni pour le « Grand Direct des Médias » (11h à 12h). À par­tir de févri­er 2011, il reprend les mati­nales du week-end sur la même sta­tion avant de la quit­ter en juil­let de la même année, ce qu’on lui pro­pose à la ren­trée suiv­ante « ne cor­re­spon­dant pas à ses pro­jets. » Il rejoint alors la chaine Direct 8 en mars 2012 pour ani­mer l’émission « Basé sur des faits réels » (dif­fusée chaque same­di soir) et présen­ter égale­ment des soirées doc­u­men­taires. C’est en sep­tem­bre 2012 qu’il rejoint, comme sec­ond chroniqueur et suite au départ d’Audrey Pul­var, l’émission de Lau­rent Ruquier « On n’est pas couché ». « Je vous assure, au con­traire de cer­tains fan­tasmes, que je n’ai pas eu d’in­struc­tion de provoc’ ou de cri­tique sys­té­ma­tique. » (nordeclair.fr, 23 sep­tem­bre 2012)

Cet élé­gant et vire­voltant jour­nal­iste ne sem­ble cepen­dant adopter la morgue et la pose du rebelle que pour réciter les mantras de la Pen­sée Unique.

En sep­tem­bre 2014 il fait l’objet de men­aces de la part de mil­i­tants sion­istes rad­i­caux après avoir mis en dif­fi­culté BHL sur la ques­tion des vic­times civiles en Palestine.

À la ren­trée 2015, c’est Yann Moix qui le rem­place dans On n’est pas couché. À la ren­trée 2016 il est chroniqueur dans l’émission C l’hebdo, mais pour trois émis­sions seulement.

En sep­tem­bre 2016, il signe une col­lab­o­ra­tion avec le mag­a­zine Rolling Stone, pour 3000 € — soit l’argent ver­sé pour un édi­to et une inter­view. Il accepte d’être payé en droit d’auteur, puis du tra­vail sup­plé­men­taire. Et finit par rompre sa col­lab­o­ra­tion mi-octo­bre 2016, puis réclame la requal­i­fi­ca­tion « en CDI avec un salaire de 8000 € car c’est une jeune société » (!) – soit 100.000 € dont 48.000 pour tra­vail dis­simulé et 5000 pour rup­ture bru­tale et vex­a­toire. Il a été débouté.

Sa webTV anti­spé­ciste lancé en grande pompe en 2019, « Komo­do TV », ne trou­ve pas son pub­lic et doit fer­mer bou­tique un an plus tard. C’est pour­tant sur cette plate­forme que le jour­nal­iste avait for­mulé une apolo­gie des mous­tiques qui n’a pas lais­sé les réseaux soci­aux insen­si­bles : « Ça, ça devient encore plus embar­ras­sant pour un anti­spé­ciste, parce qu’il se rend compte, que lorsqu’il est attaqué par un mous­tique, il a en fait affaire à une mère, qui essaie de rem­plir son rôle de future mère. Donc ce mous­tique qui nous agace, est en fait une dame qui risque sa vie pour ses enfants en devenir et qu’elle n’a pas le choix ». C’est à cette tirade qu’Éric Zem­mour fait allu­sion lorsqu’à l’issue d’une con­fronta­tion houleuse face au jour­nal­iste sur C8, il lui assène :

« Aymer­ic Caron, vous avez de la ten­dresse pour les mous­tiques, moi pour les Français ».

Parcours militant

En jan­vi­er 2018, il se dit « favor­able à la désobéis­sance civile », tout en étant un « anar­chiste favor­able à l’État ». Il se définit aus­si comme « un éco­lo anti­spé­ciste et antiraciste ». Et est favor­able à un « per­mis de vot­er » qui per­me­t­tra ain­si d’écarter, dans son Utopie, les citoyens qui n’adhèrent pas à sa doxa – au motif qu’ils ne sont pas assez infor­més pour que leur choix pèse sur la collectivité.

En févri­er 2018 il annonce la créa­tion du REV (Rassem­ble­ment des écol­o­gistes pour le vivant), alter­natif à « l’impasse » de l’écologie poli­tique que représente selon lui EELV et favor­able à l’interdiction pro­gres­sive de la con­som­ma­tion de la viande.

Lors des élec­tions munic­i­pales de 2020, le par­ti s’allie à La France Insoumise (Caron avait précédem­ment prié Mélen­chon en 2017 d’accorder deux des sièges promis à LFI au Par­ti ani­mal­iste sans que cela ait été suivi d’effet). Le mou­ve­ment parvient à présen­ter une liste en île-de-France aux élec­tions régionales de 2021. Cette dernière obtient 1,9 % des suf­frages, soit le triple de ce que prévoy­aient les sondages.

Cap­i­tal­isant sur son sou­tien apporté à Jean-Luc Mélen­chon lors des élec­tions prési­den­tielles 2022, Aymer­ic Caron est choisi (selon cer­tains, « para­chuté ») par la NUPES pour être le can­di­dat social­iste aux lég­isla­tives dans la 18ème cir­con­scrip­tion de Paris, à cheval entre le IXème et le XVIIIème arrondisse­ment de Paris. Peu aupar­a­vant, il avait été pressen­ti pour être le can­di­dat tête de liste sur ses ter­res natales, à Boulogne-sur-Mer, sans toute­fois sauter le pas. Il est toute­fois élu de justesse (51,65%) dans une cir­con­scrip­tion acquise à sa cause face au représen­tant de la majorité prési­den­tielle Pierre-Yves Bournazel.

Sitôt intro­n­isé à l’Assemblée Nationale, il dépose en novem­bre 2022 un pro­jet de loi con­tre la cor­ri­da qu’il est con­traint de retir­er devant une cas­cade d’amendements déposée par des députés opposés à cette mesure. Fustigeant cette obstruc­tion par­lemen­taire, il déplore de ne pas pou­voir « abolir la cor­ri­da en France aujourd’hui ».

Publications

  • Envoyé spé­cial à Bag­dad pen­dant la guerre, mars-avril 2003, L’Harmattan, 2003.
  • No Steak, Fayard, jan­vi­er 2013.
  • Incor­rect : Pire que la gauche bobo, la droite bobards, Fayard, 2014.
  • Anti­spé­ciste : réc­on­cili­er l’hu­main, l’an­i­mal, la nature, Don Qui­chotte, 2016
  • Utopia XXI (ill. Ambro­sius Hol­bein), Flam­mar­i­on, 2017, 528 p
  • La revanche de la nature : 27 leçons pour le monde de l’après, Albin Michel, 2020.

Nébuleuse

Aymer­ic Caron a été asso­cié à la « bande à Denisot », autrement dit, tout un ensem­ble de jour­nal­istes de Canal : Marc-Olivi­er Fogiel, Bruce Tou­s­saint, Valérie Casano­va, Philippe Dana, Vic­tor Robert, Valérie Khong, Valérie Astruc, Nathalie Ian­net­ta, Colombe Sch­neck, Del­phine Gouedard, Lau­rent Kouch­n­er, Léon Mercadet.

Son directeur de cam­pagne lors des lég­isla­tives de 2022, Cédric Ker­drebez, jour­nal­iste chez TV5 Monde.

Salaire

S’il équiv­aut à celui de sa col­lègue chroniqueuse, Nat­acha Polony : 5.600 € par mois. En 2016 il explique avoir touché 1.500 € brut par émis­sion sur On n’est pas couchés. Cepen­dant il explique au Matin que son salaire annuel est « vari­able, cela dépend de ce que rap­por­tent mes livres ».

Il l’a dit

« Dans la vie de tous les jours aus­si, on ne peut qua­si­ment plus rien dire aux gens qui nous entourent. Tout est asep­tisé dans les rela­tions humaines, et ça ne fait pas avancer le débat ! », Nord Éclair, 23/09/2012.

« Depuis quelques années, le poli­tique­ment cor­rect et l’autocensure sont partout. » Les Couliss­es de la télévi­sion, 29/08/2012.

« C’est parce que j’aime être pas­sion­né par mon tra­vail que j’ai ce par­cours diver­si­fié. Lorsque j’avais fait le tour d’un sujet ou que le con­texte ne me per­me­t­tait plus de faire ce que j’aimais, qu’il n’y avait plus d’épanouissement dans mon tra­vail, je suis à chaque fois par­ti. » Direct Matin, 19/10/2012.

« J’ai un posi­tion­nement poli­tique qui effec­tive­ment se situe plutôt à gauche… bien évidem­ment… et je l’assume com­plète­ment… Main­tenant, je ne joue pour aucune chapelle en par­ti­c­uli­er. » Télé Loisir, 8/09/2012.

« Lorsque Nat­acha pre­nait la suc­ces­sion, avec Audrey Pul­var, du duo Zem­mour et Naul­leau, elle avait répon­du: “C’est comme si j’avais gag­né à la loterie.” Cela cor­re­spond bien au sen­ti­ment que j’ai ressen­ti. » Télé 7 jours, 4/09/2012.

« Effec­tive­ment, il me sem­ble que le mariage est une con­struc­tion pure­ment cul­turelle et il est tout à fait nor­mal que cette cul­ture, on l’adapte à notre société. La France est extrême­ment en retard par rap­port à plein d’autres pays aujourd’hui, c’est tout à votre hon­neur, pour le coup, enfin, de rat­trap­er ce retard et, enfin, d’instaurer le “mariage pour tous“. », « On n’est pas couché », 15/09/2012 (face à Dominique Bertinot­ti, min­istre déléguée à la famille).

« On a le sen­ti­ment en lisant ce livre que ce n’est pas un appel du pied au FN, mais une drague éhon­tée au FN. », « On n’est pas couché », 20/10/2012 (Face à Jean-François Copé).

« Lorsque vous nous faites un sché­ma pour nous expli­quer que la crim­i­nal­ité aug­mente depuis les années 1850, c’est quoi vos sources ? Ça vient d’où cette his­toire là ? Ca vient d’où ? Quelles sont vos sources ? […] Vous savez quoi, on a fait la même école de jour­nal­isme, vous savez ce que c’est le jour­nal­isme ? » « On n’est pas couché », 02/03/2013 (face à Lau­rent Obertone)

« Dans On n’est pas couché, vous pour­rez con­stater que j’in­ter­roge les hommes poli­tiques de droite, ou de gauche, avec exacte­ment la même sévérité. C’est-à-dire que je ne fais aucune dif­férence, aucune dis­tinc­tion, je suis aus­si exigeant avec ceux dont a pri­ori, on pour­rait penser que je partage les idées. » i>Télé, Avril 2014.

« Au début de chaque année sco­laire, en France, on doit rem­plir un ques­tion­naire en indi­quant ce que l’on veut faire plus tard. Dès le col­lège, j’ai écrit «jour­nal­iste». J’ai une chance énorme d’avoir pu réalis­er mon rêve », Le Matin (CH) 27/05/2016.

« Aujourd’hui, quand je ne dors pas, je mets 3 jours à m’en remet­tre. Je com­mence à sen­tir que je dois pren­dre soin de mon corps pour qu’il reste mon allié », ibid.

« Celui qui me définit le moins est « chroniqueur » : il a été util­isé pour l’émission On n’est pas couché et ne tradui­sait d’ailleurs pas le tra­vail que nous y fai­sions. « Jour­nal­iste », je ne le suis plus. Mais j’ai con­servé la démarche jour­nal­is­tique dans mon approche de l’écriture », Revue Bal­last, 01/2018

« Il faut avoir mon­tré pat­te blanche — à des per­son­nes ou des insti­tu­tions ; il faut se pli­er à cer­tains rites. Récem­ment, les deux « chroniqueurs » d’On n’est pas couché m’ont vio­lem­ment attaqué ; la semaine suiv­ante, ils ont reçu Alain Finkielkraut et lui ont déroulé le tapis rouge. Ils m’ont dit que j’étais un type « dan­gereux » et ont fait savoir à Finkielkraut qu’il était for­mi­da­ble. Donc : un éco­lo anti­spé­ciste et antiraciste qui essaie de réfléchir à une société plus juste pose davan­tage prob­lème que ce mon­sieur », ibid.

« Finkielkraut n’est plus un philosophe ; il est devenu un mil­i­tant de ses pro­pres peurs. Il oublie toute rigueur dans la pen­sée et habille son pro­pos — celui, finale­ment banal et pau­vre, d’un mil­i­tant FN lamb­da — de cita­tions », ibid.

« J’avais débat­tu d’éthique ani­male avec la revendiquée philosophe Chan­tal Del­sol : elle avait aligné les trois tartes à la crème argu­men­ta­tives des grands vian­dards », ibid.

« Reporter, c’était la pos­si­bil­ité d’éviter l’ennui et d’aller à la ren­con­tre du monde : j’ai pu me ren­dre sur les cinq con­ti­nents et voir des cul­tures très dif­férentes. J’ai vu com­ment vivaient les autres pen­dant dix ans. Il y a des quan­tités de choses que je n’ai tou­jours pas vues ni com­pris­es, mais je me suis nour­ri. Assez pour avoir la légitim­ité de par­ler de cer­tains sujets. J’ai une peur panique de la répéti­tion »

« Je ne prononce plus un mot si je sais que le sys­tème médi­a­tique, l’isolant, le sor­tant du con­texte, rend inaudi­ble le pro­pos qu’il voulait servir — j’utiliserai ce mot seule­ment à l’écrit. Je ne regrette pas une sec­onde ces années à On n’est pas couché, mais elles ont eu pour défaut de m’enfermer dans la case du type qui allait « embêter » les invités : le côté tatil­lon, ren­tre-dedans », ibid.

« On doit être per­cu­tants en quelques min­utes, trou­ver un angle, avoir du répon­dant : c’est un tra­vail très par­ti­c­uli­er. J’avais de plus en plus de mal avec le temps court de la télé, qui oblige à se posi­tion­ner sur tous les sujets. On doit avoir un avis sur tout », au sujet d’On n’est pas couchés, ibid.

« Je suis pour la recherche de solu­tions alter­na­tives à la prison, de même que je suis pour la sanc­tion immé­di­ate dès lors qu’un indi­vidu nuit à autrui. La ques­tion qui m’obsède véri­ta­ble­ment, et se con­necte à celle de l’antispécisme, est celle-ci : que faire pour que notre présence sur Terre soit la plus indo­lore pos­si­ble pour les autres et pour l’environnement ? », ibid.

« Manger de la viande, c’est tenir pour nor­mal le sac­ri­fice inutile de vies — en manger sera donc inter­dit », ibid.

« Je suis favor­able à la désobéis­sance civile et à la leçon de Thore­au : arrê­tons mas­sive­ment de pay­er, soyons 5 mil­lions à ne plus pay­er nos impôts — ça bougera. On peut égale­ment imag­in­er le blocage d’une ville », ibid.

Il est aus­si favor­able à un per­mis de vot­er : « instau­r­er un per­mis de vot­er con­sis­terait à acter le fait que tout citoyen qui vote a une respon­s­abil­ité vis-à-vis de tous les autres, car sa voix va avoir une con­séquence sur leur vie. En ce sens, tout citoyen qui souhaite pren­dre part à la vie col­lec­tive doit assumer cette respon­s­abil­ité en accep­tant de s’informer a min­i­ma sur les acteurs et les enjeux des scruti­ns aux­quels il par­ticipe », ibid.

« L’extrême droite a mas­sive­ment investi Inter­net, bien avant la gauche. Inter­net — que j’adore, comme out­il — a au con­traire per­mis de relay­er quan­tité d’informations fauss­es : sou­venez-vous des mon­tages autour de la pré­ten­due « théorie » du genre ! », ibid.

« Une des prin­ci­pales faib­less­es d’EELV réside dans son mode de pen­sée dépassé : ce par­ti prône encore une écolo­gie trop anthro­pocen­trée, qui pré­tend que la nature est au ser­vice de l’homme. D’après cette con­cep­tion, les ani­maux non humains, les mers et les forêts ne sont que des « ressources » qu’il faut pren­dre soin de ne pas épuis­er trop vite. De ce fait, EELV s’accommode du mod­èle économique néolibéral », Le Monde, 08/02/2018.

« En fait Corinne [Lep­age], le plus déce­vant dans votre prise de posi­tion est qu’elle révèle tout le chemin que l’écologie poli­tique a encore à par­courir en France, écrit l’essayiste. Car vous démon­trez que votre pen­sée sur la con­di­tion ani­male est restée blo­quée dans l’ancien temps de l’écologie, celui où les ani­maux n’étaient que des entités inter­change­ables dans des caté­gories-espèces dont il impor­tait de con­serv­er un cer­tain vol­ume, décidé de manière arbi­traire », La Voix du Nord, 09/05/2019.

« Ce temps sus­pendu a été une expéri­ence philosophique et humaine très intéres­sante, qui nous a for­cés à la réflex­ion. Alors que les luttes syn­di­cales, les élec­tions ou les dis­cours poli­tiques sem­blent désor­mais impuis­sants à agir sur le cours des choses, une entité biologique minus­cule est soudain par­v­enue à enray­er la machine néolibérale. Le virus nous a oblig­és à la décon­som­ma­tion, et a apporté la preuve que la dom­i­na­tion du vivant par l’e­spèce humaine n’est qu’un fes­tin pro­vi­soire dont nous allons bien­tôt pay­er le prix fort », L’Express, 19/06/2020.

« Il y a de quoi être inqui­et parce que oui, les out­ils rhé­toriques et les out­ils d’images qui sont util­isés, on a des références fas­cistes. C’est très clair, pour ceux qui avaient encore un doute là-dessus. Pour moi, Zem­mour est un fas­ciste », Le Parisien, 20/10/2021.

« Les gens me par­lent d’abord de mon com­bat con­tre l’extrême droite, avant même mon engage­ment pour le bien-être ani­mal », 20 Min­utes, 12/06/2022.

Sur son pro­jet de loi d’interdiction de la cor­ri­da : « C’est un texte très sim­ple: oui ou non, con­tin­ue-t-on à accepter la tor­ture et l’exécution publique dans notre pays? », Le Parisien, 23/11/2023.

Dans un tweet du 9 févri­er 2023 con­sé­cu­tif aux déc­la­ra­tions de la min­istre de la Cul­ture, Aymer­ic Caron renchérit :  « L’une des oblig­a­tions de CNews est de dif­fuser de l’information. Or cette chaîne est dev­enue une chaîne d’opinion, d’extrême-droite, sur laque­lle sont dif­fusés des débats « religieux » sur le mal qui com­bat le bien. L’@Arcom.fr doit retir­er la fréquence à Bol­loré »

On a dit sur lui

« Il faut savoir que pour tra­vailler sur la Mati­nale Week-end il faut com­pren­dre l’humour un peu par­ti­c­uli­er d’Aymeric Caron, et ça c’est un job à plein temps ! » Émi­lie Besse Télésphère.

« Soit Aymer­ic Caron n’était pas dans un bon soir, ce qui arrive à tout le monde, soit il con­sid­ère que l’agressivité, façon roquet enroué, peut rem­plac­er non seule­ment le tal­ent, mais aus­si le tra­vail, et c’est un mau­vais cal­cul. En tout cas, c’est la pre­mière fois que j’entends un chroniqueur se van­ter de son incul­ture ». Eric Naul­leau dans Voici (novem­bre 2012)« Aymer­ic Caron en a prof­ité, en dénonçant la cor­ri­da comme une pra­tique bar­bare, pour s’étonner que tous les écol­o­gistes ne soient pas des opposants à la cor­ri­da, rap­pelant qu’Eva Joly et Noël Mamère soute­naient cette “tra­di­tion”. » Actuanimaux.com

« Passe encore d’être traité de «vieux con» par l’an­i­ma­teur pour un pas­sage de mon livre où j’iro­nise sur l’oblig­a­tion de par­ité des listes aux munic­i­pales. Mais la haine d’un inter­venant, ces amal­games vicieux, son manichéisme bru­tal, le choix même des mots visant à occul­ter le sens et l’e­sprit de mon livre trahissent une accoin­tance avec les procédés de la pro­pa­gande des régimes total­i­taires. Ça fait un peu froid dans le dos. On n’aimerait pas que cet idéo­logue ait des pou­voirs de jus­tice ou de police. » Denis Til­l­inac, Le Figaro Vox, 3 mars 2014.

« Il se trou­ve que les actuels chroniqueurs d’On n’est pas couché dis­posent d’une seule paire de couilles pour deux, mais au rebours de la nature c’est Polony qui les pos­sède, alors évidem­ment… » Éric Naul­leau, Paris Pre­mière, 11 avril 2014.

« Il ne savait pas s’or­gan­is­er. Il s’est retrou­vé très rapi­de­ment sub­mergé. Il pro­po­sait des sujets qui n’é­taient pas prévus… À plusieurs repris­es, il a été alerté sur sa dis­per­sion et sur la néces­sité de se con­cen­tr­er sur ses dossiers […] Il n’écrit pas son édi­to, affirme-t-elle. Il a tou­jours voulu la rup­ture, il la provoque, c’est lui qui met fin à la col­lab­o­ra­tion », l’avocate de Rolling Stones à son sujet, 30 mars 2018, aux prud’hommes.

« Grâce aux attaques d’Aymeric Caron et à sa propo­si­tion de loi, la cor­ri­da s’est payée une cam­pagne médi­a­tique inédite à peu de frais ! La cor­ri­da, jusque-là, restait sage­ment dans son coin, un peu oubliée, médi­a­tique­ment som­no­lente. Beau­coup ne se doutaient même pas qu’en France, les cor­ri­das avec mise à mort exis­taient encore. Tout cela était sans compter Super-Caron et sa bonne idée ! À peine annonce-t-il son pro­jet de loi, que le peu­ple du toro – com­prenant qu’il vit peut-être ses derniers jours – s’organise, se soulève. Voilà que les man­i­fes­ta­tions pro-cor­ri­da s’organisent dans tout le sud de la France. Les man­i­fes­ta­tions anti aus­si, mais ne réu­nis­sant, elles, comme à leur habi­tude, que quelques mai­gres poignées de mil­i­tants. Devant les arènes, on voit les afi­ciona­dos, nom­breux, pro­test­er en famille con­tre la sup­pres­sion de leur cul­ture. Maires, députés et séna­teurs pren­nent la parole. La gronde monte. Ce peu­ple, uni dans l’amour du tau­reau et de l’homme en habit de lumière, se man­i­feste enfin au grand jour », Causeur, 05/01/2023.

« Ce pro­duit de l’époque, frap­pé déjà de péremp­tion par ses suc­cesseurs, restera dans les mémoires en bateleur de same­di soir, tan­tôt ravi de la crèche, tan­tôt bateleur. », Yann MoixEurope 1, 07/03/2024

Crédit pho­to : Pierre-Yves Beau­douin via Wikimé­dia (cc)

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