Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Portrait : Arianna Huffington [rediffusion]

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

16 août 2015

Temps de lecture : 5 minutes
Accueil | Veille médias | Portrait : Arianna Huffington [rediffusion]

Portrait : Arianna Huffington [rediffusion]

Temps de lecture : 5 minutes

Arianna Huffington,
figure de proue de l’hyper-classe médiatique mondiale.

« Nous vivons un âge d’or du jour­nal­isme »

Ari­an­na Huff­in­g­ton, la fon­da­trice du site inter­na­tion­al The Huff­in­g­ton Post compte par­mi les per­son­nal­ités médi­a­tiques et jour­nal­is­tiques les plus influ­entes du monde. Son site, fort d’une influ­ence cer­taine out­re-Atlan­tique, a su s’importer dans pas moins de 15 pays et con­naît un véri­ta­ble rayonnement.

Formation

Ari­an­na Stassinopou­los, fille d’un jour­nal­iste grec, est née à Athènes en 1950. Elle pos­sède tou­jours la dou­ble nation­al­ité États-uni­enne et grecque. À 16 ans, elle décroche une bourse et s’installe en Angleterre où elle pour­suit des études d’économie à l’université de Cam­bridge. Elle y obtient une maîtrise. Elle sera égale­ment la 3ème femme élue prési­dente de la « Cam­bridge Union Soci­ety », la plus anci­enne société de débat dans le monde. En 1973 elle pub­lie son pre­mier ouvrage : The Female Woman dans lequel elle cri­tique le mou­ve­ment fémin­iste Women’s Lib. C’est au Roy­aume-Uni qu’elle con­naî­tra ses pre­miers émois jour­nal­is­tiques avec Bernard Levin (de 22 ans son aîné), un célèbre jour­nal­iste anglais proche du par­ti tra­vail­liste (presse écrite et radio) avec qui elle entre­tient une rela­tion amoureuse. Ce dernier est décrit par le Times comme le jour­nal­iste le plus célèbre de son époque. Elle le quit­tera en 1980 suite au refus de ce dernier de se mari­er et d’avoir des enfants. Elle s’envole alors pour les États-Unis et ren­con­tre, en 1986, l’homme poli­tique (répub­li­cain) et homme d’affaires (riche héri­ti­er de l’industrie du pét­role tex­an) Michel Huff­in­g­ton avec qui elle se marie. Le cou­ple aura 2 enfants (2 filles aujourd’hui étu­di­antes dans la pres­tigieuse uni­ver­sité de Yale). Son mari devient secré­taire adjoint de la défense pen­dant le man­dat de Ronald Rea­gan. Le cou­ple s’installe alors en Cal­i­fornie pour que Michel puisse accéder à un siège à la cham­bre des représen­tants. En 1997 le cou­ple se sépare, son mari annonce publique­ment sa bisex­u­al­ité et s’engage dans le mil­i­tan­tisme LGBT.

Parcours professionnel

Par­tie aux États-Unis (à New York) en 1980, elle tra­vaille pour le Nation­al Review (un mag­a­zine d’opinion améri­cain à large dif­fu­sion) et pub­lie un livre sur Maria Callas : La femme der­rière la légende et un autre sur Pablo Picas­so : Picas­so créa­teur et destruc­teur. En 1994, elle pub­lie un livre qua­si-mys­tique sur la poli­tique con­ser­va­trice et sur la reli­gion dans lequel elle entend aider le lecteur à dévelop­per son « 4ème instinct », à s’ouvrir à la « con­nais­sance de soi » et à la « décou­verte de la spir­i­tu­al­ité ». En 1998 après l’affaire « Mon­i­ca Lewin­sky » impli­quant le prési­dent Bill Clin­ton dans une affaire d’adultère avec une sta­giaire, Ari­an­na demande sa démission.

En 2000, elle pub­lie Com­ment ren­vers­er le gou­verne­ment ? Un ouvrage dans lequel elle entend dénon­cer la cor­rup­tion sous le man­dat de Clinton.

En 2003 elle pub­lie Fanat­ics and fools (Des fana­tiques et des imbé­ciles), un livre sans con­ces­sion pour l’aile droite du Par­ti Répub­li­cain, notam­ment Dick Cheney ou Georges Bush.

L’année suiv­ante, dans Pigs at the Trough (lit­térale­ment « Les cochons aux auges »), elle dénonce le man­age­ment dans les entre­pris­es con­tem­po­raines, leur esprit insen­si­ble et avare en con­tra­dic­tion avec les valeurs fon­da­men­tales de l’américain moyen. Par­mi les entre­pris­es pointées du doigt se trou­ve AOL, présen­tée avec d’autres géants améri­cains (Tyco, Mer­rill Lynch, World­Com) comme des mod­èles de corruption.

C’est en 2005 qu’elle fonde le site The Huff­in­g­ton Post, avec l’homme d’affaire Ken­neth Lerer, un site d’information inter­net basé très large­ment sur l’interactivité entre les inter­nautes et les jour­nal­istes. Le site con­naît un suc­cès immé­di­at. Il est alors mar­qué très à gauche.

En 2011 elle décide de ven­dre le HP… au même géant AOL qu’elle esti­mait cor­rompu 7 ans aupar­a­vant… Une trans­ac­tion estimée entre 300 et 315 mil­lions de dollars.

Depuis l’émergence du Huff­in­g­ton Post, Ari­an­na est devenu une véri­ta­ble vedette des média, elle est présente en temps qu’invitée ou chroniqueuse dans de nom­breuses émis­sions radio et télé. Une célébrité qui la pousse même à prêter sa voix pour un dessin ani­mé (The cleave­land Show). Ari­an­na fait aujourd’hui par­tie du con­seil d’administration de la « Archer School for Girls », une école éli­tiste pour fille de 12 à 18 ans.

Ari­an­na Huff­in­g­ton estime que son jour­nal en ligne est à la fois une entre­prise de presse et une plate-forme col­lab­o­ra­tive. Une manière d’utiliser des col­lab­o­ra­teurs gra­tu­ite­ment tout en récoltant des béné­fices. Ce qui lui per­met d’estimer que « nous vivons un âge d’or du jour­nal­isme ». Depuis 2011 elle a réus­si à exporter le mod­èle Huff­in­g­ton Post dans 15 pays où il a à chaque fois ren­con­tré le suc­cès. Ari­an­na Huff­in­g­ton explique le change­ment de ligne du site par la demande : les arti­cles poli­tiques attirent en effet moins de 15% du lec­torat con­tre 50% à ses débuts. En France, elle jette son dévolu sur Anne Sin­clair pour ani­mer le HP France (lance­ment début 2012), con­fi­ant avoir appré­cié son tra­vail de bloggeuse lors de son pas­sage à Washington.

Son dernier ouvrage paru en 2014 « Thrive » porte sur le « bien être », sa nou­velle lubie.

Lire la suite : ojim.fr/portraits/arianna-huffington/