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Médias : France Info Junior manipule-t-il les enfants ?

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4 février 2013

Temps de lecture : 4 minutes
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Médias : France Info Junior manipule-t-il les enfants ?

Temps de lecture : 4 minutes

France Info junior, ce sont des enfants qui chaque samedi sur France Info, posent des questions à un journaliste de la rédaction sur un sujet d’actualité. Le 2 février, des lecteurs de Mon quotidien, le quotidien des 10–13 ans posaient ainsi des questions à Marie-Ève Malouines, chef du service politique de France Info, relatives au projet de loi sur le mariage homosexuel débattu à l’Assemblée nationale. Une réponse de Malouines à la question de Rayane, 8 ans, a interpellé un lecteur de l’Ojim qui nous a signalé la séquence.

Question de l’enfant : « Est-ce que dans les pays où on a autorisé le mariage homosexuel il y a eu des problèmes ? »

Réponse de Marie-Ève Mal­ouines : « Oui, il y a eu des prob­lèmes dans plein d’autres pays qui ont autorisé le mariage homo­sex­uel et c’est d’ailleurs une des références pour les lég­is­la­teurs de gauche aujourd’hui, c’est qu’il dis­ent qu’il y a eu beau­coup de prob­lèmes, beau­coup de man­i­fes­ta­tions, beau­coup de gens qui n’étaient pas d’accord et puis une fois que le texte a été voté, et bien, c’est ren­tré dans les mœurs et puis les gens se mari­ent et ça ne crée plus de prob­lèmes, donc ils dis­ent oui il y a des man­i­fes­ta­tions quand ça se fait, et puis après, en France comme ailleurs, ça se passera très bien ».

On peut se deman­der si la ques­tion du petit Rayane n’était pas plutôt de savoir si dans les pays où on a autorisé le mariage homo­sex­uel, il n’y avait pas eu des prob­lèmes liés à ce mariage ? Une réponse pos­si­ble aurait donc été de par­ler des nom­breux procès entre « par­ents soci­aux » et « par­ents biologiques » qui ont éclaté dans les pays ayant autorisé le mariage homo­sex­uel et la pro­créa­tion arti­fi­cielle qui va avec.

Voici trois exemples de « problèmes » qu’aurait pu évoquer Marie-Ève Malouines pour éclairer notre chère tête blonde.

Un trente­naire répon­dant à une annonce en Grande-Bre­tagne, donne son sperme à un cou­ple de les­bi­ennes. Deux enfants nais­sent. Le père veut soudain assur­er son rôle de papa. Procès. Le juge accorde la garde partagée. « Ce qui est par­ti­c­ulière­ment injuste, c’est qu’une enfance gâchée de la sorte mar­quera sans doute ces enfants à jamais », déplore le juge en ren­dant son jugement

En Grande-Bre­tagne tou­jours, une femme accepte que son mari donne son sperme à un autre cou­ple de les­bi­ennes. Mais les deux femmes, trop âgées, font appel à une mère por­teuse et lan­cent une procé­dure d’adoption pour récupér­er le bébé. A la nais­sance, la femme du don­neur con­sid­ère que le sperme de son mari fait par­tie des « biens pat­ri­mo­ni­aux » et con­va­inc celui-ci de récupér­er « son » bébé. Entretemps, la procé­dure d’adoption a échoué à cause de l’âge des deman­deuses. La mère por­teuse accouche ain­si d’un bébé qui n’est à per­son­ne mais que tout le monde revendique : les femmes qui l’ont « com­mandé », le mari qui l’a à moitié fab­riqué, la mère qui l’a porté dans son ven­tre. Procès. La garde est accordée aux lesbiennes.

En Bel­gique, l’histoire de la petite Don­na a défrayé la chronique. Un homme a une com­pagne stérile. Il donne son sperme à une mère por­teuse qui moyen­nant 8000 euros lui fab­ri­quera un bébé. Mais la pon­deuse, bonne com­mer­ciale, le promet à un cou­ple de gays (8000 euros en plus), avant de finale­ment le ven­dre 15 000 euros à un troisième cou­ple hol­landais. Sept ans de pataquès juridique suiv­ent, avec le petit otage qui grandit au milieu de tout ça. La Jus­tice belge finit par s’autosaisir en pour­suiv­ant devant le Tri­bunal cor­rec­tion­nel les trois cou­ples (l’homme et sa com­pagne stérile, les homos et les Hol­landais) pour « traite­ments inhu­mains et dégradants » envers la fil­lette. Celle-ci vit tou­jours en Hol­lande et n’a jamais vu son père (exem­ples tirés du Figaro du 12 novem­bre 2012).

Mais la jour­nal­iste a préféré com­pren­dre la ques­tion dans le sens qui l’arrangeait et l’unique prob­lème, dans sa réponse, devient… les opposants à ce type d’union ! Une fois ce prob­lème réglé, c’est-à-dire, une fois la loi passée, « en France, comme ailleurs, ça se passera très bien ». CQFD.

Un bel exem­ple de manip­u­la­tion des esprits, par­ti­c­ulière­ment choquant quand elle con­cerne un enfant.

Crédit pho­to : cap­ture d’écran site franceinfo.fr

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