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Les agressions contre le « Petit Journal » se généralisent

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31 janvier 2014

Temps de lecture : 3 minutes
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Les agressions contre le « Petit Journal » se généralisent

Temps de lecture : 3 minutes

Agressé lors des manifestations d’opposition au mariage homosexuel, insulté lors de la révolte des « Bonnets rouges », interdit de conférence de presse du Front National, vilipendé par les partisans de Dieudonné… le « Petit Journal » de Canal+ ne se fait pas que des amis avec sa couverture partiale et moqueuse de l’information. À tel point qu’une simple manifestation peut se transformer en guêpier pour ses journalistes.

Le week-end dernier encore, lors du « Jour de colère », ces derniers ont été pris à par­tie par des man­i­fes­tants. Un organ­isa­teur anonyme de la man­i­fes­ta­tion avait par ailleurs annon­cé la couleur : « Les jour­nal­istes col­la­bos, on n’en veut pas notam­ment “Le Petit Jour­nal” à qui nous réser­vons un accueil par­ti­c­uli­er. » Néan­moins, les équipes de Yann Barthès se sont ren­dues sur place… et ce qui devait arriv­er arri­va.

Un pigiste racon­te l’ambiance par­ti­c­ulière­ment hos­tile à l’encontre des médias : « Dès le début de la man­i­fes­ta­tion, les gens ont eu beau­coup de pro­pos anti-médias. Dès qu’ils voy­aient un caméra­man ou un pho­tographe, ils étaient très agres­sifs, nous accu­sant d’être cor­rom­pus, ven­dus. C’é­tait très vio­lent, très ten­du. On évi­tait d’être au milieu pour ne pas être une cible. » « On a vu un attroupe­ment de gens qui étaient là pour cass­er du flic ou du jour­nal­iste. Ils ont insulté et jeté des pétards au pied d’une jour­nal­iste de LCI qui voulait faire un direct », rap­porte à son tour un étu­di­ant en jour­nal­isme. « Il y avait une poignée de durs, avec vrai­ment de la haine, qui voulaient nous frap­per », renchérit un jour­nal­iste d’i>Télé.

Même son de cloche du côté de BFMTV. « Une jour­nal­iste de BFM a pris un coup de pied dans le ven­tre et sa caméra a été endom­magée », a rap­porté Hervé Béroud, directeur de la rédac­tion de la chaîne d’info en con­tinu, avant d’ajouter : « L’am­biance était épou­vantable, des jour­nal­istes ont pris des coups de pied, etc. Nous avions pris des pré­cau­tions, avec un camion satel­lite non siglé, et aus­si des caméras et des micros non siglés. Nous avons pu faire des inter­views, cer­tains nous ont répon­du tran­quille­ment, mais une bonne par­tie étaient anti-poli­tiques et anti-médias. Nous avons décidé de ne pas faire de duplex au milieu de la man­i­fes­ta­tion, ce qui aurait néces­sité de s’in­staller et aurait fait de nous une cible rêvée pour ce genre d’individus. »

Mais ceux qui ont le plus con­cen­tré les regards, les insultes et les coups, ce sont bien les jour­nal­istes du « Petit Jour­nal », envoyés au casse-pipe avec leur micro rouge par­ti­c­ulière­ment iden­ti­fi­able. Agres­sions ver­bales, claques, coups de poing, de pied, jet de canette, pour­suite… ils auront tout eu ce dimanche 26 jan­vi­er, comme le rap­porte Yann Barthès dans la vidéo ci-dessous.

Le « Petit Jour­nal » est, sem­ble-t-il, devenu le sym­bole de ces médias jugés « col­la­bos » et « cor­rom­pus ». De plus en plus, les vio­lences se mul­ti­plient et se généralisent à l’encontre de ses jour­nal­istes. Yann Barthès fait-il courir des risques à ses équipes en les envoy­ant, en toute con­science, dans une foule hos­tile et remon­tée ? Est-il raisonnable de s’attendre à un bon accueil de la part de per­son­nes, qu’elles soient catholiques ou patri­otes, en per­ma­nence moquées et dia­bolisées dans ses émis­sions ? Ou peut-être l’agression est-elle, mal­heureuse­ment, le but recherché ?

Lire notre portrait de Yann Barthès, icône bobo de l’infotainment.