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Le Parisien assigne une blogueuse en justice

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29 août 2014

Temps de lecture : 3 minutes
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Le Parisien assigne une blogueuse en justice

Temps de lecture : 3 minutes

Nathalie Zaouati, qui tient un blog intitulé « The Parisienne » depuis 2009, a eu récemment une bien mauvaise surprise.

Ce mar­di 26 août, le jour­nal Le Parisien a en effet annon­cé qu’il assig­nait led­it blog en jus­tice pour « con­tre­façon », récla­mant de la part de la blogueuse 20 000 euros de dom­mages et intérêts ain­si que l’a­ban­don du nom de domaine du site (theparisienne.fr). Jean Hor­main, directeur général du Parisien, a expliqué à l’AFP que « cette assig­na­tion fait suite à de très nom­breux échanges depuis sep­tem­bre 2013, il s’ag­it d’une con­tre­façon sur une mar­que déposée depuis 2003 ».

De quoi par­le M. Hor­main ? Tout sim­ple­ment du sup­plé­ment féminin du quo­ti­di­en, « La Parisi­enne ». Dans l’assig­na­tion, le jour­nal estime en effet que « le nom de domaine THE PARISIENNE reprend tout d’abord l’élément dis­tinc­tif dom­i­nant de la mar­que antérieure LA PARISIENNE, savoir le terme “PARISIENNE” ». Et celui-ci de deman­der « de faire inter­dic­tion à Madame Z. , directe­ment ou indi­recte­ment, du signe “The parisi­enne”, pour désign­er le titre d’une pub­li­ca­tion sur tout sup­port, seuls ou en asso­ci­a­tion avec tout autre terme, signe, groupe de mots ou extension … »

Le mot « parisi­enne » appar­tiendrait-il à un jour­nal ? « Parce que si le mot « parisi­enne » devient la pro­priété privée de qui que ce soit, j’ai en tête quelques dizaines de blogs qui eux aus­si devraient se pré­par­er à recevoir un cour­ri­er, de ce genre de mis­sive que l’on imag­ine recevoir unique­ment quand on a com­mis un délit », écrit Mme Zaouati sur son blog. Et celle-ci de faire remar­quer que « le jour­nal Le Parisien sem­ble s’être auto­proclamé déten­teur exclusif du terme ! »

Dans son bil­let de blog, « The parisi­enne » n’en revient tou­jours pas de cette affaire. « Com­ment un jour­nal pour­rait-il penser une sec­onde que le blog indi­vidu­el d’une parisi­enne amoureuse de sa ville pour­rait être une ten­ta­tive de copie d’un quo­ti­di­en parisien, et de son armée de jour­nal­istes ?! », écrit-elle.

Quant aux pré­ten­dus « nom­breux échanges depuis sep­tem­bre 2013 » évo­qués par M. Hor­main, c’est en effet à cette date que la blogueuse a reçu… une mise en demeure de la part du jour­nal ! « J’ai ten­té une prise de con­tact, imag­iné que le bon sens l’emporterait. Que nen­ni. Ma propo­si­tion a été bal­ayée d’un revers de main, et on m’a som­mée de pren­dre un avo­cat », s’indigne la jeune femme.

Depuis, celle-ci a demandé à ses lecteurs leur « sou­tien par tous les moyens qui (leur) sem­bleront appro­priés ». « Je con­tin­ue à croire que ce jour­nal recou­vr­era la rai­son, mais si ce n’est pas le cas, je n’en resterai pas là », prévient-elle. De son côté, Jean Hor­nain explique que « cette assig­na­tion inter­vient quand les gens ne don­nent pas suite, mais il y a tou­jours une solu­tion à l’ami­able » et que « des dis­cus­sions sont tou­jours possibles ».

Sans doute l’im­por­tante mobil­i­sa­tion de sou­tien à la jeune blogueuse est-elle en train de chang­er le ton de cette affaire…