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Le monsieur djihadisme de BFMTV est un islamiste repenti fiché S

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7 mai 2016

Temps de lecture : 3 minutes
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Le monsieur djihadisme de BFMTV est un islamiste repenti fiché S

Temps de lecture : 3 minutes

Comme le révèle TéléObs, Romain Caillet, le « Monsieur djihadisme » de BFMTV sait de quoi il parle en matière de terrorisme. Et pour cause : il est lui-même fiché “S” depuis plusieurs années par les services antiterroristes !

L’heb­do­madaire, qui pub­lie son dossier, fait état d’une enfance agitée et d’une con­ver­sion à l’is­lam dès 1997. À par­tir de 2005, il se lance dans l’é­tude du dji­hadisme. Pour ce faire, il part vivre en Égypte, en Jor­danie, puis au Liban, d’où il est expul­sé en mars 2015 pour « d’ob­scures raisons ».

Si sa con­nais­sance de l’his­toire du dji­hadisme inter­na­tion­al est recon­nue, ce qui explique son rôle de con­sul­tant pour BFMTV, son passé le rend beau­coup moins recom­mand­able. D’après L’Obs, Romain Cail­let inter­ve­nait, vers le milieu des années 2000, sur les forums islamistes sous le pseu­do­nyme de « Colonel Salafi », et ne cachait pas ses posi­tions rad­i­cales. Il vivait alors en Égypte et suiv­ait les cours de l’in­sti­tut Qor­to­ba, fer­mé en 2005 car con­sid­éré comme une officine de recrute­ment djihadiste…

Dans cet insti­tut, ce dernier fréquen­tait les frères Clain, dont l’aîné, Fabi­en, est aujour­d’hui un cadre de Daech et a revendiqué les atten­tats du 13 novem­bre pour le compte de l’or­gan­i­sa­tion ter­ror­iste. En jan­vi­er 2008, Romain Cail­let est inter­rogé, au cours d’une garde à vue, par la Sous Direc­tion anti-ter­ror­iste. Au cours de cette entre­vue, il déclare ne plus être d’ac­cord avec les Clain car « depuis mars 2007, je ne suis plus pour le dji­had parce que je m’op­pose au fait d’en­traîn­er des jeunes pour se sac­ri­fi­er à mourir sans avoir acquis au préal­able les bases de l’islam ».

Et celui-ci de con­sid­ér­er que « les dirigeants d’Al-Qai­da sont des igno­rants ». Tou­jours dans les locaux de la SDAT, il fait part de ses regrets d’avoir par­ticipé à la pro­pa­gande dji­hadiste : « J’e­spère ne pas avoir été la cause d’en­rôle­ment de jeunes au dji­had. J’ai essayé de répar­er mes erreurs en postant [sur inter­net, NDLR] des repen­tirs publics. » Aus­si, il con­fesse : « Quand j’é­tais dji­hadiste, je dor­mais mal la nuit en pen­sant aux atten­tats. » Par la suite, il chang­era de pseu­do­nyme sur les forums islamistes et évo­quera publique­ment son change­ment d’at­ti­tude. Finale­ment, la jus­tice ne retien­dra aucune charge con­tre lui, mais classera néan­moins sa fiche dans la caté­gorie “S” ; une fiche tou­jours active aujourd’hui.

Récem­ment, lors de l’en­quête sur l’af­faire Sid Ahmed Ghlam, qui avait ten­té de com­met­tre un atten­tat con­tre une église de Ville­juif et avait assas­s­iné une jeune fille, Romain Cail­let a de nou­veau attiré l’at­ten­tion pour avoir été en con­tact, dans son passé, avec un Égyp­tien en rela­tion avec le réseau ter­ror­iste. Dans cette affaire, il ne sera pas inquiété par la justice.

Inter­rogé par TéléObs, ce dernier explique qu’il ne « désire pas évo­quer (sa) vie privée ». Celle-ci ne l’a néan­moins pas empêché de devenir le « Mon­sieur dji­hadisme » de la pre­mière chaîne d’in­for­ma­tion de France… Mal­gré tout, dans ses analy­ses, estime L’Obs, il mon­tre tou­jours « une ten­dance à élud­er la con­nais­sance per­son­nelle qu’il a de cer­tains dji­hadistes com­bat­tant aujour­d’hui dans les rangs de Daech, “pour des raisons évi­dentes de sécu­rité et pour ne pas inter­fér­er avec leurs éventuels prob­lèmes avec la jus­tice, s’ils revi­en­nent”, explique-t-il ».