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Le Lab d’Europe 1 : règne du superficiel et de l’anecdotique

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3 janvier 2015

Temps de lecture : 17 minutes
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Le Lab d’Europe 1 : règne du superficiel et de l’anecdotique

Temps de lecture : 17 minutes

Le meilleur de l’Ojim en 2014 (16) — Pendant les fêtes, l’Ojim fait relâche et se rallie à la trêve des confiseurs. L’occasion de vous faire revivre les grands moments de l’année 2014 du point de vue de la critique des médias. Cette année, l’Ojim s’est particulièrement attaché à décrypter le discours produit par les médias par une analyse exhaustive de certaines émissions ou de certains supports de presse. Mais l’Ojim continue également de débusquer petites et grosses manipulations dont se rendent coupables certains journalistes, et tente de mettre à jour les enjeux qui se cachent derrière ce combat de la parole. N’oubliez pas que l’Ojim est un site entièrement indépendant qui ne vit que grâce à vos dons. Aidez-nous à remplir notre rôle d’Observatoire des médias et à exercer librement notre critique du système médiatique. Tout don nous est utile.

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Historique

Lancé en 2011, le Lab est une idée de Denis Olivennes. Il charge Lau­rent Guimi­er* d’imaginer pour Europe 1 un site d’actualité poli­tique mêlant réseaux soci­aux et revue de presse. Avec Benoit Raphaël, il rassem­ble une équipe de rédac­teurs très jeune, la trentaine en moyenne, très présente sur Twitter.

À son lance­ment, Lau­rent Guimi­er décrivait ain­si le Lab à Erwann Gauch­er, blogueur de l’actualité médiatique :

« Nous sommes par­tis d’une page blanche. On a enlevé tout ce qui nous agace sur les sites d’infos et organ­isé tout cela avec la plus grande lib­erté. Le Lab, c’est le meilleur du web poli­tique. Cela peut paraître très immod­este, mais nous sommes dans une démarche nova­trice et mod­este à la fois. Nous voulons pro­pos­er aux inter­nautes de trou­ver, fil­tr­er, struc­tur­er le meilleur de ce qui se dit sur la poli­tique aus­si bien sur les sites d’infos que dans les con­ver­sa­tions sur les réseaux. L’objectif est vrai­ment d’être des orpailleurs, de pass­er le web et les réseaux au tamis pour pro­pos­er les pépites aux inter­nautes. L’objectif est de touch­er un pub­lic plus jeune, intéressé à la poli­tique, habitué à en par­ler sur les réseaux ».

Où en est-on trois ans plus tard ? Le Lab a réus­si son pari : il est à part, il traite dif­férem­ment l’actualité poli­tique. En accor­dant la qua­si-total­ité de la place à l’anecdote, au super­fi­ciel, à l’avis de tel min­istre sur la phrase de tel député, puis à l’avis d’un ami du député sur l’avis du min­istre. L’éternel jeu des bis­billes politi­ci­ennes. Le Lab « exploite les déchets de l’information », selon la plume d’Aliocha. On ne peut pour­tant pas dire que la presse tra­di­tion­nelle soit irréprochable sur ce point. Mais là, c’est poussé à l’extrême. Dis­paru le fond, dis­parues les grandes idées. De toute façon, il n’y a pas la place d’expliquer une idée un peu com­plexe : elle ne tiendrait pas en 140 signes. Or l’article doit buzzer sur les réseaux soci­aux, occu­per l’espace médi­a­tique. Bien­v­enue au roy­aume du manichéisme.

Concrètement, comment se présente le Lab ?

Ce site inter­net présente des arti­cles postés les uns à la suite des autres, un peu comme dans un blog. Cer­tains sont mis en avant avec une plus grande image, et chaque post est accom­pa­g­né d’un titre accrocheur. Le tutoiement est sou­vent de rigueur, on appelle par exem­ple un min­istre par son prénom : « Fais gaffe à ce que tu dis sur Jeff », com­pren­dre Jean-François Copé ou « François, Can­to a un mes­sage pour toi », com­pren­dre François Hol­lande et Éric Cantona.

Les rédac­teurs utilisent égale­ment beau­coup le « je » : « Moi je suis UMP et je crois en l’impartialité de la jus­tice » ou « Ça me rap­pelle de Gaulle con­damné à mort par Vichy ».

Ces titres accrocheurs ser­vent égale­ment d’effets d’annonces : « Mar­tine va s’exprimer » ou « Il va par­ler », respec­tive­ment pour Mar­tine Aubry ou Nico­las Sarkozy. Une fois arrivé sur la page de l’article, le titre est beau­coup plus clas­sique, référence­ment dans les moteurs de recherche oblige.

De quels sujets traite le Lab ?

De poli­tique ! Ou plutôt de la vie politi­ci­enne. Les politi­ciens tous pour­ris ? Il est évi­dent que si les Français se con­tentent de lire le Lab, c’est bien nor­mal qu’ils finis­sent par le penser et se dés­in­téress­er totale­ment de la chose publique et de ceux qui nous diri­gent. Car le Lab se con­sacre à ce qui fait du bruit ou à ce qui pour­rait en faire. Les rédac­teurs cherchent ensuite à récolter les com­men­taires des uns et des autres sur ces ragots et ces petites phras­es. Le Lab aime le super­fi­ciel, mais de façon sérieuse, il lui accorde tout crédit, délais­sant et décrédi­bil­isant totale­ment le fond des débats politiques.

À quel public est destiné le Lab ?

Le Lab est des­tiné à un pub­lic « con­nec­té » pour qui les rédac­teurs par­courent les réseaux soci­aux à la recherche de la petite phrase qui fait polémique. Selon Stratégies.fr, le site revendi­quait 900 000 vis­i­teurs uniques en jan­vi­er 2014. La moitié de ces vis­i­teurs vien­nent par les réseaux soci­aux, et moins de 15 % par les moteurs de recherche.

L’interactivité ou l’actualité par Twitter

À ses débuts, le site fait appel à des blogueurs et s’efforce de pro­mou­voir l’interactivité. Finale­ment, les blogueurs déser­tent rapi­de­ment le site et les arti­cles ne sont qua­si­ment jamais com­men­tés. L’interactivité s’est très vite recen­trée sur les réseaux sociaux.

Twit­ter est omniprésent au Lab, les illus­tra­tions sont d’ailleurs presque toutes des tweets qui font lit­térale­ment l’information. Sur le mois de juil­let 2014 par exem­ple, plus de 20 % des arti­cles se basent sur un tweet, sys­té­ma­tique­ment inséré dans l’article.

Le Lab emprunte égale­ment l’emploi du hash­tag au réseau social au petit oiseau bleu. La coupe du monde cet été a ain­si servi de source aux rédac­teurs qui jus­ti­fient leurs arti­cles sur le sujet par un #foot­poli­tique.

C’est la poli­tique du mot-clé et des rac­cour­cis : tout est résumé en un mot, exit le débat constructif.

Twit­ter et la vie du réseau social devi­en­nent ain­si l’information, le moyen devient un but. Si une infor­ma­tion, aus­si insignifi­ante soit-elle, fig­ure sur les réseaux soci­aux, alors elle a sa place sur le site du Lab. Un tweet devient un arti­cle dont le seul espoir est d’être le plus retweeté. Par exem­ple cet arti­cle pub­lié pour racon­ter l’his­toire d’un tweet de Men­nuc­ci se moquant de Jean-Claude Gaudin, où le rédac­teur pousse l’enquête (sic) jusqu’à appel­er l’auteur du tweet afin de recueil­lir son sentiment.

Twit­ter est dans l’ADN du site depuis sa créa­tion. Quelques mois à peine après le lance­ment du site, Paul Lar­rou­tourou*, alors rédac­teur pour le Lab, inter­roge François Hol­lande lors de sa con­férence de presse. Il lui demande pourquoi il choisit de ne pas s’exprimer à titre per­son­nel sur Twit­ter. Le prési­dent répond laconique­ment, mais plus que la réponse, la ques­tion installe encore un peu plus le règne de la réac­tion immé­di­ate au sein des instances qui nous gouvernent.

Straté­gies racon­te égale­ment cette anec­dote, sur l’ancien rédac­teur en chef, Antoine Bayet. Il « reçoit des noti­fi­ca­tions dès qu’un mem­bre du gou­verne­ment tweete, c’est ain­si qu’il a repéré la bourde du com­mu­ni­ty man­ag­er de Matignon qui a lais­sé échap­per un tweet à une heure du matin, un dimanche : “In da Face Stan­dard & Poors” (“dans ta face, Stan­dard & Poors”), con­fon­dant son compte pro avec son per­so. “Je me suis réveil­lé, j’ai vu ça, j’ai tout de suite fait une cap­ture d’écran”, racon­te Antoine Bayet. Résul­tat : un arti­cle pub­lié dans l’heure et un “buzz” médiatique ».

Les rédac­teurs se livrent même à des tweets reportages, s’attardant évidem­ment sur la réflex­ion anec­do­tique et la petite phrase, non sur le fond des dossiers évoqués.

Pour le mois de juil­let, la palme de partage sur Face­book revient à un post rela­tant la récla­ma­tion d’un député PCF quant à la dis­so­lu­tion de la Ligue de Défense Juive : plus de 9300 « likes » ! La moyenne étant de 291 « likes » par arti­cle. Pour Twit­ter, c’est l’ar­ti­cle reprenant toutes les petites phras­es de Jean-Louis Debré sur Sarkozy qui a le mieux buz­zé : il a été tweeté 2092 fois pour une moyenne générale de 103 tweet par arti­cle. Quant à Google+, la moyenne est de 0,6 men­tion par article.

Les sujets des articles

Nous nous sommes arbi­traire­ment basés sur une étude exhaus­tive du mois de juil­let, lorsque les Français sont à la plage et que de nom­breuses « lois biki­nis » sont adop­tées. Le résul­tat ? Sur 339 arti­cles, 39 con­cer­nent Sarkozy, ses démêlés judi­ci­aires et son retour encore pré­sumé en poli­tique, c’est-à-dire plus d’un par jour. 50 con­cer­nent les bis­billes et le com­bat des chefs à l’UMP, 28 sont con­sacrés à Hol­lande et 11 au FN. Le reste se partage aux phras­es et com­men­taires des députés, notam­ment ceux des fron­deurs du PS et aux divers­es réac­tions des uns et des autres à la réforme territoriale.

Les bisbilles politiciennes

C’est l’UMP qui tient le haut du pavé : 50 arti­cles sont con­sacrés à ses seules dis­putes pen­dant le mois de juil­let, qua­si­ment deux par jour. Sans oubli­er en plus de cela les fac­tures de télé­phone de Rachi­da Dati ou celles d’héli­cop­tères de Fil­lon, doc­u­ments à l’appui, sor­tis par le Lab lui-même ; qui se déclare et qui ne se déclare pas à la course de la prési­dence du par­ti ; les avis des uns et des autres… Bref, tout ce qui éloigne les politi­ciens des nobles buts de la poli­tique, vous le trou­verez dans le Lab à la place d’honneur !

Citons égale­ment la course à la prési­dence de l’UDI et les fron­deurs du PS. Le FN est plutôt absent du site, sauf si vous tapez une mau­vaise adresse, la pho­to de Marine Le Pen s’affiche alors en grand avec un explicite « Va voir ailleurs si j’y suis ».

La non-information ou la part belle à l’anecdote

Même s’il se passe des choses intéres­santes, Le Lab trou­ve le moyen de traiter ces sujets de façon totale­ment anec­do­tique. Et s’il ne se passe rien, pas de soucis, l’anecdote y suppléera.

Les états d’âme des politi­ciens par exem­ple, telle l’impatience de ce futur con­seiller région­al qui envoie un mes­sage à son prédécesseur cen­sé démis­sion­ner, cap­ture écran du tex­to à l’appui ou François Hol­lande qui ressent de l’isolement à l’Élysée et qui, atten­tion, élé­gance, « mate les QAG comme si c’était un porno ».

Le Lab accorde de manière générale beau­coup de place à des non-événe­ments, tel Sarkozy coincé 20 min­utes dans un ascenseur avant sa garde à vue ou les pho­tos pris­es par les min­istres le 14 juil­let

La palme du comble de la non-infor­ma­tion revient cer­taine­ment à Thibaut Péz­er­at* pour son « arti­cle » sur la ges­tion des rouleaux de papi­er toi­lette de la ville de Paris, même si Syl­vain Cha­zot* le suit de très près pour avoir relaté com­ment le député Razzi Hama­di a com­mencé une inter­view pour RTL au télé­phone avant de la finir dans les stu­dios ain­si que dans sa volon­té de nous appren­dre que la mairie de Quim­per va chang­er de Mar­i­anne. Notons égale­ment la ques­tion de la déco­ra­tion per­son­nelle des bureaux des députés et les extraits de por­traits chi­nois de politi­ciens comme Xavier Bertrand ou Jean-Christophe Cam­badélis.

Égale­ment au reg­istre de l’anecdotique, les gestes des politi­ciens, comme Hort­e­feux qui repousse la caméra d’un jour­nal­iste ou les jeux aux­quels s’adonnent les députés à l’Assemblée nationale.

Cet été, c’était égale­ment la coupe du monde de foot­ball, ce qui a grande­ment occupé les rédac­teurs, inqui­ets de faire partager à leurs lecteurs l’in­cer­ti­tude des séna­teurs quant à la pos­si­bil­ité qu’ils regar­dent le quart de finale France-Alle­magne, qui sont les invités de François Hol­lande pour regarder les matchs ou encore l’avis de François Baroin sur le jeu des Algériens

Les « enquêtes » ou « décryptages » sont égale­ment anec­do­tiques ; com­bi­en de fois François Hol­lande a‑t-il dit « je » dans son dis­cours de 14 juil­let par exemple.

Un des ren­dez-vous heb­do­madaires du Lab, c’est le compte-ren­du des ques­tions au gou­verne­ment (QAG) de l’Assemblée nationale. « Suiv­ez le spec­ta­cle des ques­tions au gou­verne­ment ». Oui, oui, le spectacle.

Là encore, les rédac­teurs ont le chic pour trou­ver la bafouille, le mot plus haut que les autres, la réac­tion d’un député ; même Chris­t­ian Jacob, prési­dent du groupe UMP à l’Assemblée, se marre. Un effort d’illustration est tout de même fait : pour ce sujet, des cap­tures d’écrans du direct de France 3 agré­mentent les anecdotes.

À la recherche de la petite phrase

Si le Lab ne trou­ve pas son infor­ma­tion sur Twit­ter, il s’efforce de rechercher ce qui pour­rait buzzer dans la presse clas­sique : l’attitude, la phrase ou le mot intéres­sant pour faire un arti­cle « buz­z­able », selon qu’il est con­tex­tu­al­isé ou au con­traire coupé de son con­texte. Une revue de presse, pom­peuse­ment appelée la « cura­tion ». Mal­gré tout, c’est un des points posi­tifs du Lab, ses rédac­teurs ne se con­tentent pas du fil AFP, mais réalisent une revue de presse inten­sive des dis­cours des politi­ciens. Dom­mage qu’elle ne soit pas con­sacrée au fond des sujets.

Les petites phras­es occu­pent un tiers des arti­cles du Lab ! Règne de la mesquiner­ie politi­ci­enne, elles sont sys­té­ma­tique­ment mis­es en avant, en gras, en car­ac­tère plus gros et encadrées de gros guillemets jaunes.

Des arti­cles qui met­tent donc en avant la métaphore de Nadine Mora­no sur les bis­billes à l’UMP, l’in­térêt de Valls pour une phrase coquine de Clé­menceau, un lap­sus d’Yves Jégo ou encore la phrase de Cam­badélis qui par­o­die Jean Gabin.

Qu’elles soient lâchées sur les plateaux de télévi­sion ou sur Twit­ter, elles sont mis­es en scène pour leur don­ner un sem­blant d’intérêt. Comme lorsque le fils de Sarkozy défend son père sur Twit­ter et que le rédac­teur com­mente « Louis Sarkozy n’est plus un enfant. Il a aujourd’hui 16 ans, et c’est la pre­mière fois que, de mémoire de Lab, on le voit s’exprimer claire­ment et publique­ment sur la sit­u­a­tion poli­tique du pays et de son père. Et il assume par­faite­ment ses pro­pos, la preuve par ce retweet de Guy Biren­baum ».

Les avis des politiciens

Le Lab, c’est égale­ment le règne du com­men­taire ! Celui-ci est présent partout, si cer­tains cri­tiquent une propo­si­tion de Ségolène Roy­al, ils sont tous cités puis le lecteur a droit à ce que pense Mme Roy­al de ces cri­tiques. Idem pour Mar­tine Aubry et la réforme ter­ri­to­ri­ale, un véri­ta­ble feuil­leton en sept épisodes, disponibles , , , , , et .

Les commentaires des rédacteurs

Par­fois un rédac­teur a envie de com­menter des tweets, il fait donc un arti­cle dessus, his­toire de don­ner son avis, comme cet arti­cle sur un tweet de Jean-Pierre Lecoq.

Les infos exclusives du Lab

Lorsque le Lab obtient une infor­ma­tion, il en fait tout un foin, même si celle-ci n’a aucun intérêt, tel ce coup de fil à Alain Lamas­soure qui assure que si Jérôme Lavrilleux est exclu de l’UMP, il le sera égale­ment au PPE, son équiv­a­lent européen. Ou encore le fait que cer­tains aient été écartés d’une réu­nion à l’UMP. Les deux seules infor­ma­tions exclu­sives du Lab que nous ayons trou­vées pour ce mois de juillet.

Les exceptions

Quelques rares arti­cles sor­tent du lot et pour­raient être qual­i­fiés de « brève d’actualité », com­parés à l’avalanche de « brève anec­do­tiques » qui inonde le site. Une propo­si­tion de loi sur le gaspillage ali­men­taire ou une con­tre la GPA. Citons égale­ment l’article sur le rejet de la pénal­i­sa­tion des clients des pros­ti­tués, l’un des rares arti­cles avec un effort de con­tex­tu­al­i­sa­tion, mais, peut-être, est-ce dû à la dépêche AFP d’où sont tirées les informations.

Les protagonistes du Lab

Celui qui a eu l’idée : Denis Olivennes, PDG d’Europe 1 et Prési­dent du direc­toire de Lagardère Active.

Ceux qui l’ont réal­isé : Lau­rent Guimi­er, alors en charge de l’information numérique pour le groupe de Lagardère. Il est aujourd’hui à la tête de France Info. Il était aidé de Benoît Raphaël, égale­ment act­if dans l’élaboration d’autres sites de presse numérique tels Le Plus du Nou­v­el Obs et Le Post (aujourd’hui Le Huff­in­g­ton Post)

Aurélie Mar­cireau, elle rem­place depuis sep­tem­bre 2014 Antoine Bayet, égale­ment par­ti à France Info pour diriger l’information numérique et les nou­veaux médias. La nou­velle rédac­trice en chef du Lab était aupar­a­vant rédac­trice en chef adjointe à La Chaîne par­lemen­taire (LCP).

Les rédacteurs du Lab

Syl­vain Cha­zot : il se présente ain­si sur le site du Lab : « Après avoir tra­vail­lé, entre autres, sur le site d’une radio *un peu* con­cur­rente, j’ai tra­ver­sé la rue et débar­qué au Lab en mars 2014. “Pro­fondé­ment choqué” par principe, je scrute les pos­tures et les posi­tion­nements icon­o­clastes, avec une préférence pour tout ce qui touche au FN. » Il pige égale­ment pour France Soir et il est passé par Atlanti­co, RTL et Ce soir (ou jamais !).

Del­phine Legouté : elle se présente ain­si sur le site du Lab : « Arrivée début 2012 lorsque le Lab en était encore à ses bal­bu­tiements, j’observe sans relâche nos poli­tiques com­mu­ni­quer, avec un goût pronon­cé pour la détec­tion des élé­ments de lan­gage, des sor­ties de route et des bobards. Signe par­ti­c­uli­er : PMA et théorie du genre échap­pent rarement à mon radar. » Elle a égale­ment tra­vail­lé dans ses stages pour Libéra­tion avec une prédilec­tion par­ti­c­ulière pour ce qui se rap­porte à Marine Le Pen et l’immigration. Elle a égale­ment col­laboré à Rue89 ain­si qu’à L’Express.

Thibaut Pez­er­at : il se présente ain­si sur le site du Lab : « Après trois ans de télévi­sion dans une chaîne d’info en trois let­tres, je rejoins le Lab en jan­vi­er 2013. J’écris sur tout et tous mais je suis spé­cial­isé dans le suivi de l’UMP et du cen­tre. Ma phrase poli­tique préférée ? “J’suis dans mon jacuzzi, t’es dans ta jalousie” ». Il tient égale­ment un blog où il a notam­ment écrit un arti­cle vilipen­dant La Manif pour tous, qui met en évi­dence le prob­lème du traite­ment jour­nal­is­tique d’une infor­ma­tion qui touche per­son­nelle­ment le rédac­teur. « Mais à ce beau com­bat que l’on livre s’ajoute une prob­lé­ma­tique plus per­son­nelle. Je suis jour­nal­iste. Et les enne­mis de ma cause, j’ai dû me les coltin­er. » Il a quit­té le Lab à la mi-octo­bre 2014.

Sébastien Tronche : il se présente ain­si sur le site du Lab : « Jour­nal­iste au Lab depuis l’été 2012, je suis accroc au #directAN, fan de rap­pels au règle­ment, drogué aux ques­tions au gou­verne­ment et aux arcanes du Par­lement ». Il a tou­jours été intéressé par l’actualité par­lemen­taire. Il a un temps ani­mé un blog sur le sujet et ses sujets sur Slate.fr reflè­tent égale­ment cet intérêt. Mais en s’en prenant à cer­tains poli­tiques, il se fait par­fois bro­carder. Il écrit égale­ment pour Médi­a­part.

Paul Lar­routur­ou : ancien rédac­teur pour le Lab alors que nous en lisions tous les arti­cles pour cette étude. Il a main­tenant migré vers… Le Petit Jour­nal. Même amour de l’anecdote et du super­fi­ciel, il est même très offi­cielle­ment en charge des off poli­tiques… À l’écran, le vide crève encore plus les yeux qu’à l’écrit. Il se présen­tait ain­si sur le site du Lab : « Jour­nal­iste au Lab depuis août 2011, basque depuis 1986, je nav­igue entre web et radio, et à scoot­er (pour mieux suiv­re François Hol­lande). J’aime aus­si cou­vrir l’actu de Nico­las Sarkozy en me ras­ant le matin. Et mal­gré ce joli (mer­ci papa et maman), mais com­pliqué nom de famille en com­mun : non, je ne suis pas le fils de Pierre-Lar­routur­ou-le-poli­tique-qui-est-en-fait-mon-cousin-pas-ger­main. »

Voir aussi : Denis Olivennes, portrait