Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Le journal L’Alsace imprimé en Allemagne

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

7 décembre 2014

Temps de lecture : 2 minutes
Accueil | Veille médias | Le journal L’Alsace imprimé en Allemagne

Le journal L’Alsace imprimé en Allemagne

Temps de lecture : 2 minutes

Faire imprimer son journal à l’étranger quand les rotatives sont bloquées par des ouvriers en grève : voici la solution imaginée et mise en œuvre par Michel Lucas, patron du Crédit Mutuel, et donc du groupe Ebra qui regroupe la plupart des titres de l’est de la France, pour sortir le journal L’Alsace, mardi 25 novembre dernier !

Comme le rap­porte Rue89 Stras­bourg, « des instruc­tions avaient été don­nées à la rédac­tion pour « bater » (c’est à dire valid­er) les pages à 17h30, afin qu’elles soient imprimées ailleurs, prob­a­ble­ment par l’imprimerie d’un jour­nal du Bade-Wurtem­berg. Les exem­plaires ont ensuite été ramenés dans la nuit près de Mul­house, un ren­dez-vous a été don­né aux employés de L’Alsace en charge de la dis­tri­b­u­tion pour qu’ils les récupèrent ».

Le 25 novem­bre, une édi­tion spé­ciale de L’Alsace pour la venue du pape François à Stras­bourg, était donc dis­tribuée chez les abon­nés et disponibles dans les kiosques.

For­cé­ment, les grévistes, eux, ne sont pas con­tents. « Michel Lucas nous a fait le coup une fois mais il n’y en aura pas deux », prévient Brahim Bouchareb, délégué syn­di­cal Fil­pac-CGT, de l’imprimerie du jour­nal, évo­quant un « coup de force », qui va à l’encontre d’un « droit con­sti­tu­tion­nel ». Et d’annoncer : « nous avons des rela­tions avec les ouvri­ers des jour­naux en Alle­magne et nous en appellerons à leur sol­i­dar­ité le cas échéant ».

Mais si le délégué CGT espère compter sur la sol­i­dar­ité des imprimeurs alle­mands, force est de con­stater qu’il n’a pas obtenu celle des jour­nal­istes du quo­ti­di­en. Comme le note Rue89 Stras­bourg, « les jour­nal­istes appré­cient à mots cou­verts de voir le mono­pole de la Fil­pac-CGT sur l’impression bat­tu en brèche ». Et de citer l’un d’entre eux : « s’ils per­dent leur capac­ité de blocage, ils arrêteront peut-être de tir­er con­tre tout un jour­nal à 30 ! ». Pire : pour les grévistes, « les retours des abon­nés ont été très bons ».

Péri­ode dif­fi­cile, donc, pour les syn­di­cal­istes. « La Fil­pac-CGT est encore sous le coup » estime Rue89 Stras­bourg. Et l’avenir ne s’annonce pas plus sim­ple : « Michel Lucas a prévenu dans un email que si les ouvri­ers se met­taient à nou­veau en grève, il fer­merait pure­ment et sim­ple­ment le cen­tre d’impression de L’Alsace ».

À suiv­re…

Source : Rue89 Stras­bourg — crédit pho­to : L’Al­sace / mon­tage : Ojim