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Le Figaro, propriété de Serge Dassault, ménage-t-il les clients du Groupe Dassault ?

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23 juin 2015

Temps de lecture : 3 minutes
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Le Figaro, propriété de Serge Dassault, ménage-t-il les clients du Groupe Dassault ?

Temps de lecture : 3 minutes

Le Figaro, grand quotidien de la droite libérale française détenu par l’avionneur Serge Dassault, semble régulièrement confondre business et journalisme. Le 1er juin dernier, une réunion entre le patron des rédactions, Alexis Brézet, et la société des journalistes du titre a donné lieu à des récriminations à propos du traitement de certains sujets d’actualité visant visiblement à ne pas gêner les intérêts de l’industriel propriétaire du titre, au détriment de la liberté d’informer.

Le Canard Enchaîné en donne des extraits savoureux. Pre­mière point de fric­tion : l’Égypte qui vient d’acheter quelques Rafales. Un arti­cle du ser­vice étranger est tout sim­ple­ment sucré dans la pre­mière édi­tion du dimanche 24 mai puis réécrit et « plan­qué » dans la sec­onde. Au pas­sage, la con­damna­tion à mort d’un uni­ver­si­taire par le régime d’Al-Sis­si a dis­paru. Com­men­taire d’Alex­is Brézet qui sonne comme un ter­ri­ble aveu : “tous les jour­naux qui sont détenus par des indus­triels (et ils le sont tous) sont con­fron­tés à cette prob­lé­ma­tique (…) Il faut être par­ti­c­ulière­ment rigoureux, avoir con­science de la sur­in­ter­pré­ta­tion à l’ex­térieur des arti­cles que nous écrivons sur les pays dans lesquels notre action­naire a des intérêts”. Voilà qui rap­pelle sin­gulière­ment Nico­las de Tav­er­nost sur M6 qui avouait cen­sur­er cer­taines de ses émis­sions (« Cap­i­tal » et « Zone inter­dite » notam­ment) car il ne pou­vait pas “sup­port­er qu’on dise du mal de ses clients”.

Autres sujets sen­si­bles en ce début juin : le Qatar et l’Inde, pour les mêmes raisons. Avec un petit numéro de langue de bois d’Alex­is Brézet en prime : “il n’y a pas de papi­er sur le Qatar qu’on ne peut pas écrire. La preuve ce matin [1er juin] avec Philip­pot qui est attaqué en diffama­tion par le Qatar.” Mais il s’empresse d’ad­met­tre que “dans ce cas pré­cis, il était plutôt de nature à ren­dre ser­vice au Qatar”

Dernier sujet soulevé par la SDJ : Le Figaro a été le seul des prin­ci­paux médias français à ne pas avoir titré en une sur le scan­dale de cor­rup­tion qui sec­oue la Fifa, relégué en sujet sec­ondaire. Ce qui rap­pelle le temps des affaires Das­sault qui fai­saient la une de la plu­part des jour­naux mais d’un entre­filet pudique dans Le Figaro.

La SDJ accuse : “cer­tains jour­nal­istes nous affir­ment qu’on leur a demandé d’être pru­dents avec le Qatar et la Fifa”. Le patron quant à lui botte en touche : “je ne suis pas un spé­cial­iste du foot­ball”. Mais pour ménag­er les clients, en revanche, il s’y con­naît très bien.