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Lagardère : le bateau ivre ?

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11 mars 2016

Temps de lecture : 3 minutes
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Lagardère : le bateau ivre ?

Temps de lecture : 3 minutes

Rien ne va plus au sein de Lagardère active, la division de médias du groupe d’Arnaud Lagardère. Entre la bronca à Europe 1 et au JDD, et l’échec de la vente de Télé 7 jours, Denis Olivennes navigue par gros temps.

Le retrait du grand argen­tier de Lagardère, Dominique d’Hin­nin, le 10 mars, de l’é­tat-major du groupe Lagardère, est un signe qui ne trompe pas les bons con­nais­seurs de l’empire d’Ar­naud Lagardère. Ce dernier est à la croisée des chemins, notam­ment con­cer­nant sa divi­sion médias, Lagardère active. Va-t-il con­tin­uer à dés­in­ve­stir sur ce seg­ment — ce que s’é­tait employé à faire Dominique d’Hin­nin — ou son départ est-il syn­onyme de coup d’ar­rêt au désen­gage­ment des médias entamé depuis cinq ans ? Depuis 2010, Lagardère active a vu son chiffre d’af­faires se rétracter de 500 mil­lions d’eu­ros en rai­son des dif­férentes ces­sions effec­tuées notam­ment dans la branche des mag­a­zines (Pre­mière, Be, Union, etc). En 2015, les recettes de Lagardère active se sont sta­bil­isées à moins d’un mil­liard d’eu­ros (962 mil­lions d’euros).

C’est dans ce con­texte mou­vant et incer­tain que le PDG, Denis Olivennes, doit pilot­er le navire ou ce qu’il en reste. Le dirigeant a deux gros dossiers sur les bras, qu’il ne parvient pas pour l’in­stant à faire aboutir en 2016. Si le groupe affiche des per­for­mances flat­teuses au plan numérique (Doc­tis­si­mo), il ne parvient pas à ven­dre ses derniers act­ifs de presse jugés non stratégiques (Télé 7 jours, Ici Paris et France dimanche). La ces­sion prévue auprès de Mon­dadori France a été annulée. La fil­iale française de l’I­tal­ien était pour­tant prête à met­tre 50 mil­lions d’eu­ros sur la table. Un mon­tant jugé insuff­isant, compte tenu de la notoriété des trois mar­ques. Lagardère active qui, à terme, ne souhaite con­serv­er que le “tri­an­gle d’or” con­sti­tué par Le Jour­nal du dimanche, Paris Match et Elle, a les moyens d’attendre.

Olivennes a égale­ment des soucis avec Europe 1, dont il veut dimin­uer les coûts. Sans pré­cis­er les con­tours des mesures d’é­conomies à venir, il a déjà subi l’ire des per­son­nels de la sta­tion, inqui­ets pour leur avenir, dès l’an­nonce de ses inten­tions. Le dirigeant leur a assuré qu’au­cun plan de sauve­g­arde de l’emploi était à l’hori­zon… mais jusqu’à quand pour­ra-t-il tenir sa parole ? La réduc­tion des charges doit pass­er notam­ment par un rap­proche­ment envis­agé des rédac­tions du JDD et d’Europe 1. Mais même sur l’aspect immo­bili­er, Denis Olivennes ne parvient pas à ses fins. L’im­meu­ble prévu pour accueil­lir quelque 500 salariés d’Europe 1 et du JDD dans le Marais aurait finale­ment été écarté. Ce quarti­er de la cap­i­tale est en effet stricte­ment pro­tégé et n’au­torise aucune pose d’an­tenne sur les toits. Ce qui est gênant pour Europe 1 !