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Italie : les émissions politiques n’intéressent plus grand-monde

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15 octobre 2014

Temps de lecture : 2 minutes
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Italie : les émissions politiques n’intéressent plus grand-monde

Temps de lecture : 2 minutes

L’Ojim revient régulièrement sur les nombreuses collusions entre pouvoirs et médias comme nous l’avions illustré par un dessin animé satirique :

Qu’importe évidem­ment qui couche avec qui, le pub­lic a le sen­ti­ment dif­fus que les dés sont pipés et que les médias sont par­tielle­ment juges et par­ties (sans mau­vais jeu de mots). Ce sen­ti­ment est ren­for­cé par une impres­sion d’impuissance des poli­tiques au moment où les autorités de Brux­elles pour­raient reto­quer le bud­get 2015 de la France ; à quoi bon vot­er si les déci­sions sont pris­es ailleurs ?

Ces phénomènes se retrou­vent en Ital­ie. Même si le sémil­lant Mat­teo Ren­zi (surnom­mé « Ren­zis­coni » par cer­tains tant le par­al­lèle est frap­pant avec Berlus­coni) jouit d’une pop­u­lar­ité à faire pâlir notre prési­dent nor­mal, il sem­ble plus exercer un min­istère de la bonne parole que celui de l’efficacité gou­verne­men­tale. Au même moment Berlus­coni (78 ans) con­damné à des travaux d’intérêt général, inter­dit d’élections, empêtré dans ses futurs procès, ne peut plus représen­ter une oppo­si­tion constructive.

Résul­tat, les ital­iens qui étaient drogués aux émis­sions poli­tiques télévi­suelles (pra­tique­ment au moins une émis­sion disponible par jour) s’en dés­in­téressent. Por­ta a por­ta de Bruno Ves­pa (le Druck­er ital­ien) qui existe depuis 1996 voit son pub­lic s’étioler. Bal­laro sur Rai 3 s’effondre. Pire, Servizio Pub­bli­co du présen­ta­teur vedette Michele San­toro ne réalise plus que la moitié de ses scores d’antan… Comme si les spec­ta­teurs réal­i­saient que jour­nal­istes et poli­tiques (tou­jours les mêmes) leur jouaient une comédie arti­fi­cielle. De quoi con­forter Beppe Gril­lo du mou­ve­ment 5 Étoiles dans ses analy­ses : boy­cotter les gros médias et s’adresser au peu­ple via inter­net ou les réu­nions publiques.

Voir aussi notre dossier : La guerre médiatique de Beppe Grillo

Source : Cam­pagne d’I­tal­ie, Philippe Ridet, Le Monde
Crédit pho­to : ilfat­to­quo­tid­i­ano via Flickr (cc)