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Interview d’Assad : Le Figaro défend sa position

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5 septembre 2013

Temps de lecture : 2 minutes
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Interview d’Assad : Le Figaro défend sa position

Temps de lecture : 2 minutes

Après son entretien en exclusivité mondiale avec Bachar el-Assad, publié lundi 2 septembre, Le Figaro a déclenché une polémique.

Sur les réseaux soci­aux, beau­coup se sont indignés que l’on donne la parole au prési­dent syrien. L’en­tre­tien a même été qual­i­fié de « pub­li-reportage », par Bruno Le Roux, chef du groupe PS à l’Assem­blée nationale, très remon­té sur ce sujet.

Dans un arti­cle pub­lié dès mar­di, le jour­nal a tenu à défendre sa posi­tion. « Don­ner la parole ne sig­ni­fie pas approu­ver ni cau­tion­ner », écrit-il avant de pour­suiv­re : « C’est apporter à nos lecteurs, à l’opin­ion française et inter­na­tionale, un élé­ment essen­tiel à la com­préhen­sion du drame qui se noue. Dans un monde où l’in­for­ma­tion dis­paraît trop sou­vent sous le com­men­taire, tel est le rôle — irrem­plaçable — d’un grand jour­nal comme Le Figaro. Être là où les choses se passent. Racon­ter. Don­ner la parole aux acteurs. Informer, tout simplement. »

Le Figaro pré­cise qu’il n’est pas « dupe ». « Ce n’est évidem­ment pas un hasard si le dic­ta­teur syrien a choisi de s’adress­er à un grand quo­ti­di­en français à la veille de ce débat par­lemen­taire qui, chez nous, divise l’opin­ion autant que la classe poli­tique », con­cède-t-il tout en arguant qu’il était de son devoir d’informer. Il con­clut : « Pour se faire une opin­ion, il faut avoir en main toutes les pièces du dossier. En voici une. Nos lecteurs jugeront. »

Quoiqu’il en soit, pour le quo­ti­di­en de Serge Das­sault, c’est avant tout une bonne pub­lic­ité. La dif­fu­sion de l’in­ter­view a été large­ment mise en scène : tweet annonçant le scoop, arti­cle sur les couliss­es de l’en­tre­tien, inter­view du jour­nal­iste en direct sur BFMTV, édi­to­r­i­al d’Alex­is Brezet sur son oppor­tu­nité, etc.

Rue89 com­mente, quant à lui, dans un long papi­er, « les huit règles de l’in­ter­view d’un dic­ta­teur au bord du gouf­fre », rap­pelant que Le Figaro avait déjà réal­isé le même exer­ci­ce avec Sad­dam Hus­sein et Kadhafi.

Dans le fond, la ques­tion qui se pose est très sim­ple, et vieille comme le jour­nal­isme : faut-il don­ner la parole aux « méchants » ? Aujour­d’hui, Le Figaro répond oui.

Crédit pho­to : cap­ture d’écran site lefigaro.fr