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France 2 : grève à l’horizon

15 octobre 2015

Temps de lecture : 3 minutes
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France 2 : grève à l’horizon

Temps de lecture : 3 minutes

C’est le premier conflit social pour Delphine Ernotte depuis son arrivée à France Télévisions : les journalistes reporters d’image de France 2 ont déposé un préavis de grève à partir du 3 novembre, préavis conjointement déposé par la CFDT, la CFE-CGC, le SNJ et la CGT.

Les JRI ont une foule de reven­di­ca­tions, entre sur­charge de tra­vail et inquié­tude pour leur avenir.

Ils deman­dent notam­ment la fin du sous-effec­tif dans leur ser­vice et la nom­i­na­tion d’un rédac-chef à leur tête. Le poste est en effet vacant depuis le 1er sep­tem­bre et aucun des six can­di­dats n’a obtenu de ren­dez-vous avec Del­phine Ernotte, con­traire­ment à la promesse qu’elle avait faite par mail du 29 juin dernier. Ils protes­tent égale­ment con­tre la très grande réduc­tion du recours aux pigistes (offi­cielle­ment pour rai­son d’économie) pour rem­plac­er les con­gés mal­adie, ce qui aug­mente leur durée de tra­vail. Selon les syn­di­cats, « beau­coup de JRI sont amenés à faire bien plus que les 11h con­ven­tion­nelles de tour­nage par jour » et « les 13h de tra­vail sont alors régulière­ment dépassées ». Leur taux d’ab­sen­téisme pour mal­adie pro­fes­sion­nelle et acci­dent du tra­vail atteint 10% con­tre 4% sur l’ensem­ble du groupe.

Ils con­damnent le recours crois­sant à « des maisons de pro­duc­tion privées » pour filmer les émis­sions d’in­for­ma­tion de la chaîne tan­dis qu’eux sont can­ton­nés à l’in­for­ma­tion quo­ti­di­enne. En l’oc­cur­rence, c’est l’emploi des « opéra­teurs de prise de vue » (OPV), qui ne sont pas jour­nal­istes, qui cristallise les ten­sions. D’au­tant plus que « pour la pre­mière fois dans l’his­toire de “Com­plé­ment d’En­quête”, récem­ment, un rédac­teur mai­son a fait son reportage avec un OPV extérieur ». Ils dénon­cent égale­ment la fusion des rédac­tions de France 2 et France 3, pro­jet dans les tuyaux depuis l’an­ci­enne direc­tion et que Del­phine Ernotte entend men­er à son terme. Les JRI promet­tent de s’y opposer.

Enfin ils s’op­posent à la com­mande de « 144 “TV U‑PACKS” (sys­tèmes de trans­mis­sion 3G/4G) trans­for­mant le JRI en cadreur », ce qui déna­ture leur méti­er. « Il sem­ble encore néces­saire de rap­pel­er que le JRI est un jour­nal­iste, que son méti­er, sa voca­tion, sa mis­sion et son champ d’ex­er­ci­ce, défi­nis par des textes, sont de réalis­er des reportages. Qu’il est plus utile et plus rentable en tour­nage, que plan­té à côté de son pied de caméra à cadr­er un jour­nal­iste en plateau. Cette mis­sion ne peut donc uni­latérale­ment lui être imposée », écrivent-ils dans le préavis. Les grévistes deman­dent l’ar­rêt de l’ex­ter­nal­i­sa­tion de la pro­duc­tion des mag­a­zines d’in­for­ma­tion de la chaîne, des embauch­es sup­plé­men­taires pour pal­li­er le sous-effec­tif, l’a­ban­don du recours aux TV-U-Packs pour les directs et le main­tien ain­si que l’in­té­gra­tion au plan­ning des CDD et pigistes.

Ain­si, l’ac­tu­al­ité du groupe France Télévi­sions con­tin­ue à être chargée, alors qu’il est déjà englué dans l’af­faire des frais de taxis mais aus­si du fichage illé­gal de ses salariés et que sa sit­u­a­tion finan­cière ne cesse de se dégrad­er. En quelque sorte, l’au­dio­vi­suel pub­lic français pour­rait bien être à l’image du Titan­ic une heure qu’il ne ren­con­tre l’iceberg…

Crédit pho­to : Tomac­co / Shutterstock.com