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Forte houle au Point

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19 décembre 2014

Temps de lecture : 3 minutes
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Forte houle au Point

Temps de lecture : 3 minutes

Certes, la situation du troisième titre de la presse magazine français, Le Point, est loin d’être catastrophique. Reste que, pour la première fois de son histoire qui a démarré en 1972, le titre coupera dans ses effectifs. Un challenge à relever par le futur PDG, Olivier Mégean.

Avec près de trois mil­lions d’eu­ros de pertes en 2014 (pour 80 mil­lions d’eu­ros de chiffre d’af­faires), Le Point est touché à son tour par les maux com­muns qui frap­pent la presse mag­a­zine depuis 2012. La dif­fu­sion est désor­mais bais­sière pour ce secteur égale­ment (DSH OJD 2013–2014 : 405 649 exem­plaires, ‑4,3%). Le décrochage serait encore plus impor­tant con­cer­nant les recettes pub­lic­i­taires. Au Point, elles auraient reculé de près de 10% en 2014. Mais la con­jonc­ture n’ex­plique pas tout.

La prise de recul fin 2013 de Franz-Olivi­er Gies­bert, le précé­dent directeur, au prof­it d’Éti­enne Ger­nelle, sem­ble coïn­cider avec un cer­tain flot­te­ment édi­to­r­i­al en interne. Le Point, qui avait fait son suc­cès jusqu’en 2012 grâce, notam­ment, à des cou­ver­tures accrocheuses, sem­ble avoir per­du son inspi­ra­tion. Les mar­ronniers de la presse mag­a­zine, l’im­mo­bili­er, la franc-maçon­ner­ie, les médecines naturelles ou le classe­ment des hôpi­taux ont pris le pas sur les enquêtes et l’in­ves­ti­ga­tion. D’un point de vue poli­tique, Le Point qui se clas­sait à droite ces dernières années, s’est aus­si claire­ment replacé au cen­tre. Cette stratégie fait le miel de Valeurs Actuelles dont la dif­fu­sion a bon­di (DSH OJD 2013–2014 : 102 967 exem­plaires, +15%). L’heb­do­madaire dirigé par Yves de Ker­drel a de toute évi­dence récupéré une par­tie impor­tante des lecteurs du Point, déçus par l’eau tiède servie à longueur de colonnes par l’hebdomadaire.

Dans ce con­texte où ni le numérique avec Lepoint.fr (qua­tre mil­lions de VU en octo­bre, selon l’édi­teur), ni l’événe­men­tiel (Futu­rapo­lis), ne sem­blent être en mesure de pren­dre pour l’in­stant le relais, la nou­velle équipe dirigeante n’a pas d’autre solu­tion que de réduire la voil­ure. Ain­si, le “red­i­men­sion­nement” du Point passera par des coupes de 15% dans le per­son­nel. Les métiers liés au papi­er ou sans réelle valeur ajoutée seront les pre­miers touchés. Sur les 33 postes sup­primés, neuf con­cerneront des assis­tantes, six des doc­u­men­tal­istes et trois des réviseurs. Six postes seront en revanche créés sur les fonc­tions dig­i­tales. Ce plan de sauve­g­arde de l’emploi sera enclenché à par­tir du 7 jan­vi­er et pour une durée de deux mois a pri­ori. Les départs devraient donc s’éch­e­lon­ner à par­tir de juin.

Pour autant, le titre ne devrait pas atten­dre six mois pour démar­rer son redé­ploiement. Ce dernier s’ap­puiera sur deux jambes. La fran­coph­o­nie avec, notam­ment, une accéléra­tion sen­si­ble sur le site afrique.lepoint.fr. L’autre axe est la créa­tion d’un pôle “News” au sein du jour­nal, abon­dant pour tous les sup­ports (print, web, appli­ca­tions). Une doc­u­men­ta­tion numérique sera créée en appui.

Crédit pho­to : younik via Flickr (cc)