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NRJ : première radio de France

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24 juillet 2012

Temps de lecture : 4 minutes
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NRJ : première radio de France

Temps de lecture : 4 minutes

Selon la dernière étude Médiamétrie, NRJ, radio musicale « jeune », détrône RTL en gagnant un point de part d’audience par rapport à la période avril-juin 2011 (11,7% de PDA contre 10,7%)*. Cette radio est suivie par 6,16 millions d’auditeurs contre 6,06 million pour RTL. Une performance qui est notamment à mettre sur le compte de l’émission « C’Cauet » qui progresse, sur une année, de 73%.

En début de sai­son, la radio musi­cale avait annon­cé son inten­tion de repren­dre le som­met du podi­um, qu’elle avait per­du depuis 2006 – péri­ode qui avait coïn­cidé avec l’intense actu­al­ité poli­tique de la cam­pagne prési­den­tielle pour 2007. Durant les années suiv­antes, NRJ n’avait jamais pu repren­dre le lead­er­ship. C’est désor­mais chose faite puisque Médi­amétrie révèle que, sur les mois d’avril à juin 2012, NRJ a, cette fois, dépassé tous ses con­cur­rents. Ce qui revient à con­stater qu’au cœur des cam­pagnes prési­den­tielles et lég­isla­tives, la radio la plus écoutée de France était celle des ado­les­cents et des fans de Cauet… Une grande leçon de mod­estie pour les jour­nal­istes politiques !

Cet état de fait ne remet pas en ques­tion l’intérêt des Français pour la chose publique, puisque les qua­tre radios suiv­antes (RTL, France inter, France info et Europe 1) sont toutes des radios d’information ; mais il illus­tre peut-être une forme de las­si­tude face aux manières de ren­dre compte de l’actualité politique.

Dans un pays où la droite et l’extrême droite réu­nies rassem­blent des scores élec­toraux plus élevés que ceux de la gauche, la con­tre-per­for­mance de RTL s’explique peut-être égale­ment par ses recen­trages con­stants depuis un an. À la fin de l’été 2011, la direc­tion avait annon­cé l’éviction de Robert Ménard, qui offi­cie depuis sur Sud-Radio. Le feuil­leton sur l’éviction ou la sim­ple plac­ardi­s­a­tion d’Éric Zem­mour a occupé une bonne par­tie du print­emps 2012, avant de se con­clure par une côte mal tail­lée [ren­voi vers la brève sur Zem­mour sanc­tion­né par le CSA]. Une chose est sûre : cette perte d’audience de RTL implique des remaniements évi­dents de la grille de pro­gramme et la néces­sité de retrou­ver des snipers capa­bles de fidélis­er le grand public.

Le suc­cès de France Inter, qui s’in­stalle solide­ment — avec 11% de part d’au­di­ence con­tre 10,2% et 5,77 mil­lions d’au­di­teurs — à la troisième place, lui, sem­ble résul­ter du suc­cès de la mati­nale emmenée par Patrick Cohen ain­si que des nom­breux chroniqueurs, sou­vent mar­qués à gauche, qui per­me­t­tent de mari­er infor­ma­tion et diver­tisse­ment. Philippe Val, directeur général de France Inter, veut pour­suiv­re dans cette voie à la rentrée.

France Info a réal­isé un très bon score avec, comme l’an dernier, 9% de PDA, ce qui peut être con­sid­éré comme un résul­tat sat­is­faisant, les Français ayant claire­ment pris, courant juin, leurs dis­tances avec la poli­tique, ain­si que le fort taux d’ab­sten­tion aux élec­tions lég­isla­tives l’a révélé.

Avec 8,7% de part d’au­di­ence, Europe 1 con­serve le même chiffre que l’an dernier. L’ennui, c’est que, pour crev­er ce pla­fond, la radio avait pro­fondé­ment renou­velé ses équipes en con­fi­ant la mati­nale à Bruce Tou­s­saint et en nom­mant Fabi­en Namias à la direc­tion de l’in­for­ma­tion. La vague de départs qui frappe actuelle­ment cette radio est révéla­trice d’une nou­velle crise. Après l’évic­tion d’Arlette Chabot, plusieurs jour­nal­istes quit­tent Europe 1 : Thier­ry Guer­ri­er, Guil­laume Cahour, Stéphane Grand, Patrick Fay et Cather­ine Boulay.

Enfin, le sondage Médi­amétrie révèle égale­ment une nette pro­gres­sion de RMC qui, avec 7,7% de PDA con­tre 6,7 % en 2011, se taille une hon­nête six­ième place. Un suc­cès qui s’explique, de toute évi­dence, par le ton « pop­uliste », hon­nête et sans con­ces­sion de la mati­nale de Jean-Jacques Bour­din. Les débats sportifs sur le foot­ball et sur le rug­by sem­blent égale­ment avoir attiré un nou­veau pub­lic. Ain­si que le note Le Figaro, « une petite radio s’in­vite désor­mais dans la cour des grands avec toutes les con­séquences que cela peut avoir sur le marché pub­lic­i­taire. » De quoi offrir bien des espoirs aux radios asso­cia­tives ou à celles qui osent une ligne édi­to­ri­ale tranchée et originale.

* L’audience cumulée mesure le pour­cent­age des per­son­nes ayant écouté la radio au moins une fois dans la journée, tan­dis que la part d’audience tient compte de la durée d’écoute.