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Dossier : « On n’est pas couché », l’entre-soi des idées convenables

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14 novembre 2014

Temps de lecture : 12 minutes
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Dossier : « On n’est pas couché », l’entre-soi des idées convenables

Temps de lecture : 12 minutes

Les 4, 11, 18 et 25 octobre, l’Ojim a regardé l’émission présentée par Laurent Ruquier et diffusée le samedi soir sur France 2. Décryptage.

Chez Ruquier, on aime à rap­pel­er l’avantage d’une émis­sion longue, plus de trois heures, qui per­met de débat­tre. L’animateur joue les arbi­tres entre deux chroniqueurs opposés idéologique­ment. L’alliage par­fait pour un débat cadré. Très cadré même.

On n’est pas couché, c’est une émis­sion orig­i­nale par son for­mat, ter­ri­ble­ment banale quant au matraquage idéologique qu’elle assène.

Cen­sés incar­n­er la « droite » et la « gauche » de l’échiquier poli­tique, les chroniqueurs Aymer­ic Caron et Léa Salamé sem­blent s’exaspérer autant qu’ils se ressem­blent. La méth­ode dif­fère, la per­son­nal­ité égale­ment mais ils sont incon­testable­ment forgés par leur époque, à grands coups de « pro­gres­sisme ».

Ils ne sont rien, ne représen­tent per­son­ne et n’ont d’autre légitim­ité que celle que leur con­fère Lau­rent Ruquier. Mais c’est à eux de dire ce qu’il faut penser, ce qu’il faut con­damn­er, ce qu’il faut encourager.

Les invités politiques ont la parole…

La plus grande arnaque de cette émis­sion est l’interview poli­tique. L’invité peut être de gauche, de droite, d’extrême-gauche ou même d’extrême-droite, il est la cau­tion de l’émission : chez Ruquier, on fait par­ler tout le monde. Mais l’invité poli­tique ne sert au final qu’à une chose, faire val­oir l’avis des chroniqueurs. Ces derniers atten­dent qu’on leur livre la bête, qui attend sage­ment dans les couliss­es jusqu’à qu’on lui demande d’entrer. L’exemple est fla­grant avec le député de la Drôme, Hervé Mari­ton, invité le 11 octo­bre dernier. Il patiente longue­ment en coulisse, Ruquier lui lance du plateau des « patien­tez, mon­sieur Mari­ton » et quand il entre enfin, il est d’emblée décrédi­bil­isé par les chroniqueurs. « Déjà Bruno Lemaire n’a aucune chance en face de Sarkozy, mais alors vous… », lui lance Ruquier en guise de préam­bule. Peu importe ce que l’homme a à dire, on com­mence par expli­quer qu’il ne sert à rien.

Pour la suite, il faut que l’idéologie du bien tri­om­phe, quitte à faire dire à l’invité ce qu’il ne dit pas. Mari­ton veut inter­dire à des per­son­nes céli­bataires d’adopter ? Caron l’accuse de préfér­er un orphe­lin à un enfant adop­té par une seule per­son­ne. Mari­ton rap­pelle pour­tant l’évidence : il y a en France bien plus de par­ents qui désirent adopter que d’enfants à adopter, l’objection est donc idiote. Qu’importe, Caron con­clut sur sa pre­mière idée, méprisant la réponse qu’il vient d’entendre.

Même procédé con­tre Éric Zem­mour de la part de Lau­rent Ruquier. Le pre­mier affirme que le pacte con­clu par le régime de Vichy a per­mis de sauver des juifs français en accep­tant de livr­er des juifs étrangers, pré­cisant que « l’on peut trou­ver ça hor­ri­ble mais que d’autres pays n’ont même pas réus­si cela ». Ruquier se jette sur l’occasion : « donc les juifs étrangers, on s’en fout ». Per­son­ne n’a évidem­ment dit une chose pareille, mais peu importe : la for­mule est choc, c’est elle que l’on retien­dra plutôt que la com­plex­ité d’un débat.

Quand l’invité est de gauche, les choses sont générale­ment dif­férentes. Caron pré­cise sys­té­ma­tique­ment qu’il est glob­ale­ment d’accord avec l’invité avant même de com­mencer, ce dernier devient donc intéres­sant à écouter. L’affrontement tient ici lieu d’encouragement : Caron, Ruquier et par­fois même Salamé veu­lent une gauche plus proche de l’idéologie immac­ulée qu’ils défend­ent. Ils attaque­nt donc sur la méth­ode, sur quelques chiffres, mais jamais sur le fond des choses : l’idéologie de gauche.

Illus­tra­tion par­faite avec Najat Val­laud-Belka­cem, au sujet du Front National.

L’affrontement entre les chroniqueurs, les invités et le min­istre de l’Éducation nationale n’a qu’un objet : de qui cette pro­gres­sion est-elle la faute ? Valaud-Belka­cem estime que « le FN est trop bien traité par les médias », Caron approu­ve en ajoutant qu’il a « la preuve » que le Front Nation­al est « le par­ti le plus menteur de France ». Tout le monde approu­ve sans que rien ne soit argu­men­té. Najat accepte le con­seil de Caron et promet d’être plus agres­sive face aux élus FN. Cha­cun a pris sa bonne réso­lu­tion et les résul­tats cat­a­strophiques du gou­verne­ment, vague­ment cri­tiqués précédem­ment, sont passés à la trappe. Aucune cause du vote Front Nation­al n’est abor­dée, les électeurs se trompent, point barre.

Les « idées convenables » de Laurent Ruquier

Mais revenons un peu sur la con­sti­tu­tion de ce plateau.

« On n’est pas couché », c’est avant tout Lau­rent Ruquier, le bouf­fon rigo­lo mais aus­si l’arbitre, très fort pour faire diver­sion quand l’entre-soi se fis­sure. Lorsqu’Aymeric Caron bloque Mélen­chon sur des chiffres, le tri­bun prend la mouche et s’énerve, mais super-Ruquier bal­ance un « Caron est tatil­lon », tout le monde rigole, le pub­lic applau­dit, c’est oublié, on passe à autre chose.

La semaine d’après, lorsque Aymer­ic Caron inter­roge Najat Val­laud-Belka­cem sur les pro­fesseurs qui entrent à l’Éducation Nationale sans avoir le niveau, Audrey Pul­var, égale­ment invitée, ajoute son grain de sel, Najat panique, super-Ruquier inter­vient : « Si vous vous y met­tez à deux alors… », tout le monde rigole, le pub­lic applau­dit, c’est oublié, on passe à autre chose.

Ruquier per­met de main­tenir une ambiance joviale entre gens bien. Mais atten­tion, il pense aus­si, et peut même s’énerver. Lorsque Léa Salamé demande à Najat Val­laud-Belka­cem si le gou­verne­ment ne se sent pas respon­s­able d’avoir para­doxale­ment décu­plé les forces des « opposants au pro­gres­sisme » (notam­ment La Manif pour tous), Ruquier inter­vient immé­di­ate­ment : « On par­le de 6 mil­lions de Français mais il y en a 40 mil­lions qui ont plutôt des idées con­ven­ables, et ces 6 mil­lions emmer­dent les 40 mil­lions grâce aux réseaux soci­aux ». Le plateau entier acqui­esce, d’Audrey Pul­var à Gérard Miller, en pas­sant par Najat Val­laud-Belka­cem, Aymer­ic Caron et les quelques artistes présents. « C’est quoi des ‘idées con­ven­ables’ » ose Léa Salamé. Per­son­ne ne juge bon de lui répon­dre. C’est que Ruquier a déjà réen­filé son habit de clown ; la bonne humeur est rev­enue, le prob­lème est réglé, tout le monde passe à autre chose, Léa Salamé comme les autres.

Caron : monsieur Chiffre s’en va en guerre…

Léa Salamé : si ses ques­tions sont par­fois moins con­formistes que celles de son cama­rade, et ses remar­ques un peu plus « dérangeantes », elles seront néan­moins englouties dans la marche for­cée d’une émis­sion qui s’acharne à propager les « idées convenables ».

Le pen­dant mas­culin de Léa Salamé, c’est Aymer­ic Caron, l’homme qui répète qu’il ne peut « laiss­er dire n’importe quoi ». Il cri­tique à gauche comme à droite, avec une dif­férence essen­tielle : la droite pense mal, la gauche n’en fait pas assez. Ou si l’on veut : la droite est trop à droite, la gauche pas assez à gauche. Il est devenu le mon­sieur chiffre de l’émission : la per­cep­tion naturelle d’un phénomène vécue par un invité est prié de s’incliner face aux saints chiffres (et l’idéologie qui va générale­ment avec). Mais Aymer­ic Caron est égale­ment le végé­tarien le plus con­nu de France.

Lorsqu’il a en face de lui Franz-Olivi­er Gies­bert venu ven­dre son livre L’animal est une per­son­ne, Caron explique que « sauver les ani­maux ou sauver les syriens, c’est le même com­bat ». Là encore, Léa Salamé réplique, timide­ment, rapi­de­ment. Per­son­ne ne sem­ble gêné. Les veaux sont devenus des « enfants », les vach­es sont nos « cousines », l’homme est un ani­mal comme les autres et per­son­ne ne trou­ve rien à redire.

De nom­breux sujets large­ment dis­cutés dans le pays réel devi­en­nent mirac­uleuse­ment indis­cuta­bles sur ce plateau, une for­mi­da­ble manière de faire douter le téléspectateur.

La moitié du plateau n’ose d’ailleurs plus dire qu’elle mange de la viande à la fin de l’intervention… Trois pas­sions donc pour Caron : lui-même, les chiffres et l’« écologie ».

Mais lorsqu’il félicite et fait par­ler Mélen­chon sur ce dernier sujet, les chiffres sont oubliés. Pour­tant, le « réchauf­fe­ment cli­ma­tique », peu dis­cuté en France, déchire les Améri­cains, poli­tiques ou sci­en­tifiques, à cause des chiffres précisément.

Un élément essentiel du dispositif : les artistes

Sur le plateau, il y a égale­ment les artistes. Ils font leur pro­mo en dernière par­tie d’émission, à 2h du matin, mais c’est loin d’être l’essentiel. Le véri­ta­ble but de leur présence, c’est la cau­tion morale. Ils sont d’accord sur toutes les idées con­ven­ables et mul­ti­plient les engage­ments : pour les immi­grés, pour les femmes, pour les homos ; con­tre l’intolérance, con­tre le fas­cisme, con­tre le racisme. Ils sont la sub­stan­tifique moelle de la doxa. L’artiste de ser­vice sert ain­si à lancer des banal­ités, à enfon­cer le clou, à faire en sorte que le marte­lage idéologique ne cesse jamais. On par­le de la per­ti­nence des rythmes sco­laires avec Najat Val­laud-Belka­cem ? L’artiste du jour, Charles Pasi, donne son avis : « moi ça me fait penser à mes années de pri­maires dans une école catho que j’ai pas aimée (…) les activ­ités c’était le cathé ». L’entre-soi se marre. Rien que du prévis­i­ble pourtant.

Zem­mour affirme ne pas voir dans les émeutes de ban­lieues des feux de joie ? Dans la fémin­i­sa­tion de la société, un mas­sacre sal­va­teur des stéréo­types ? L’artiste du jour, Anne Dor­val, inter­vient, lar­moy­ante, pour s’offusquer « d’entendre des choses pareilles ». L’entre-soi ânonne grave­ment. Bref, les artistes sur­saut­ent, les artistes soupirent, les artistes lèvent les yeux au ciel, et véhicu­lent ain­si une idéolo­gie ren­due puis­sante par le seul effet de groupe. Des idiots utiles dont on fait char­i­ta­ble­ment la pro­mo en fin d’émission.

Un os nommé Zemmour

Sauf que, mis­ère, un soir, le ver­nis s’est écail­lé. Le pas­sage de Zem­mour fut sig­ni­fi­catif, tant sur le fond que sur la forme. L’invité poli­tique du jour était Cohn-Ben­dit, et ça fusait : « ça va faire plaisir à Zem­mour », « Zem­mour doit penser que », « tiens, tout ce que déteste Zem­mour ». Bref, son por­trait était dressé avant même qu’il ne dise un mot. Lorsqu’il prend place dans le fau­teuil, il est donc déjà celui qui « déteste les femmes, les arabes et les homos », ce que répèteront tour à tour Ruquier, Salamé et Caron. Une façon de class­er l’affaire au lieu de chercher à com­pren­dre la pen­sée d’un homme dans lequel, si l’on en croit les chiffres de vente de son dernier essai, se recon­nais­sent pas mal de Français.

Zem­mour pré­cise que son livre n’est pas une thèse et que les chiffres n’ont que très peu d’importance. Mais Caron ne le tit­il­lant que sur des chiffres, Zem­mour finit par répon­dre : « vous pou­vez répéter que les musul­mans ne sont que 6% en France, les gens qui nous regar­dent se mar­rent ». Léa Salamé attaque à son tour, lui reproche de se focalis­er sur l’islam. « Vous mon­trez que l’islam est incom­pat­i­ble avec la France, soit. Mais vous pro­posez quoi ? » Zem­mour répond qu’il n’est pas homme poli­tique. Sans intérêt.

Mais Zem­mour est une bête médi­a­tique et coupe court : « vous voyez, mon livre par­le de mille sujets dif­férents, vous ne me par­lez qu’immigration et islam et vous irez dire ensuite que je suis obsédé par l’un et l’autre ». On passe à autre chose. Mais le com­porte­ment ne change pas et Eric Zem­mour ne peut presque plus par­ler. Ayant face à eux un panz­er qui n’a peur de rien et qui les inquiète, le meilleur moyen est de pro­pos­er les répons­es avant qu’il ne les donne. Léa Salamé attaque sur Vichy, Zem­mour répond : « je veux mon­tr­er que l’histoire est com­plexe ». Ruquier le coupe, « c’est trop com­pliqué ». « Restez aux choses sim­ples si vous préférez », iro­nise Zem­mour. « Oui, je veux des choses sim­ples », enchaîne Salamé avant d’ajouter que Zem­mour bous­cule la doxa, pour­tant accep­tée par tous. L’aveu de trop.

Zem­mour nomme les choses et s’applique à décrire la réal­ité, insup­port­able atteinte au rêve idéal­iste du ramas­sis d’adulescents qui com­posent le plateau noc­turne de Ruquier. Son inter­view est un défi pour tous, voire un con­cours : c’est à celui qui réus­sira le mieux à mon­tr­er son dégoût face à de tels pro­pos, à se démar­quer le plus de la bête immonde. Tous trem­blent d’être d’accord avec un homme qu’ils recon­nais­sent par ailleurs volon­tiers sym­pa­thique. En arrivant sur le plateau la semaine suiv­ante, Franz-Olivi­er Gies­bert con­clu­ra la séquence : « Zem­mour n’est pas là, c’est pour ça qu’il y a une bonne ambiance ! ». Ils ne sont bien qu’entre eux.

Une vision manichéenne du monde

On n’est pas couché, c’est une vision du monde binaire : les gen­tils aiment ; les méchants haïssent. Le prob­lème, ce n’est jamais l’immigration qui inquiète, le change­ment de civil­i­sa­tion qui ques­tionne. Le prob­lème, c’est l’inquiétude générée, la ques­tion posée. « De toutes façons, la société a changé, il va fal­loir s’y faire » affirme Ruquier, niant toute pos­si­bil­ité de change­ment autre que celui auquel « il faut se faire ». Pour­tant si la société a changé, c’est par une impul­sion poli­tique qui lui a été don­née. Une autre impul­sion poli­tique ne pour­rait-elle pas la faire à nou­veau chang­er ? Zem­mour répond : « mais des gens sont mal­heureux de voir la société chang­er ». Le pre­mier de renchérir : « parce qu’on leur a fait croire qu’ils étaient mal­heureux à cause de ça ». Les gens sont idiots, voilà le principe de base. Ils vivent au quo­ti­di­en les prob­lèmes engen­drés par l’immigration et imag­i­nent, ces nigauds, que cela les rend malheureux.

Lau­rent Ruquier, per­ché dans sa tour d’ivoire à pail­lette, enchaîne : « et d’ailleurs, même s’il y avait 30% de musul­mans en France, où serait le prob­lème ? Ca ne me dérange pas moi »… Zem­mour répond encore : « les gens ne vivent plus ensem­ble, et le résul­tat sera le sang, la vio­lence et la souf­france, pour cer­tains c’est déjà le cas ». Ruquier rigole, Zem­mour pour­suit : « pas vous Lau­rent, mais d’autres ». Silence, per­son­ne ne com­prend de quoi il par­le. Ruquier c’est un gars tolérant, qui niera tout jusqu’à la mort pour que l’ambiance reste bonne, décon­nec­tée et aveu­gle s’il le faut, mais bonne. Caron est son clone sérieux qui « ne peut laiss­er dire ça », tan­dis que Léa Salamé n’est qu’une fausse cau­tion d’équilibre, qui se résume à un peu moins d’agressivité et quelques dif­férences de fond molle­ment défendues. Le tout entouré d’invités dont les avis sont présen­tés comme équiv­a­lents qu’ils soient chanteur, acteur, poli­tique, jour­nal­iste ou psy­ch­an­a­lyste, et quel que soit le sujet. Bref, du spec­ta­cle dans toute sa splen­deur. Mais der­rière le spec­ta­cle, une volon­té très nette d’éduquer les foules.


Voir aussi les portraits de :

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