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Comment LVMH prend ses marques au Parisien

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18 mars 2016

Temps de lecture : 2 minutes
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Comment LVMH prend ses marques au Parisien

Temps de lecture : 2 minutes

Le groupe de luxe, éditeur des Échos, prend exactement le contre-pied du précédent propriétaire du Parisien, les Éditions Amaury. Il détricote avec application la stratégie initiée par le directeur, Jean Hornain, qui quitte le quotidien.

Un an de réu­nions, de con­cil­i­ab­ules, de tests bal­ayés en quelques jours. Le pro­jet de syn­di­ca­tion du con­tenu du Parisien mag­a­zine, le sup­plé­ment week-end du jour­nal, auprès des autres titres de presse régionale, a été arrêté. Ces travaux, qui asso­ci­aient La Dépêche du Midi, Sud-Ouest, La Mon­tagne et La Nou­velle république du Cen­tre ouest, devaient leur per­me­t­tre de lancer leur pro­pre heb­do­madaire grâce au con­tenu nation­al du Parisien mag­a­zine. Une idée séduisante sur le papi­er. LVMH l’a jugée non viable économique­ment, compte tenu de la réces­sion pub­lic­i­taire qui frappe la presse depuis 2010.

Le PDG des Échos, Fran­cis Morel, qui cor­naque dans l’in­térim Le Parisien, veut traiter en pri­or­ité le chantier majeur du jour­nal : sa réno­va­tion. Le fait qu’elle ait trop tardé, alors que les ventes bais­sent de 5% par an (215 000 exem­plaires), a prob­a­ble­ment coûté son poste au précé­dent directeur. Jean Hor­nain, comme son supérieur de l’époque l’ex directeur général d’A­mau­ry, Philippe Car­li, ne croy­aient plus vrai­ment à l’avenir du papi­er. Ils ont poussé la famille Amau­ry à inve­stir mas­sive­ment sur le numérique, sans résul­tats réelle­ment probants. Les recettes dig­i­tales — quelques mil­lions d’eu­ros — restent encore mar­ginales au Parisien. Le nou­veau pro­prié­taire souhaite lui remet­tre le print au cen­tre du jeu. Les édi­tions départe­men­tales ver­ront ain­si leur pag­i­na­tion ren­for­cée de 30%. LVMH compte par ce biais capter de nou­veaux gise­ments de lecteurs en mis­ant sur l’amélio­ra­tion de l’of­fre de prox­im­ité. La for­mule du jour­nal sera par ailleurs rénovée. Au glob­al, Le Parisien vise un gain de 3000 à 5000 exem­plaires par jour grâce à ces développements.

Avec une cer­taine habileté, “l’en­ne­mi de classe” Bernard Arnault, patron de LVMH réus­sit même à se faire presqu’ap­plaudir par les syn­di­cats du Parisien, d’habi­tude hos­tiles. Les édi­tions régionales devraient ain­si se voir affec­tées une quin­zaine de jour­nal­istes sup­plé­men­taires, recrutés à l’ex­térieur pour la plu­part. Voilà des années que le quo­ti­di­en d’Île-de-France était plus habitué aux plans soci­aux qu’aux embauches.