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Censure à Canal+ : Jean-Baptiste Rivoire balance

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16 février 2016

Temps de lecture : 2 minutes
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Censure à Canal+ : Jean-Baptiste Rivoire balance

Temps de lecture : 2 minutes

Interrogé par Daniel Schneidermann sur Arrêt sur images à propos de l’indépendance des journalistes, le rédacteur en chef adjoint de « Spécial Investigation » a vidé son sac sur les censures quotidiennes à Canal+.

Revenant sur l’af­faire de la cen­sure du reportage sur le Crédit Mutuel, où il avait échap­pé de peu à un licen­ciement, Jean-Bap­tise Rivoire explique : « Quand Vin­cent Bol­loré ini­tie cette cen­sure grave, et il n’y a pas que le Crédit Mutuel, on avait aus­si une enquête sur la BNP, autant vous dire qu’il n’y a plus aucun pro­duc­teur qui nous a envoyé un pro­jet d’en­quête sur le monde ban­caire. Il n’y aura plus d’en­quêtes sur les ban­ques à Canal. »

D’après ce délégué syn­di­cal SNJ-CGT, lui et sa rédac­tion sont « soumis à un comité d’in­ves­ti­ga­tion tous les deux mois. On doit aller avec nos petits pro­jets voir la direc­tion et deman­der l’au­tori­sa­tion de faire des enquêtes. En gros, sous l’an­ci­enne direc­tion, ça pas­sait à 80 ou 90% des cas. Depuis que Vin­cent Bol­loré est sor­ti des fougères et a man­i­festé son pou­voir dans l’en­tre­prise, ça se passe beau­coup plus mal. On est reto­qué régulièrement ».

Pour preuve : lors de la dernière réu­nion, 11 sujets ont été pro­posés et 7 refusés. Et M. Rivoire de lis­ter ces enquêtes rejetées par la direc­tion de Canal : « Volk­swa­gen, entre­prise de tous les scan­dales », « Le monde selon YouTube », « François Home­land » (une enquête sur le prési­dent et les guer­res), « Atten­tats : les dys­fonc­tion­nements des ser­vices de ren­seigne­ment », « Les plac­ards dorés de la République » (sur les emplois fic­tifs dans la haute fonc­tion publique), « La répres­sion made in France » (com­ment la France exporte des out­ils de répres­sion, à des régimes pas tou­jours recom­mand­ables), et « Nutel­la, les tartines de la discorde ».

Nul doute que ces aveux publics seront de nature à ali­menter d’a­van­tage la crise interne qui sévit au sein de Canal+, avec à la clé de nou­velles tensions.

Crédit pho­to : DR