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Après la libération des otages, la politique de la France en question

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22 avril 2014

Temps de lecture : 12 minutes
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Après la libération des otages, la politique de la France en question

Temps de lecture : 12 minutes

Les quatre journalistes français otages en Syrie depuis dix mois ont été relâchés ce samedi 19 avril. Didier François, 53 ans, grand reporter à Europe 1, et le photographe Édouard Elias, 23 ans, avaient été enlevés au nord d’Alep le 6 juin 2013. Nicolas Hénin, 37 ans, reporter à l’hebdomadaire Le Point, et Pierre Torrès, 29 ans, photographe indépendant, avaient été enlevés le 22 juin à Raqqa.

Reçu par le prési­dent François Hol­lande et le min­istre des affaires étrangères Lau­rent Fabius, ces derniers ont exprimés leur soulage­ment et ont fait part de leur « rudes » con­di­tions de cap­tiv­ité. L’oc­ca­sion pour François Hol­lande d’as­sur­er que la France « ne paie pas de rançon » dans les affaires d’o­tages. « C’est un principe très impor­tant pour que les pre­neurs d’o­tages ne puis­sent être ten­tés d’en ravir d’autres. Tout est fait par des négo­ci­a­tions, des dis­cus­sions », a‑t-il con­clu, lais­sant enten­dre que la diplo­matie française est ain­si par­v­enue à con­va­in­cre des bar­bus armés jusqu’aux dents et avides d’ar­gent par de sim­ples mots. Pour­tant, au vu du passé français dans ce domaine, il est per­mis de s’in­ter­roger. Petit retour sur la poli­tique de la France en matière d’otages.

Enlèvements et « politique de la rançon »

En jan­vi­er 2002, un scan­dale éclate. Le jour­nal l’Est Répub­li­cain révèle, en s’appuyant sur une note de la DST, qu’une col­lab­o­ra­trice de l’ancien min­istre de l’Intérieur, Charles Pasqua, ain­si que l’épouse du préfet Marchi­ani, ont été mis­es en exa­m­en pour le détourne­ment d’une rançon. Celle-ci se serait élevée à 3 mil­lions de dol­lars et aurait con­cernée la libéra­tion, en 1988, du jour­nal­iste Jean-Paul Kauf­mann, du soci­o­logue Michel Seu­rat et des diplo­mates Mar­cel Car­ton et Mar­cel Fontaine.

Ces derniers avaient été enlevés à Bey­routh en 1985 par l’organisation inté­griste libanaise du Dji­had islamique qui exigeait la fin de l’aide française à l’Irak, alors en guerre con­tre l’Iran. Ils seront libérés le 4 mai 1988, à l’exception de Michel Seu­rat, exé­cuté en mars 1986 durant sa captivité.

Les prin­ci­paux accusés, le gou­verne­ment, et même les otages, nient l’existence d’une quel­conque rançon, même si le doute plane quant à l’opportunité poli­tique de cette libéra­tion. Celle-ci est en effet sur­v­enue qua­tre jours seule­ment avant le sec­ond tour de l’élection prési­den­tielle de 1988, en pleine cohab­i­ta­tion entre les deux can­di­dats : François Mit­ter­rand, prési­dent sor­tant, et Jacques Chirac, pre­mier min­istre, « prof­i­tant » large­ment à ce dernier.

En 2004, ce sont les jour­nal­istes Georges Mal­brunot, spé­cial­iste du Moyen-Ori­ent et du con­flit israé­lo-pales­tinien, et Chris­t­ian Ches­not, égale­ment spé­cial­iste du Moyen-Ori­ent, qui sont enlevés avec leur « fixeur » par l’Armée islamique en Irak alors qu’ils ten­taient de se ren­dre à Nadjaf.

Les ravis­seurs exi­gent du gou­verne­ment français l’abrogation de la loi sur les signes religieux dans les écoles, et lan­cent un ulti­ma­tum de 48h. Mal­gré le refus du gou­verne­ment français, les otages ne seront toute­fois pas exé­cutés, et seront finale­ment libérés le 21 décem­bre 2004, après 124 jours de cap­tiv­ité. Là encore, l’idée qu’il y a eu verse­ment d’une rançon est dans toutes les têtes.

En 2005, Roger Auque, otage du Liban, donne son point du vue au jour­nal La Libre Bel­gique : « Je ne par­le pas de rançon. Il y a eu des “frais d’héberge­ment”, un dédom­mage­ment qui a été don­né aux ravis­seurs. La France ne paye jamais de rançon directe­ment. Elle a mis à con­tri­bu­tion soit des mil­liar­daires arabes pour les otages du Liban, soit Mouam­mar Kad­hafi pour ceux de Jolo. Prob­a­ble­ment que les Français n’ont pas eu besoin de don­ner plus qu’un bakchich parce qu’ils avaient iden­ti­fié les ravis­seurs — ils avaient les pho­tos et les numéros de portable. Ils ont fait com­pren­dre aux ravis­seurs que leur intérêt était d’ac­cepter ce qu’on leur don­nait, sinon il pour­rait y avoir des représailles. »

L’année suiv­ante, la jour­nal­iste et reporter de guerre pour Libéra­tion, Flo­rence Aube­nas, est enlevée à son tour à l’université Jedi­da de Bag­dad avec son « fixeur », alors qu’elle tourne un reportage sur les réfugiés de Fal­lou­jah. Ce rapt inter­vient seule­ment deux semaines après la libéra­tion de Chesnot/Malbrunot alors que, vis­i­ble­ment, les jour­nal­istes s’étaient mis d’accord pour ne plus aller en Irak pour des ques­tions de sécu­rité. Impru­dence ? Dif­fi­cile de tranch­er. Quoi qu’il en soit, Flo­rence Aube­nas est libérée le 11 juin 2005 après 157 jours de captivité.

Rançon ? Dans un entre­tien au jour­nal L’Actu le 16 juin 2005, Aube­nas déclarait : « Jamais ils ne m’ont demandé d’exprimer une reven­di­ca­tion. Jamais je n’ai su le nom du groupe. Ils se sont tou­jours présen­tés comme des moud­jahidins, des com­bat­tants sun­nites con­tre les Améri­cains en Irak. Jamais je n’ai enten­du par­ler de rançon. Je ne sais tou­jours pas pourquoi j’ai été libérée, j’aimerais bien le savoir. »

Un arti­cle du Times va lui fournir une pos­si­ble réponse. Celui-ci avance que la France, l’I­tal­ie et l’Alle­magne ont accep­té de pay­er 45 mil­lions de dol­lars (35 mil­lions d’eu­ros) pour obtenir la libéra­tion de neuf de leurs ressor­tis­sants pris en otage en Irak. Par­mi eux, Georges Mal­brunot et Chris­t­ian Ches­not, pour qui la rançon aurait été de 15 mil­lions de dol­lars. Con­cer­nant Aube­nas, le Times par­le de 10 mil­lions. De son côté, Roquer Auque s’interrogera : « Y a‑t-il une par­tie du groupe ayant détenu Ches­not et Mal­brunot qui, se sen­tant flouée, a décidé de pren­dre en otage Flo­rence Aube­nas et son chauf­feur pour juste­ment deman­der une véri­ta­ble rançon ? » Comme tou­jours, le gou­verne­ment français dément.

Le double jeu dangereux de la France

C’est que le scé­nario est imman­quable­ment le même : le gou­verne­ment français fait libér­er ses otages, assure qu’aucune rançon n’a été payée… avant que la presse ne révèle le con­traire. Un dou­ble jeu ambigu et dan­gereux, et notam­ment pour la sécu­rité des jour­nal­istes français.

Suite à la libéra­tion d’otages français en 2010, détenus par Aqmi, J. Hud­dle­ston, anci­enne ambas­sadrice améri­caine au Mali, déclarait que : « Les rançons, comme toutes les rançons, ont été payées indi­recte­ment. Elles ont ter­miné entre les mains du gou­verne­ment malien et ensuite elles sont retournées, du moins une par­tie, aux salafistes. » Selon Vit­raulle Mboug­nou sur Afrique Expan­sion, la France est « con­nue pour avoir une poli­tique rel­a­tive­ment sou­ple. Elle a la répu­ta­tion de pay­er facile­ment la rançon aux kidnappeurs ».

La Direc­tion générale de la sécu­rité extérieure (DGSE), dis­pose même offi­cielle­ment de fonds spé­ci­aux votés par le par­lement français (53,9 mil­lions d’euros pour l’année 2011) des­tinés à pay­er les rançons, ce que le gou­verne­ment s’est tou­jours refusé à con­firmer. Cer­tains par­leront de pru­dence. Mais la fac­ulté de la France à pay­er étant con­nue dans le monde entier, les rançons d’abord niées étant finale­ment sou­vent prou­vées, ce dou­ble jeu n’a pas vrai­ment d’efficacité.

Con­traire­ment aux états anglo-sax­ons comme l’Angleterre et les États-Unis, qui ne paient pas de rançon et ne négo­cient pas avec les ravis­seurs, le gou­verne­ment français a donc fait le choix d’une cer­taine hypocrisie. Une méth­ode mal­heureuse­ment aus­si coû­teuse qu’inefficace qui se fait aux dépens de la sécu­rité des jour­nal­istes, et des Français en général, dans le monde, qui devi­en­nent des proies idéales.

De l’imprudence de certains journalistes

Au-delà de la ques­tion de la pos­ture diplo­ma­tique très généreuse de la France, arrê­tons-nous un instant sur la respon­s­abil­ité des jour­nal­istes eux-mêmes. Pour ce faire, l’affaire Guesquière-Taponier offre un bon éclairage.

Les deux jour­nal­istes de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, sont enlevés le 30 décem­bre 2009 par des tal­ibans en Afghanistan. Aus­sitôt, la DGSE se charge des négo­ci­a­tions et les ravis­seurs, récla­ment la libéra­tion de pris­on­niers tal­ibans. Les deux hommes sont libérés le 29 juin 2011 après 547 jours de cap­tiv­ité. Offi­cielle­ment, comme tou­jours, aucune rançon n’a été payée. Mais d’après Frédéric Hel­bert sur BFMTV, qui évoque des sources diplo­ma­tiques, une rançon de plusieurs mil­lions d’euros a tran­sité via des inter­mé­di­aires afghans. Une hypothèse con­fir­mée plus tard par Michel Peyrard dans Paris Match.

Cette affaire ne s’est pas faite sans son lot de polémiques. Dès leur enlève­ment, le prési­dent Nico­las Sarkozy piquait une colère, les qual­i­fi­ant d’ « incon­scients ». « Il leur avait été très claire­ment demandé de ne pas s’aventurer ain­si parce qu’il y a des risques », avait-il ton­né. Et de con­clure : « C‘est insup­port­able de voir qu‘on fait courir des risques à des mil­i­taires pour aller les chercher dans une zone dan­gereuse où ils avaient l‘interdiction de se ren­dre. » Le 17 jan­vi­er, Claude Guéant en rajoutait une couche en mon­trant du doigt « une impru­dence vrai­ment coupable » et en esti­mant que leur com­porte­ment fai­sait « courir des risques à beau­coup de nos forces armées, qui du reste sont détournées de leurs mis­sions prin­ci­pales ». Le 21 févri­er sur Europe 1, le général Jean-Louis Georgelin, chef d’état-major des armées français­es, révélait avec agace­ment que « plus de 10 mil­lions d’euros » avaient été dépen­sé pour les recherch­es et en appelait au « sens des respon­s­abil­ités des uns et des autres ».

Ces réac­tions amères trou­vent leur source dans ce qui est dit des con­di­tions de l’enlèvement et des arrière-pen­sées d’Hervé Ghesquière et de Stéphane Taponier. Selon plusieurs sources, ces derniers auraient, alors que leur mis­sion offi­cielle était ter­minée, pro­longé leur séjour pour se ren­dre, sans aucune escorte, à la ren­con­tre des tal­ibans sur une route de Kapis­sa. Leur but ? « Ils voulaient démon­tr­er que l’Armée française ne con­trôlait rien ou pire, vu leur haine des insti­tu­tions mil­i­taires français­es, assur­er aux Tal­ibans leur sym­pa­thie », esti­mait Yves Debay, jour­nal­iste et cor­re­spon­dant de guerre tué en Syrie en jan­vi­er 2013.

Pour ce dernier, auteur d’une tri­bune assez rude dans son mag­a­zine Assaut, « les “idol­es” n’étaient sim­ple­ment que des ambitieux cher­chant le scoop à tout prix et non des jour­nal­istes respon­s­ables. » Et celui-ci de dénon­cer leur « anti­mil­i­tarisme », leur « arro­gance » et leur « gou­ja­terie » auprès des mil­i­taires, leur « recherche mal­saine du sen­sa­tion­nel » qui « ont mené au drame de cette prise d’otage qui a causé mort d’homme ». Cer­tains par­lent de 9 sol­dats français tombés en lien direct avec cet enlèvement…

Un cour­riel daté du 29 décem­bre 2009 adressé par le lieu­tenant-colonel Jack­ie Fou­quer­au au rédac­teur en chef de l’émission « Pièces à con­vic­tion » sur France 3, nous apporte un éclairage sur le com­porte­ment des jour­nal­istes. Celui-ci les décrit comme « assez peu respectueux des con­signes, bra­vant les inter­dic­tions et man­i­fes­tant trop sou­vent une agres­siv­ité ver­bale ». Ce cour­ri­er fini­ra dès le lende­main sur le bureau du prési­dent de la République.

Aus­si, Yves Debay dénonçait claire­ment leur irre­spon­s­abil­ité, qui avait entraîné bien plus que leur cap­ture : l’échec d’une opéra­tion mil­i­taire, l’arrêt de toutes les opéra­tions dans la région, la mise en dan­ger de la vie des mil­i­taires français… À quoi il fal­lait même ajouter le ren­force­ment des tal­ibans suite à la libéra­tion de 17 d’entre eux et au paiement d’une grosse rançon. « Et à quoi va servir cet argent ? Eh bien à acquérir de l’armement sophis­tiqué, des muni­tions, à cor­rompre les policiers qui lais­seront pass­er les “sui­cide-bomber”, à acheter des bombes ou des mines qui tueront ou mutileront des jeunes de 20 ans. Voilà, messieurs GHESQUIERE et TAPONIER ce que vous avez con­tribué à faire », accu­sait le journaliste.

Ce sen­ti­ment est partagé au sein même des rangs de l’armée. « Ils ont eu leur por­traits sur l’arc de tri­om­phe et nos cama­rades tombés pour la France n’ont droit qu’aux entre­filets dans les jour­naux ou un court com­mu­niqué entre la météo et les résul­tats du tier­cé dans l’audiovisuel », aurait déclaré un sol­dat à Debay. Le bloggeur Défense Jean-Dominique Merchet con­firme : « la libéra­tion d’Hervé Ghesquière et de Stéphane Taponier a don­né lieu à une cou­ver­ture médi­a­tique sans com­mune mesure avec l’an­nonce de la mort de mil­i­taires français en Afghanistan. »

Au-delà de cette con­cur­rence bien con­nue entre mil­i­taires et jour­nal­istes, c’est bien leur sup­posé manque de vig­i­lance qui est dénon­cé en pre­mier lieu. Un com­porte­ment irre­spon­s­able fer­me­ment démen­ti par Hervé Guesquière. « Per­son­ne ne nous a rien dit. Que cela soit clair », déclarait-t-il le 30 juin 2011, dans les locaux de France Télévi­sions. « On n’est pas allés à l’aven­turette pour ris­quer nos vies. (…) On était bien pré­parés, on a pris le min­i­mum de risques pos­si­bles », ajoutait-il à l’AFP.

Une ver­sion récem­ment con­tred­ite par une infor­ma­tion exclu­sive du site infodéfense.com. Ce dernier pub­li­ait le rap­port d’un mil­i­taire écrit une heure avant leur enlève­ment, le 30 décem­bre 2009. Dans ce rap­port, le mil­i­taire affir­mait avoir croisé les jour­nal­istes et, après avoir appris leurs inten­tions, leur avoir dit que « ce n’é­tait pas une zone très sûre » et qu’ils devaient « pren­dre con­tact avec le chef d’élé­ment infan­terie », ce que Ghesquière aurait accep­té – sans s’exécuter cepen­dant, avec les con­séquences ce l’on sait. Mais cette vision des choses a égale­ment été démen­tie par Hervé Ghesquière qui assure n’avoir jamais été aver­ti de rien.

« Tout le monde sait qu’ils ont bien été aver­tis du dan­ger de se ren­dre dans ce secteur non sécurisé, qui plus est à la recherche de con­tacts avec les tal­ibans. D’ailleurs, tous les jour­nal­istes français arrivant sur le théâtre afghan le sont sys­té­ma­tique­ment », résume Jean-Dominique Merchet. En effet, tous les jour­nal­istes arrivant en Afghanistan sont aver­tis des dan­gers et il peu prob­a­ble que Ghesquière et Taponier n’aient pas été au courant des risques qu’ils encour­aient en s’aventurant dans cette zone, sans escorte par-dessus le marché.

Au final, out­re les jour­nal­istes, c’est le con­tribuable français – rançon et coût des opéra­tions –, les mil­i­taires – pour leur prise de risque – et l’armée – qui a vu ses mis­sions blo­quées et les tal­ibans ren­for­cés – qui ont payé le prix de cette impru­dence. Quoi qu’il en soit, cette affaire est l’illustration par­faite à la fois d’un com­porte­ment typ­ique de cer­tains jour­nal­istes – insou­ciance, recherche de sen­sa­tion­nel… – mais aus­si de l’animosité que cela génère dans l’armée.

Ajou­tons à cela la poli­tique très généreuse de la France à l’égard des pre­neurs d’otages, et l’on obtient une sit­u­a­tion extrême­ment dan­gereuse aus­si bien pour les jour­nal­istes, les mil­i­taires et les Français vivant dans les zones à risque. Un con­stat que les céré­monies offi­cielles en grande pompe suiv­ant chaque libéra­tion en doit pas faire oublier…

Voir aussi notre dossier sur L’armée et les médias, histoire d’un rapport de force et notre portrait de Florence Aubenas